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vendredi, mai 3, 2024

Said Boudour, encore un journaliste algérien en prison

Said Boudour, originaire d’Oran, l’un des journalistes algériens les plus engagés et les plus actifs dans les rangs du Hirak, a été officiellement incarcéré hier lundi 1er mars par le tribunal de Fellaoucene à Oran. Said Boudour a été placé sous mandat de dépôt parce que la justice algérienne lui reproche des publications ayant porté atteinte et outrage à corps constitué. Il s’agirait, selon nos informations, d’articles de presse et de publications sur Facebook dans lesquelles Said Boudour a vivement critiqué le défunt Chef d’Etat-Major de l’ANP, Ahmed Gaid Salah, et l’actuel ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati. 

Le journaliste Said Boudour avait été condamné le 24 Novembre 2020 par défaut en compagnie du lanceur d’alerte  Noureddine Tounsi à une peine d’une année de prison ferme et 50 000 Da d’amende et octroie à la partie civile 500 000 Da de réparation.

Said Boudour faisait également l’objet d’un mandat de dépôt qui a été émis à son encontre par la chambre  d’accusation près de la Cour d’Oran depuis le 10 mars 2020 pour une sombre affaire de menaces et tentative de chantage sur la personne de Kliliche Cheikh, entrepreneur établi à Sénia. Or, il s’agit selon nos investigations, d’un dossier totalement préfabriqué dans le seul but de nuire à Said Boudour et justifier son emprisonnement arbitraire. Ce dossier a été monté de toutes pièces par des magistrats de la 5e chambre du tribunal de Cité Djamel depuis le mois d’octobre 2019 dans l’optique d’orchestrer une campagne d’intimidation judiciaire à l’encontre d’un journaliste libre et indépendant qui refusait de se soumettre au diktat du régime algérien et poursuivait son soutien à la cause du Hirak.

Said Boudour vivait caché et clandestinement dans son propre pays tout au long de l’année 2020 au cours de laquelle il fut recherché activement par les services de sécurité. Hier lundi 1er mars, las de cette situation intenable et parfaitement conscient de son innocence, Said Boudour a décidé de se présenter devant le Procureur de la République près le tribunal de Fellaoucene à Oran. Ce dernier a décidé tout bonnement de l’incarcérer sans se poser la moindre question. Une longue bataille judiciaire va ainsi être entamée par les avocats de Said Boudour qui réclament sa remise en liberté et sa relaxe car il n’est qu’un journaliste ayant usé de son droit constitutionnel et légitime de s’exprimer.

Soulignons enfin que  Saïd Boudour est journaliste, défenseur des droits humains et membre de la Ligue algérienne des droits de l’homme, connu pour couvrir la dangereuse question des droits des migrants en Algérie. En 2018, il a été arrêté par des policiers en civil et interrogé sur son travail dans le domaine des droits humains, notamment ses articles sur un scandale de corruption, et d’autres activités. Saïd Boudour enquête sur les détentions massives, les abus et les déportations de centaines de migrants d’Afrique subsaharienne et couvre ces sujet pour la presse écrite et radiophonique française et arabe. Non seulement il a été détenu et interrogé en 2018, mais sa famille a également été menacée à leur domicile. L’emprisonnement de Said Boudour est une nouvelle preuve de la grave détérioration de la situation des Droits de l’Homme en Algérie.

 

 

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