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samedi, octobre 5, 2024

Youssef, cet Algérien qui a voulu arrêter l’auteur de l’attaque contre les anciens locaux de « Charlie Hebdo » à Paris

Depuis plus de 48 heures, l’histoire de Youssef, un ressortissant algérien, a ému les médias français. Cet Algérien avait tenté de traquer l’auteur de l’attaque terroriste contre les anciens locaux de ‘Charlie Hebdo » à Paris. Mais au final, il avait été arrêté par la police française qui l’avait considéré comme un suspect et potentiel complice dans cet attentat terroriste qui a replongé toute la France dans la terreur en rappelant aux français le douloureux souvenir des attaques terroristes de janvier 2015.

Après l’attaque dans la rue des anciens locaux de Charlie Hebdo, à Paris, qui a fait deux blessés au sein de l’équipe de l’agence de presse Premières Lignes, vendredi 25 septembre, en plus du principal suspect, Youssef, un Algérien âgé de 33 ans a été interpellé dans le quartier Richard Lenoir et placé en garde à vue. Il a finalement été relâché dans la soirée de vendredi, après avoir été mis hors de cause. « Il a été déçu parce qu’il n’y a eu aucune forme de reconnaissance », a déploré son avocate, Lucie Simon, dans un récit raconté à la chaîne de télévision française France Info TV.

Dans ce récit, elle est revenue sur la chronologie des faits, peu avant midi vendredi. « C’était vraiment un élan spontané et courageux », précise-t-elle. L’homme, qui se prénomme Youssef, travaillait près des lieux où se sont déroulés les faits. « Il l’a poursuivi jusque dans le métro. Il lui a couru après et il lui a dit ‘attends-moi, arrête-toi là, qu’est-ce que t’as fait ?’. Jusqu’à ce que l’assaillant le menace avec cette arme et qu’il rentre dans le métro [Richard Lenoir]. À ce moment-là, mon client est remonté, sorti du métro et a parlé à la police très rapidement. »

L’avocate Lucie Simon, comme son client, ne comprend pas l’attitude des officiers de police : « Il a été menotté. On lui a mis un masque occultant », explique-t-elle. Selon elle, les policiers auraient dû prendre « toutes les précautions », car « au moment où ils l’interpellent, ils n’ont vraiment aucun élément pour penser qu’il est potentiellement un suspect. »

L’avocate a précisé aussi que Youssef « n’a pas compris ce qu’il se passait » sur le moment et « ne réalise pas trop encore ce qui s’est passé ». Il a eu peur que les choses aillent plus loin quand les faits ont été qualifiés de terrorisme. Lui, selon son avocate, n’a rien à voir avec ça, c’est « un jeune homme qui est tout à fait régulier sur le territoire, qui a une carte de résident et qui est en train d’accomplir les démarches pour obtenir la nationalité française. »

« Il a été déçu parce qu’il n’y a eu aucune forme de reconnaissance et parce que lorsqu’il est sorti, il a vu tous ces journaux, ces médias qui titraient ‘un Algérien de 33 ans suspecté d’avoir voulu commettre un attentat’, explique-t-elle, alors que, bien évidemment, son geste était tout le contraire, c’était celui de vouloir arrêter l’assaillant. »

Rappelons enfin que la France demeure toujours marquée par la tuerie de Charlie Hebdo perpétrée le 7 janvier 2015. Au cours de cette attaque terroriste,  deux terroristes ont assassiné sauvagement et froidement  les dessinateurs Cabu, Charb, Honoré, Tignous et Wolinski, la psychanalyste Elsa Cayat, l’économiste Bernard Maris, le policier Franck Brinsolaro qui assurait la protection de Charb, le correcteur algérien Mustapha Ourrad, Michel Renaud, cofondateur du festival Rendez-vous du carnet de voyage invité à la rédaction de Charlie Hebdo ainsi que Frédéric Boisseau, un responsable des opérations de la société Sodexo, chargée de la maintenance du bâtiment.

Les deux auteurs de la tuerie sont tués deux jours plus tard — au nord de Paris, à Dammartin-en-Goële — par les membres du GIGN, une unité d’élite française, qu’ils attaquaient au fusil d’assaut en sortant de l’imprimerie où ils s’étaient retranchés. Les assassins se réclamaient d’Al-Qaïda dans la péninsule Arabique (AQPA), qui revendique ensuite officiellement l’attentat.

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