Un nouveau scandale ébranle la DGSN, à savoir la direction générale de la police algérienne. Et cette fois-ci, c’est le chef de la sûreté de la wilaya de Mostaganem, Hamouni Mohammed qui joue le principal rôle dans une scabreuse histoire qui mêle dilapidation de deniers publics, trafic d’influence, enrichissement illicite et abus de pouvoir.
Le 11 septembre 2019, le contrôleur de police, directeur central auprès de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), Hadid Abdennour, a procédé à Mostaganem à l’installation de Hammouni Mohamed, dans ses nouvelles fonctions de chef de sûreté de wilaya en remplacement du chef de sûreté intérimaire, Aliouet Mohamed, qui a été nommé chef de sureté de wilaya à Illizi. Cette nomination était censée permettre à la wilaya de Mostaganem, l’une des plus importantes de l’ouest du pays, d’améliorer la sécurité publique et de ramener la sérénité au sein de sa population.
Malheureusement, le nouveau patron de la police de Mostaganem va rapidement se distinguer pour son goût avéré pour les « affaires ». Plusieurs enquêtes déclenchées sur de nombreux scandales ayant ébranlé cette wilaya ont été étrangement étouffés. Il s’agit, d’abord, de l’affaire de détournement de l’ex-usine SONITEX d’une d’une superficie de 11139 M2. Cette ancienne usine située en plein centre-ville de Mostaganem a été cédée au profit de Kara Belkhoudja Miloud, un businessman et frère de l’ami intime du patron de la police de Mostangamen, à savoir le patron du groupe hôtelier AZ, le controversé milliardaire Kara Abdelaziz.
La wilaya de Mostaganem avait concédé en 2018 ce terrain à ce businessman pour la réalisation d’un centre commercial. Or, cette concession s’est effectuée à la suite d’un marché de gré à gré et les procédures ont duré à peine 50 jours ! De nombreuses voix à Mostaganem se sont élevées pour réclamer des clarifications et des enquêtes. C’était sans compter sur le commissaire divisionnaire Hammouni Mohamed qui a veillé particulièrement à ce qu’aucune enquête ne soit déclenchée sur ce marché douteux et opaque.
Selon nos investigations, les frères Kara ont bénéficié de la reprise de cette usine avec tous les équipements industriels et hangars à la suite de l’avis favorable délivré par la commission d’investissement de la wilaya de Mostaganem qui s’était réunie en séance extraordinaire le 18 juin 2018. Les frères Kara, des milliardaires très discrets et totalement oubliés par la machine judiciaire qui a broyé les autres oligarques de l’ère Bouteflika depuis avril 2019, ont obtenu cette précieuse concession le 18 juin 2018. Leur société qui avait postulé à ce projet d’investissement a été créée uniquement le 27 mai 2018. Elle n’a donc aucune référence particulièrement impressionnante en matière d’investissement.
Le 18 juillet 2018, l’ex-Wali de Mostaganem, Rabhi Mohamed Abdenour signe officiellement l’acte de cession de l’ancien site industriel de l’ex-entreprise Sonitex au profit du frère du patron du groupe hôtelier AZ Groupe. Comme par hasard, le milliardaire Abdelaziz Kara a également obtenu un terrain d’extension de 30500 M2 au niveau de la cité Sidi Medjdoub située à côté de l’hôtel Montana tout près du parc Mostaland. Le milliardaire Aziz Kara avait besoin de ce terrain pour la réalisation d’un centre de thalassothérapie.
Il s’est avéré par la suite que cette autre concession foncière est entachée d’illégalité car ce terrain appartient légalement à l’agence foncière de la wilaya de Mostaganem qui envisageait de l’exploiter pour ses propres projets immobiliers. En plus, le terrain en question est coupé en deux lots séparés par une route publique. Le milliardaire Aziz Kara ne pouvait donc jouir de l’exploitation de ce terrain dans ces conditions. De nouvelles instructions furent données par la wilaya de Mostaganem pour annuler cette concession foncière.
Et en parallèle, le commissaire divisionnaire Hammouni Mohamed s’est chargé, dés son arrivée à la tête de la DGSN de Mostganem en septembre 2019, de protéger les arrière des frères Kara en étouffant tout soupçon qui aurait nécessité l’ouverture d’une enquête de la part des services de sécurité.
Il aura fallu que des sources de la wilaya de Mostaganem saisissent par écrit la gendarmerie nationale pour qu’enfin une enquête officielle soit ouverte depuis ce mois d’avril 2020. Pendant tout ce temps-là, l’empire des affaires des frères Kara à Mostaganem a été protégé et placé à l’abri des enquêtes sur la corruption de la justice algérienne. Grâce à qui ? A monsieur le commissaire divisionnaire Hammouni Mohamed, le patron de la DGSN de la wilaya de Mostaganemn qui entretient des relations d’amitié troublante avec ces milliardaires influents. A Mostaganem, la police ne réagit rapidement que pour réprimer les petits citoyens comme ce fut le cas à Hadjadj où un jeune homme s’est immolé par le feu pour dénoncer la hogra et brimades des policiers. Quant il s’agit des gros bonnets du business ou des milliardaires, la DGSN leur réserve un traitement totalement différent. Dis moi combien d’argent tu as, je te dirai comment la police de Mostaganem va te traiter…