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dimanche, avril 28, 2024

Révélations. Comment une purge menée au nom de la vengeance personnelle a affaibli dangereusement le renseignement extérieur algérien

La Direction de la Documentation et de la Sécurité Extérieure (DDSE), les services de renseignement extérieurs algériens, ont été totalement déstructurés et affaiblis depuis la nomination à la tête de cette institution sécuritaire névralgique du général-major Mahfoud, de son vrai nom  Nour-Eddine Mekri, le 20 janvier 2021. Malade, affaibli par une santé chancelante et un handicap lié à son âge très avancé, le règne du général-major Mahfoud est en train de tourner au cauchemar pour cette institution sécuritaire qui faisait naguère la fierté des services secrets algériens, mais qui est devenue en ce moment la risée de ses interlocuteurs étrangers en raison des multiples scandales qui l’ébranlent régulièrement depuis le début de cette année 2021. 

Et à l’origine de tous ces scandales successifs qui ont été relatés à maintes reprises par les révélations d’Algérie Part, nous retrouvons une purge menée au nom de la vengeance personnelle qui alimentait les frustrations et haines intimes des collaborateurs les plus influents formant le cabinet du général-major Mahfoud. Le vieil homme malade dont l’âge est proche des 73 ans a laissé effectivement son service sombrer dans les règlements de comptes et les conflits claniques motivés uniquement pour des intérêts personnels.

C’est effectivement au nom de ces intérêts que les colonels Hocine Hamid, alias Boulahya (le barbu), Issam Ziada, Boualem Bendhina et le lieutenant-colonel Tarek Amirat, les 4 hommes de confiance du général-major Mahfoud, ont initié une purge dans les rangs de la DDSE et ce dés le début du printemps 2021. Leur objectif a été clairement affiché : radier le maximum de cadres dirigeants de la DDSE pour libérer les postes les plus sensibles et nommer de nouveaux officiers issus de leur entourage personnel à la tête des sous-directions les plus sensibles de la DDSE comme celles de l’Analyse, la Coopération Internationale, recherche et investigation, etc.

Une liste des officiers ciblés par cette purge a été élaborée par le « quatuor » pour se débarrasser d’une trentaine d’officiers de la DDSE qui dérangeaient la mise en oeuvre de leur plan machiavélique consistant à vider le renseignement extérieur de ses compétences pour les remplacer par de nouveaux alliés totalement dociles qui leur permettant ainsi d’asseoir un pouvoir absolu sur cette branche névralgique des services secrets algériens.

Selon les investigations d’Algérie Part, au moins 30 officiers supérieurs de la DDSE se sont retrouvés du jour au lendemain et sans aucun motif valable dans le collimateur des hommes de main du vieillissant général-major Mahfoud qui abandonnait petit à petit son pouvoir à ses collaborateurs en raison de son incapacité physique avérée d’assurer sa mission.

Parmi ces 30 officiers ciblés par cette purge, nous retrouvons le lieutenant-colonel Halim qui officiait comme chef de bureau de sécurité à l’ambassade d’Algérie à Vienne en Autriche, le capitaine Nabil Bouzit, le cousin du général-major Mohamed Bouzit, l’ancien patron déchu de la DDSE, ou encore le colonel Aziz, ex-directeur de l’administration de l’institution qui avait été mis arbitrairement à la retraite.

Sur la liste des officiers que les hommes de main du général-major Mahfoud voulaient décapiter, nous retrouvons au moins 11 officiers relevant de la direction de la coopération internationale, 8 officiers relevant de la direction de la recherche et investigations ainsi que plus de 10 officiers et des civils assimilés relevant de la direction d’Analyse Stratégique.

Pour justifier la mise à l’écart de ces officiers, le cabinet du général-major Mahfoud les a mêlés sans aucune enquête sérieuse préalable ni la moindre preuve convaincante aux scandales du précédent patron de la DDSE, le général-major Mohamed Bouzit qui est incarcéré depuis peu à la prison militaire de Blida. 

Le nouveau clan au pouvoir depuis l’arrivée du général-major Mahfoud à la tête de la DDSE a même voulu s’en prendre à des officiers à la retraite qui disposaient d’une réputation irréprochable. Le but de cette manoeuvre était d’empêcher à tout prix leur réhabilitation pour ne pas partager le « gâteau du pouvoir » avec de nouveaux venus qui refuseront de se soumettre au diktat du clan du général-major Mahfoud.

Et pour contraindre ce général vieillissant d’accélérer la mise en oeuvre de cette purge clanique, le « quatuor » ont recouru aux interventions du fameux colonel Omar, le frère de l’actuel patron de la Direction Centrale de la Sécurité de l’Armée (DCSA), le général Sid Ali Ould Zemirli.

Comme il avait été expliqué et relaté dans les précédentes révélations d’Algérie Part, le fameux colonel Omar, frère de l’actuel patron de la DCSA. Avant d’être mis à la retraite en 2015, le colonel Omar était l’un des collaborateurs préférés du célèbre général-major M’henna Djebbar qui avait occupé le poste de directeur de la DCSA de 1995 jusqu’à fin de l’année 2013. Il était toujours dans les arcanes du pouvoir depuis de longues années. Il avait dirigé en décembre 2013 le Bureau d’organisation, qu’occupait le général-major Lakhdar Tireche, appelé à lui succéder à la tête de la DCSA. M’henna Djebbar était même pressenti en 2014 pour remplacer le général Toufik à la tête du DRS.

Depuis le début de 2021, ce colonel Omar est à l’origine de la réhabilitation scandaleuse de plusieurs officiers véreux et anciennement repris de justice comme le lieutenant-colonel Tarek Amirat incarcéré pendant tout le deuxième semestre de l’année 2019 en raison de son implication dans un scandale d’intelligence avec puissance étrangère.

Profitant de la proximité de son frère, patron de la DCSA, avec le puissant patron de l’Etat-Major de l’ANP, Said Chengriha, le colonel Omar a pu exercer une influence malsaine sur le vieillissant général-major Mahfoud qui cherchait un « parapluie » de protection pour espérer terminer sa carrière le plus paisiblement possible à la tête de la DDSE.

C’est dans ce contexte que le général-major Mahfoud a dit oui à toutes les caprices de quatuor de collaborateurs alliés au colonel Omar dans le but de créer un nouveau clan puissant s’emparant du pouvoir au sein des services secrets algériens. La purge avait été initiée avec beaucoup de fracas sans tenir compte de l’impact sur la stabilité de la DDSE. Au moins 23 de ces 30 officiers ciblés par cette purge ont été convoqués au CPMI du Centre principal militaire d’investigation (CPMI) de Ben-Aknoun qui dépend de la Direction Centrale de la Sécurité de l’Armée (DCSA). Des pressions ont été exercées sur les magistrats du tribunal militaire de Blida pour les inculper officiellement et les incarcérer en les accusant de divers crimes crapuleux.

Mais, fort heureusement, la justice militaire n’est pas tombée dans le piège de ces manipulations et ce plan machiavélique a été dénoncée ouvertement par 5 officiers supérieurs de la DDSE qui ont saisi le patron de l’ANP, Said Chengriha. Ces 5 officiers ont demandé audience au Chef d’Etat-Major de l’ANP pour lui faire part de toute la vérité sur les dessous de la déstabilisation actuelle de la DDSE. Le scandale finit par fuiter et parvenir aux oreilles des principaux responsables du Haut Commandement Militaire de l’ANP.

Des instructions fermes ont été communiquées pour mettre ferme à ces pratiques de vengeance aveugle qui ont affaibli dangereusement le renseignement extérieur algérien. Le général-major Mahfoud lève les freins pour arrêter les hostilités et stopper l’hémorragie au sein de son institution. Il a essayé ensuite de calmer les esprits. Trop tard car les desseins de son clan ont été dévoilés au grand jour et une enquête approfondie a été demandée par l’Etat-Major de l’ANP et la Présidence de la République au sujet des agissements du cabinet du vieux général dépassé par les intrigues de ses conseillers. Son départ est plus que jamais réclamé par les officiers de la DSSE qui voient en lui le symbole sinistre d’une terrifiante déchéance de leur institution.

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9 تعليقات

  1. Pour être informé de la sorte soit on est un Bras armé d’un clan qui essaie de se débattre pour préserver sa survie et sa part de rente (ce qui serait très grave et le ménage doit être fait,
    il y va de la survie du pays !) , soit un mythomane déstabilisateur/ haineux-aigri ( moindre mal!) ou un agent de partis tiers afin de nuire au pays ( embêtantmais pas grave car on sait). ! Je lis la presse nationale, internationale depuis des décennies, je n’ai jamais vu, un pseudo média déballer des informations à ce niveau de détail excepté par ke Traitre collaborateur Semmar! Si je me trompe, cités moi des exemples (eviter de me citer Mediapart ou le Canard Enchaîné qui sont dans une autre cour et à des années lumières de ce PQ).

  2. @Mouloud
    AP est une market-place
    Il ne produit rien, il ne fait que publier (moyennant finances évidemment) des articles écrits par d’autres (clan algérien, Makhzen etc… peut importe)
    J’ai eu l’occasion de l’écouter, on voit bien qu’il n’a pas le niveau , il ne sait pas s’exprimer dans aucune langue ; alors il peut toujours se revendiquer journaliste d’investigations!
    Plus il attaque son pays, ses dirigeants et son peuple et plus ça fait réagir….et c’est bien l’objectif recherché.
    Après il vient nous donner des leçons!
    Affligeant

  3. @Iznogood
    Je peux comprendre et ces bien qu’il ait des articles critiques sur le pays (on l’est tous par passion, patriotisme, attachement à la terre natale,…) et des débats contradictoires. Mais de là à dénigrer, étaler des informations vrais et/ou fausses sensibles sans investigations, sans vérifier les source,… me met mal à l’aise, voir me degoute, m’ecoeure! Ce pays et les habitants méritent mieux. On peut laver notre linge sale en famille et sans états d’âmes mais de là à faire le mercenaire en se laissant soudoyer par des tiers, c’est que ce pseudo journaliste a perdu sa dignité, sa fierté. Il est passé du côté obscur en se rabaissant à la haine, la rancœur pour des raisons pécuniaires et/ou de tubes digestifs!