Malaise et vive inquiétude à Naftal, la société nationale chargée de la distribution des carburants et des lubrifiants et l’une filiale les plus stratégiques de Sonatrach. A la surprise générale, le 8 septembre dernier, le PDG de Sonatrach, Toufik Hakkar, a décidé de régulariser Kamel Benfriha en le permanisant dans ses fonctions de Directeur Général de Naftal. Une décision qui avait été prise unilatéralement par Toufik Hakkar sans aucune consultation avec le ministre de l’Energie, Abdelmadjid Attar, qui a désapprouvé ce choix, a appris Algérie Part au cours de nos investigations.
En effet, Kamel Benfriha a été installé définitivement dans ses fonctions alors qu’il traîne derrière lui un bilan très médiocre et une mauvaise gestion, pour ne pas dire chaotique, de NAFTAL face aux conséquences de la crise sanitaire du coronavirus COVID-19. Kamel Benfriha est sévèrement contesté par les travailleurs de NAFTAL qui ont réclamé du sang neuf à la tête de leur direction générale pour permettre à NAFTAL de rebondir après la crise de la pandémie de la COVID-19 où cette entreprise nationale a perdu jusqu’à 50 % de son chiffre d’affaires.
Il est à signaler également que Kamel Benfriha est impliqué ouvertement dans plusieurs scandales de corruption sur lesquels il y a des enquêtes diligentées par les services de sécurité. Benfriha a été nommé Directeur général par intérim le 4 février 2020 à la suite du limogeage de l’ancien P-DG de Naftal, Belkacem Harchaoui. L’intérim a été confié alors, à Kamel Benfriha, qui occupait le poste de directeur de la division GPL au sein de cette filiale de Sonatrach. Or, ce dernier, comme Belkacem Harchaoui, est également responsable de plusieurs marchés douteux et pratiques illicites comme il a été démontré à plusieurs reprises par les investigations d’Algérie Part.
Cependant, il semble que Toufik Hakkar ait décidé de récompenser Kamel Benfriha pour avoir aidé en toute illégalité l’opérateur privé PETROGEL appartenant à un milliardaire très proche de l’actuel PDG de Sonatrach. Benfriha avait accepté, en violation flagrante de toutes les dispositions régissant les marchés publics dans le secteur des hydrocarbures et notamment de la commercialisation des carburants en Algérie, à la fin du mois de juin dernier de secourir son concurrent direct l’opérateur privé PETROGEL en lui fournissant son propre carburant afin de l’empêcher de déclarer faillite sauvant ainsi « la peau » de l’ami intime de Toufik Hakkar comme il avait été démontré par les révélations d’Algérie Part.
Malgré les protestations des travailleurs, le DG par intérim de NAFTAL avait tenté un passage en force afin de satisfaire les intérêts mercantiles du PDG de Sonatrach. Le scandale a pris une dimension nationale et une enquête est en cours au niveau de la Gendarmerie Nationale. Une autre enquête est également en cours à l’Inspection Générale des Finances (IGF), l’organe le plus sensible du ministère des Finances, qui ausculte depuis la fin du mois de juillet dernier les comptes financiers et sociaux de NAFTAL à la recherche de la moindre anomalie et irrégularité. Malheureusement, Hakkar n’a pas respecté la mission de ses enquêteurs en procédant hâtivement à la nomination définitive de Benfriha comme DG de NAFTAL alors qu’il fait l’objet d’une série d’investigations officielles qui peuvent l’inculper pour corruption devant les tribunaux algériens.
