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jeudi, mai 2, 2024

Sans stratégie claire et précise, Tebboune reprend tous les projets lancés… par Bouteflika

Le nouveau pouvoir algérien n’a aucune stratégie économique claire et précise. Naviguant à vue et se contentant de répondre à des urgences conjoncturelles,  Abdelmadjid Tebboune et son équipe ne font en ce moment que reprendre les projets lancés et imaginés… par Bouteflika. 

Preuve en est, lors du conseil des ministres tenu hier dimanche sous la présidence d’Abdelmadjid Tebboune, le gouvernement algérien a relancé tous les projets qui ont été décidés par le régime Bouteflika et suspendus ensuite après le début des troubles politiques au début de l’année 2019. A titre d’exemple, dans le secteur de la santé, le centre anti-cancer prévu à Djelfa est un projet qui avait été totalement élaboré par l’ancien régime Bouteflika.

En effet, ce projet a été lancé le 4 janvier 2018 par le gouvernement qui était sous la coupe d’Ahmed Ouyahia, l’ancien Premier-ministre d’Abdelaziz Bouteflika. Il était question de la réalisation d’une Unité de radiothérapie au sein de l’hôpital Moudjahid Boubekeur Hathat, destinée à la prise en charge des patients de la wilaya de Djelfa. A l’époque, le gouvernement algérien était conscient que les neuf Centres anti-cancer (CAC) opérationnels depuis 2016 dans le pays, à savoir le Centre Pierre-et-Marie-Curie d’Alger, Blida, Oran, Ouargla, Constantine, Laghouat, Sétif, Batna et Annaba, ne sont guère suffisants pour répondre convenable aux besoins de la prise en charge médicale des patients atteints de cancer.

Sur ce volet, le nouveau gouvernement de Tebboune n’a absolument rien apporté. Hier dimanche, le conseil des ministres a repris intégralement l’ancien projet du régime Bouteflika en se contentant de « fixer le dernier délai pour la pose de la première pierre du projet au 15 octobre et finaliser au cours des deux prochains mois la définition des équipements médicaux requis pour les acquérir avant la fin de l’année ». Il n’y a rien de nouveau sous le soleil.

Idem pour le nouveau CHU d’Alger qui pourrait accueillir jusqu’à 700 lits, un autre projet qui a été abordé hier par le Conseil des ministres du gouvernement Tebboune. Il s’agit-là encore d’un vieux projet imaginé et pensé par le régime Bouteflika. C’est un projet qui date de 2014 et il faisait l’objet des études lancées par l’Agence nationale de gestion des réalisations et d’équipement des établissements de santé (AREES). Une première maquette avait été dessinée par l’architecte italien Mario Cucinella. Et la réalisation de cet hôpital futuriste devait revenir à l’entreprise italienne De-Eccher. Mais la conjoncture financière difficile du pays et les troubles politiques ont fini par empêcher la réalisation de ce projet. Il s’agit de l’un des 9 CHU prévus à la réalisation en 2014 et gelés entre-temps à cause de la crise économique. Chaque nouveau CHU nécessitait un investissement de 700 millions d’euros.

Dans le secteur des finances, les travaux du Conseil des ministres d’hier dimanche ont abouti à la conclusion d’un projet portant sur l’ouverture des des banques algériennes à l’étranger, en Europe et en Afrique, « qu’elles soient nationales ou à capital mixte, afin de permettre aux émigrés algériens d’effectuer des dépôts ou des transferts, et impulser les échanges commerciaux, notamment avec les pays africains », explique le communiqué final du Conseil des ministres.

Là encore, il n’y a absolument rien de nouveau ni de novateur car c’est un projet qui date également de l’ère… Bouteflika. La Banque extérieure d’Algérie (BEA) s’était lancée depuis 2018 dans l’ouverture de plusieurs agences bancaires en France. En décembre 2017, le gouvernement algérien à travers le ministère des Finances ont décidé que 5 agences bancaires de la BEA seront installées dans cinq villes françaises choisies en fonction de la densité de la communauté algérienne. L’objectif était de capter une partie des de 2,4 milliards de dollars transférés annuellement par la diaspora algérienne vers leur pays natal, des fonds qui passent essentiellement par le circuit informel.

La BEA avait entamé toutes les démarches nécessaires pour trouver des locaux à Paris et ailleurs en France afin de commencer son implantation. Mais là encore, les troubles politiques liés au 5e mandat de Bouteflika ont fini par bloquer ce projet. Il n’y a donc aucune nouveauté de la part du régime Tebboune. Ce dernier reprend uniquement les anciens du régime Bouteflika. Une continuité qui témoigne d’un manque flagrant d’originalité et de vision stratégique pour l’avenir du pays.

 

 

 

 

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