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jeudi, novembre 7, 2024

Révélations. Des anciens équipements dangereusement usés pour de nouvelles tours de contrôle à Oran, Alger et Constantine

La direction générale de l’Établissement national de la navigation aérienne (ENNA) a communiqué récemment au ministère des Transports et des Travaux Publics ainsi qu’aux services du Premier-ministère des bilans totalement inexacts et truqués, a appris Algérie Part au cours de ses investigations. 

Les responsables de l’ENNA ont présenté dans ces bilans de leurs activités des arguments fallacieux et dangereux pour  justifier les retards enregistrés concernant l’exploitation des nouvelles 5 Tours de Contrôles à Oran, Constantine, Alger, Gahrdaia et Tamanrasset.

Depuis le début du mois du mars 2021, la direction générale de l’ENNA a commencé à mettre en place un nouveau scénario dans le but de faire croire aux pouvoirs publics qu’ils sont dans la phase finale pour la mise en service des nouvelles tours de contrôle des trois principaux aéroports du nord du pays, à savoir Constantine, Alger et Oran. Or, dans leurs correspondances officielles, il s’avère que les responsables de l’ENNA ont dissimulé des informations stratégiques concernant le transfert vers les nouvelles tours de contrôle  des équipements et des écrans de secours de visualisation des avions des positions d’approches.

En réalité, les responsables de l’ENNA ont opté pour la réutilisation des équipements des anciennes tours pour la mise en service des nouvelles tours. Or, ces équipements sont très caducs et dépassés. Certains de ces équipements comme le système EUROCAD de THALES ATM  sont appelés à disparaître prochainement car le domaine de la surveillance de navigation aérien ne cesse d’évoluer au rythme des plus récentes évolutions technologiques.

Ainsi, la direction générale de l’ENNA a pris le risque de doter les nouvelles tours de contrôle avec des anciens équipements appartenant… aux anciens tours. Techniquement, cela signifie que ces nouvelles tours de contrôle n’auront plus de positions de secours, une situation jugée par les experts que nous avons pu contacter « unique dans son genre » sur le plan opérationnel de la sécurité aérienne internationale.

Les responsables de l’ENNA ont ignoré ainsi certaines règles de sécurité élémentaires de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI). Ce qui pourrait entraîner des situations dangereuses pour la sécurité des passagers des divers avions qui décollent ou atterrissent sur les pistes des aéroports algériens.

La direction générale de l’ENNA veut ainsi exploiter de nouvelles infrastructures qui ont coûté des sommes colossales à l’Etat algérien en utilisant encore et toujours des systèmes de traitement des fonctions de la circulation aérienne datant des année 2000, à savoir des systèmes usés, âgés et dépassés par rapport aux nouvelles normes internationales en vigueur dans la sécurité aérienne.

La gestion opaque et truffée d’irrégularités de ces futures trois nouvelles tours de contrôle au niveau des aéroports d’Oran, Alger et Constantine risque d’aboutir à des scandales qui ne manqueront pas de porter un préjudice financier au Trésor Public. Comme il a été révélé précédemment par Algérie Part dans ses multiples investigations, l’Algérie avait dépensé depuis 2013 plus de 11 milliards de Da, soit l’équivalent de 73 millions d’euros, dans le cadre d’un projet de développement et de modernisation de la gestion de l’espace aérien national, décidé par les pouvoirs publics pour cinq aérodromes (Alger, Oran, Constantine, Ghardaïa et Tamanrasset). A cela, il faut rajouter les budgets d’équipements nécessaires à l’acquisition du nouveau matériel de communication et de sécurité aéronautique essentiel au fonctionnement de ces tours de contrôle. Depuis 2013, la plupart de ces nouvelles tours de contrôle n’ont pas encore été réceptionnées ou inaugurées.

Soulignons enfin que l’Etablissement National de la Navigation Aérienne (ENNA) est un organisme entièrement entièrement méconnu par la majorité des Algériens. Et pourtant, il gère une mission très sensible et stratégique. l’ENNA est un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) placé sous la tutelle du ministère des Transports algériens. Et en tant qu’EPIC, il doit gérer des fonds très conséquents et de nombreux marchés aux montants faramineux. De l’exploitation technique des aérodromes jusqu’à la réglementation de la circulation aérienne en passant par la sécurité de la navigation aérienne dans l’espace aérien algérien, le travail de l’ENNA lui permet de gérer des budgets de plusieurs Milliards de Da et de plusieurs Millions d’Euros et de Dollars.

 

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