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vendredi, avril 26, 2024

Tribune. Le Hirak ne peut pas être un parti !

Dans le sens où on comprend qu’un parti est une organisation d’un courant politique et parfois idéologique plus ou moins précis avec des limites par rapport aux autres courants politiques. Ce qui ne l’empêche pas souvent d’évoluer et d’éclater en plusieurs courants ou partis.

Mais il pourrait être un parti au sens de front, parti-front, regroupant donc plusieurs courants politiques, avec un programme rassembleur et limité dans le temps. Dans ce cas cela suppose une expérience politique des membres, ou du moins les plus actifs, pour respecter le programme et les objectifs du parti-front. Tout en gardant leurs propres idées, et sans chercher à « s’accaparer, ou noyauter » le parti-front, le mettre sous la coupe du parti des militants élus.

Cela parait aussi assez délicat, car très vite le sectarisme, cette particularité qui consiste à mettre la structure du Front sous les directives d’un courant ou d’un parti, prend le dessus. Dans notre histoire ancienne, pendant la guerre de libération, dans le FLN-ALN (le Front !) des luttes très dures, des tueries éclataient entre les membres du Front, car venant d’origine différents (MTLD, MNA, PCA, Islamistes…). Et après l’indépendance, dans le FLN (parti unique pour prendre et garder le pouvoir par différents courants du FLN-ALN) les conflits éclataient entre les courants politiques pour renforcer leur position dans le pouvoir. Ces conflits prenaient les devants de la scène dès qu’il s’agissait d’échéances électorales, donc se positionner dans les instances du pouvoir. Par exemple dans les organisations à la base, comme les syndicats et les organisations de masse. Souvent les objectifs des uns et des autres étaient de « mettre la main » sur telle section syndicale, ou encore d’écarter les Pagsistes, (ou les Gauchistes) dominants dans tel ou tel secteur…

C’est encore plus évident avec l’émergence des Islamistes comme le FIS qui est allé jusqu’à créer son propre syndicat UGTA-fis. Aussi se dire que ce n’est pas nouveau, que le Hirak soit et sera encore longtemps la proie des importants courants politiques qui composent et gravitent autour du pouvoir central, dans le Système et en dehors du Système au pouvoir.

Mon avis, vu que la Dynamique du Hirak est encore plus forte après 2 ans, et malgré toute la répression, les exigences de la Covid-19, la délicate situation politique du pays, je pense qu’il serait préférable pour porter encore plus loin cette Dynamique du Hirak d’adopter un programme simple, court et précis. Sous forme de mots d’ordres que les manifestants porteront Haut et Fort en avant.

Dans cet objectif je dirais, en premier lieu :

1) Libération Immédiate de tous les détenus d’opinions, sans conditions ni discussions. Arrêt immédiat de toutes les arrestations, persécutions, emprisonnements pour opinions, barrages des services de sécurités pour faire barrage aux manifestations.

2) La liberté pour tous les algériens, y compris les journalistes, de s’exprimer que ce soit par écrit, vidéo, audio, dans des réseaux sociaux, médias nationaux ou à l’étranger, des marches pacifiques, des réunions.

3) Bannir à jamais la TORTURE.

Par le Dr Abdelkader Saadallah, Consultant en géosciences, établi en Norvège, le 4 mars, 2021. 

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7 تعليقات

  1. Un seul mot d’ordre pour le HIRAK :
    « Dawla Madania Matchi Aâskaria » !
    Une fois acquise, mettre un cadre juridique sur pied qui permette à tous ceux qui le désirent de créer leurs partis et de tenter leur chance en toute liberté.
    Après quoi, le HIRAK aura réussi sa mission.

  2. @Kabylos
    En clair, ça veut dire « Civile et non Militaire » où personne ne sera exclus. Quelques exceptions pour vous faire plaisir :
    Pas de partis religieux, ni de partis ethnique, ni de partis régionalistes, ni de partis claniques. Seulement les partis de citoyens à vocation nationale, ayant pour objets : Le sociale, l’économique, la politique, régis par des règles de Droit civil.
    A présent, vous voteriez pour moi ?

  3. @Boussad
    Pas d’accord du tout! On veut nous refaire le coup du scenario pre-independnace!
    Une chartre de consentement sur certain principes avant d’aller plus loin, au plus vite. Nous Kabyles on a ete bernes apres l’independance. Pendant la guerre de liberation , le consentement etait de mettre de cote toute discussion sur quoi que ce soit a part l’independance de l’Algerie ; les discussions sur les cultures, langues, affiliations , entre autres, de l’Algerie, ce que seras l’Algerie de demain… la suite on l’as connait. Meme la plateforme de la Soummam a ete mise a l’eau!
    De ce que je vois, on veut nous refaire le meme scenario .
    Les Kabyles doivent faire attention de ne pas trop donner de poids a ce « hirak » si la nouvelle republique Algerienne n’est pas defini avec des gardefous constitutionels. Ils rsiquent de perdre gros ou aller vers une guerre civile!

  4. @Kabylos (copier-collé d’un post que j’ai mis sous un autre article)

    A tous ceux qui s’interrogent sur le HIRAK parti politique, la réponse leur est donnée par ses manifestations massives et le slogan unique et rassembleur « Etat civil et non Militaire ». C’est l’unique mission du HIRAK, le reste se mettra en place en son temps, sous la surveillance de tout ce peuple Hirakiste. Une vraie Démocratie participative.

    ps : A ceci près, c’est qu’avant les kabyles étaient seuls contre tous et que maintenant, il y’a un début de prise de conscience qui finira par se généraliser. Il faut convaincre, entraîner autour de soi et peut-être la mayonnaise prendra.
    Espérant le. En politique, c’est mortel d’avoir raison tout seul !