De nouvelles troublantes décisions viennent d’être prises par la direction générale dans la discrétion la mieux entretenue. Le PDG de la compagnie aérienne nationale vient de décider de procéder à une restructuration des Représentations en France.
Selon nos investigations, Air Algérie veut réduire son personnel en France et va se réorganiser géographiquement autour de deux villes opérationnelles à savoir Paris et Marseille. Et pour appliquer ce plan, le PDG d’Air Algérie Bakouche Allèche est en train de préparer des décisions de mutation à Paris et Marseille de nouveaux hauts responsables qui seront détachés en France depuis la direction générale à Alger.
D’après nos investigations, le PDG d’Air Algérie veut muter à Paris Benbetka Nacer, l’actuel directeur financier au niveau de al direction générale à Alger, pour s’occuper officiellement du nord de la France en matière de gestion financière. Et à Marseille, au sud de la France, le PDG d’Air Algérie veut envoyer Rocheidi Mohamed, l’actuel directeur de la Trésorerie. Ces nouvelles mutations soulèvent de nombreuses interrogations à Air Algérie.
Et pour cause, Mohamed Rocheidi a travaillé déjà à Marseille en tant responsable financier. Lorsque le controversé Mohamed Aoualit quitte son poste de représentant d’Air Algérie à Nice pour travailler à la direction générale d’Alger, il a oeuvré pour emmener dans sa ses bagages Mohamed Rocheidi.
Mais le plus troublant est ailleurs. En effet, les deux hauts responsables que le PDG d’Air Algérie veut muter en France sont impliqués dans la gestion d’un dossier scandaleux : le marché du futur siège d’Air Algérie. Ce sont effectivement ces deux dirigeants bientôt détaché en France qui ont géré l’attribution de gré à gré pour la construction de son siège dans le quartier d’affaires de Bab Ezzouar.
Pour rappel, Air Algérie, une société déficitaire et proche de la faillite, mais qui avait décidé de s’offrir un nouveau siège flambant neuf qui vaut plus de 83 millions d’euros. Ce dossier suscite de nombreuses interrogations car le projet du nouveau siège d’Air Algérie dans le quartier d’affaires de Bab Ezzouar est bloqué depuis 2009. Les travaux ont redémarré au début de cette nouvelle année 2020.
Selon nos investigations, le nouveau siège d’Air Algérie va lui coûter pas moins de 86 millions de dollars. Air Algérie a déjà versé presque 40 % de cette somme à la Société d’Investissement Hôtelière (SIH), dirigée pendant de longues années et jusqu’à avril 2019 par Hamid Melzi, l’ex-patron de la Résidence d’Etat de Club-des-Pins. Un protocole a été signé au mois de février 2019 entre la SIH et Air Algérie pour la relance des travaux de construction du nouveau siège de la compagnie aérienne nationale.
Mais nous avons découvert de nouveaux éléments au cours nos investigations. La première vérité que nous avons appris sur ce dossier est que la réalisation du siège ne sera pas du ressort de la SIH, comme cela a été claironné à maintes reprises par la Direction Générale d’Air Algérie, mais du ressort d’une entreprise étrangère.
Il s’avère que dans ce projet, comme dans beaucoup d’autres, la SIH est un intermédiaire pur et simple avec lequel Air Algérie a signé un contrat de gré à gré de 10 Milliards de Da, qui a été sous-traité (en devises), dans sa quasi-totalité, à une entreprise chinoise.
La manœuvre secrète et douteuse du PDG d’Air Algérie a été de faire croire que la SIH étant une entreprise publique, la conclusion d’un contrat de gré à gré avec cette entreprise ne pouvait donc pas poser de problème comme en témoigne le document exclusif obtenu par nos soins et portant la référencé N°779 du 12 septembre 2018 du Premier Ministre avec copie au Président de la République. Un document révélé récemment dans l’une de nos enquêtes publiées sur notre site web.
En détachant Benbetka Nacer et Mohamed Rocheidi en France, le PDG d’Air Algérie va éloigner des projecteurs de la justice algérienne et des services de sécurité les deux hauts responsables qui connaissent tous les dessous de ce marché très douteux et opaque…
