C’est un scandale inédit qui frappe de plein fouet les services de DGSN, la police des frontières et les Renseignements Généraux (RG) à l’aéroport international d’Alger. Des contrebandiers algériens, protégés et couverts par les policiers de l’aéroport international d’Alger, ont détourné vers la France des quantités considérables de bavettes et gants médicaux entre le 17 février et le 17 mars derniers.
Ce réseau de contrebandiers agissait en toute impunité depuis Alger jusqu’à ce que les services des douanes françaises des aéroports d’Orly et Roissy Charles de Gaulle procèdent à l’arrestation de certains de ses membres mettant ainsi au jour un trafic qui a permis d’amasser jusqu’à près de 20 millions d’euros en un seul mois. Explications.
Entre le 17 février et 17 mars, des contrebandiers profitent de la conjoncture de la psychose mondiale provoquée par la pandémie du nouveau coronavirus COVID-19. Les moyens de protection étaient désespérément recherchés dans toute l’Europe qui devenait petit à petit le principal foyer de la pandémie dans le monde.
Ces contrebandiers vont pactiser avec des policiers et des éléments travaillant sous la coupe d’Omar Bacha, responsable de la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN) en charge de la sécurité de l’Aéroport international d’Alger, et du commissaire principal des Renseignements généraux Adlène Ilmatine
Ce réseau était, d’ailleurs, bien organisé. Chaque jour, deux voyageurs, des passeurs, se présentent à l’aéroport d’Alger avec une marchandise illicitement dissimulée dans leurs bagages : entre 30 jusqu’à 60 kilos de bavettes médicales et masques chirurgicaux destinés au marché informel français. Le lendemain, deux autres passeurs font le même voyage et empruntent le même circuit à l’aéroport d’Alger que leurs acolytes précédents.
Ces produits étaient en rupture de stock en France et dans le marché noir, des réseaux structurés tiraient profit de cette situation. Le réseau qui s’est constitué depuis l’aéroport d’Alger alimentait ces réseaux français avec des bavettes et masques achetés en dinar en Algérie et écoulés en euros en France, réalisant ainsi des dividendes très juteuses notamment dans une période où les prix de ces moyens de protection contre la pandémie du COVID-19 ont flambé sur internet partout en Europe.
Ains, durant tout un mois, les passeurs algériens transportaient leurs valises pleines à craquer de bavettes et de masques de protection avec l’aide des policiers en charge de la surveillance des passagers et leurs bagages via les scanners mobilisés dans trois points de contrôle à l’aéroport d’Alger. Les éléments d’Omar Bacha et du commissaire Adlène Ilmatine introduisaient les passeurs jusqu’à la salle d’embarquement et leur assurait une protection maximale afin que leurs agissements ne suscitent aucun doute. A ce moment-là, les autorités algériennes étaient concentrées sur l’évasion des devises et ne se doutaient point qu’un nouveau trafic de ce genre était en train de se déployer avec la complicité des hauts responsables de la DGSN.
Le scandale finit par éclater en France lorsqu’à Paris, les douaniers français débusquent le pot-aux-roses. Le réseau algérois va s’éteindre rapidement et la fermeture des liaisons aériennes entre l’Algérie et la France mettra fin définitivement à ce trafic unique en son genre. Malheureusement, les agissements de ces contrebandiers et de leurs protecteurs les commissaires Omar Bacha ainsi qu’Adlène Ilmatine ont causé un énorme tort aux médecins algériens qui auraient pu profiter de ces quantités de moyens de protection détournés vers la France pour s’équiper dans leur lutte quotidienne contre la pandémie du coronavirus COVID-19. Triste et scandaleux.