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samedi, mai 4, 2024

Une étude mondiale démontre l’impact des problèmes politiques et économiques sur la santé émotionnelle des Algériens

Les turbulences politiques et économiques ont un impact important sur la santé émotionnelle et le bien-être de la population algérienne, nous apprend une nouvelle vaste étude mondiale menée par le prestigieux Institut américain de Sondages Gallup, le pionnier historique dans la réalisation des enquêtes d’opinion. L’Institut Gallup est considéré aujourd’hui comme le plus grand institut de sondages d’opinion dans le monde. 

L’institut Gallup lancé ces dernières années un nouvel indice pour mesurer la santé psychologique des sociétés et l’état de bien-être des populations du monde entier. Plutôt que d’utiliser des données traditionnelles, basées sur des indicateurs économiques tels que le produit intérieur brut (PIB), le Global Emotions Report mené par Gallup s’appuie sur des expériences positives et négatives pour évaluer la condition psychologique des nations ou des régions.

Les experts de l’Institut Gallup interrogent ainsi plus de 175000 personnes à travers une centaine de pays dans le monde pour savoir si elles éprouvaient du plaisir, apprenaient quelque chose d’intéressant et se sentaient bien reposées, ou si elles ressentaient beaucoup de stress, de colère ou d’inquiétude. Ce sondage sur les émotions mondiales tient compte de l’exposition des peuples à des sentiments négatifs comme la tension , la douleur, la tristesse, le stress et la colère.

Le Global Emotions Report de Gallup retrace un élément fondamental de l’expérience humaine : l’émotion. “À l’échelle mondiale, ce que ressentent les gens est une force puissante. Il peut forger le destin d’une nation ou simplement la forme d’un jour”, précisent les auteurs de cette vaste enquête internationale.

Cette fois-ci, le Rapport mondial sur les émotions de Gallu  montre comment le monde se sentait à l’aube de la crise du COVID-19 et comment certains pays se sont sentis pendant la pandémie. “Les États-Unis, par exemple, ont connu un pic considérable de tristesse en 2020”, relève ainsi ce rapport.

Les chiffres de 2020/2021 servent de base pré-Covid-19 pour le bien-être émotionnel du monde. Un grand nombre des plus de 175 000 personnes interrogées par Gallup sont entrées dans la période de la Covid-19 dans un état mental déjà négatif qui, selon l’étude, «pourrait ne pas être de bon augure pour leur vie post-pandémique».

Compte tenu du niveau élevé de turbulences socio-économiques et politiques dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena) ainsi qu’en Asie centrale ces dernières années, il n’est pas surprenant que le rapport de Gallup de 2020 ait constaté que beaucoup de ces domaines étaient en tête du classement mondial des expériences négatives.

L’Algérie fait partie de ces pays où les populations ressentent énormément l’impact émotionnel des problèmes politiques et économiques qui touchent de plein fouet leur pays. A titre d’exemple, le Global Emotions Report nous apprend ainsi qu’au moins 34 % des Algériens ont ressenti du stress au cours de l’année 2020. 31 % des Algériennes et des Algériens étaient régulièrement en colère en 2020. Pas moins de 42 % des Algériens ont ressenti de l’inquiétude tout au long de l’année 2020 face aux divers bouleversements ayant touché leur pays dans le sillage de la pandémie de la COVID-19.

Par ailleurs, 46 % n’ont pas éprouvé du plaisir au cours de 2020. 33 % de nos compatriotes ont éprouvé de la douleur au cours de cette année très compliquée et difficile que fut 2020.

Force est, néanmoins, de constater que malgré toutes les difficultés sanitaires, économiques ou politiques auxquelles ils ont été exposés en 2020, les Algériens ont affiché un moral d’acier pour ne pas céder à la détresse. Preuve en est, 65 % des Algériens ont continué d’afficher leur sourire face aux difficultés de la vie. 71 % d’entre eux affirment qu’ils se sent aussi bien reposés.

L’ennui reste enfin le fléau qui « terrasse » le plus grand nombre des algériens puisque plus de 46 % des Algériennes et Algériens affirment qu’ils n’ont rien appris ou rien fait d’intéressant en 2020. Un pourcentage très élevé par rapport à de nombreux pays dans le monde. Ce qui reflète l’ampleur du désoeuvrement national en Algérie faute d’infrastructures publiques dignes ce nom dédiées aux loisirs, à la culture ou à l’évasion.

Soulignons enfin que plusieurs études psychologiques ont affirmé que  les pays connaissant des crises politiques ou économiques subissent d’énormes changements émotionnels vers des états de désespoir ou de détresse. Le Global Emotions Report de Gallup nous apprend en dernier lieu que l’Irak domine le classement mondial en tant que pays le plus négatif au monde, ayant déjà obtenu certains des taux les plus élevés sur l’indice d’expérience négative lors des années précédentes. En 2019, son score était de 51 – une légère augmentation par rapport au score de 49 qu’il avait obtenu en 2018.

Les données collectées pour ce score sont basées sur la moyenne de toutes les réponses valides à la série de questions suivante: «Avez-vous beaucoup souffert de douleurs physiques hier? De l’inquiétude? De la tristesse? De la colère?», moyenne multipliée par cent. Plus le score est élevé, plus la négativité est répandue dans le pays. La régression de la situation politique et économique en Algérie peut donc aggraver et bouleverser encore davantage la santé psychologique et émotionnelle de sa population comme c’est le cas dans plusieurs pays arabes et africains.

 

 

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