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samedi, mai 4, 2024

Pourquoi l’Algérie a énormément tort de ne pas se préparer à la 5 G

Confrontée à l’une de ses plus difficiles crises financières, l’Etat algérien a fait le choix de ne pas entrer dans la compétition mondiale pour le déploiement de la 5 G et préfère se concentrer uniquement sur les anciennes technologies, à savoir la 3 G et la 4 G. Un choix qui a été assumé publiquement aujourd’hui dimanche 27 décembre par le ministre Brahim Boumzar lors de son intervention sur les ondes de la radio étatique Chaîne 3. Or, ce choix est très dangereux pour le développement de l’Algérie car le monde demain sera un monde totalement géré et façonné par les évolutions apportées par la 5 G. 

En effet, la 5G promet un débit plus rapide, moins de retard lors de la connexion au réseau et la possibilité de brancher plusieurs appareils en même temps. La 5G sera le support technique de la numérisation tous azimuts des industries et devrait être un levier pour l’économie. L’Union internationale des télécommunications (UIT) a publié en 2018 un rapport intitulé « Poser les jalons de la 5G : perspectives et difficultés ». Ce document cite une autre étude selon laquelle la 5G pourrait générer un flux économique de 12 300 milliards de dollars d’ici à 2035. Pour la Commission européenne, la 5G entraînera des retombées économiques équivalentes à 113,1 milliards d’euros par an et créera 2,3 millions d’emplois dans l’ensemble des 28 États membres.

La 5 G n’est donc pas un luxe inutile, c’est une nécessité absolue pour assurer non seulement le développement économique d’un pays, mais aussi sa survie dans un monde totalement nouveau qui est en train de se dessiner sous nos yeux. Cependant, pour pouvoir utiliser la 5 G, les entreprises de téléphonie mobile et les fabricants de téléphones doivent se mettre à jour. Les téléphones ont besoin de nouvelles puces et d’antennes radio. Et tout cela a un prix que tous ne peuvent se permettre. La pandémie de COVID-19 ralentit encore plus le processus.

En revanche, il faut savoir qu’effectivement, le déploiement de la 5 G nécessite de sortir un gros chéquier. La mise en œuvre d’une infrastructure 5G requiert des investissements substantiels auxquels devront consentir les acteurs. D’après l’étude de l’UIT, le déploiement d’un réseau 5G pourrait coûter 6,8 millions de dollars pour une petite ville et 55,5 millions pour une grande ville à forte densité de population. Selon la Commission européenne, installer la 5G dans les 27 États Européens coûtera pas moins de 56 milliards d’euros !

A cause de ses coûts très élevés, la 5G Infrastructure Association (5G IA), un organisme soutenu par l’UE et dans lequel on retrouve les géants européens de l’écosystème des télécoms, invite à la prudence et à ne pas se lancer de façon prématurée dans l’aventure. Il faut effectivement une planification très précise et des études de marchés approfondies pour identifier les solutions idoines à la rentabilisation des investissements consentis pour le déploiement de la 5 G.

A cela, il faut rajouter que la 5 G fait l’objet d’une énorme guerre froide entre grandes puissances. Et des pays modestes comme l’Algérie et les autres pays africains sont pris en tenaille par cette guerre froide opposant essentiellement les Etats-Unis à la Chine. L’Algérie pourrait être entraînée dans des tensions entre les États-Unis et la Chine. Le gouvernement américain fait pression sur ses alliés et de nombreux autres pays pour que la compagnie chinoise Huawei soit exclue des réseaux de prochaine génération, car il y voit un risque de sécurité.

L’Algérie doit composer avec tous paramètres pour trouver les solutions qui lui permettront de ne pas être à la traîne en termes de pénétration numérique. Par rapport à la 4G, les vitesses de pointe sur la 5G augmenteront de manière considérable. Elle permettra d’atteindre des vitesses comparables à celles de la fibre optique en utilisant le réseau mobile. Cela sera extrêmement utile pour télécharger, en quelques secondes, des contenus médiatiques comme des films de 4K et même de 8K. De plus, les vitesses plus élevées de la 5G permettront à l’avenir de réaliser des applications entièrement nouvelles, comme la réalité virtuelle (RV) et la réalité augmentée, qui seront utiles à la création de nouvelles applications telles que l’éducation en ligne, mais aussi de nouvelles formes de divertissement, comme regarder un match de sport ou un concert de musique en direct en RV depuis la maison.

En ce qui concerne les latences, par rapport à la 4G où elles se situent généralement entre 20 et 30 millisecondes, la 5G peut supporter des latences aussi faibles que 1 milliseconde.

Ses réseaux peuvent également fournir une capacité de données beaucoup plus importante. Elle utilise le spectre d’une manière beaucoup plus efficace que la technologie 4G et est capable de faire entrer plus de données dans la même quantité de spectre. Les appareils 5G peuvent connecter beaucoup plus d’« objets » au réseau en même temps, permettant la réalisation de nouvelles applications telles que les maisons et les villes intelligentes. Elle est également plus efficace que la 4G en termes d’énergie requise par bit de données transmises ou reçues. Il ne faut donc surtout pas rater la révolution de la 5 G et se préparer d’ores et déjà à son utilisation. L’Algérie a tort de négliger cette nouvelle technologie prometteuse.

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3 تعليقات

  1. la 3 et 4G n’est pas très présente sur le territoire et dans les certains villages on n’a même pas accès à la 3G

    il serait peut-être plus judicieux d améliorer les infrastructures trouver des moyens et des solutions définitives au problème de faiblesse du débit en Algérie coupure a longueur de la journée

    La 5G, nécessitera des investissements significatifs de la part des opérateurs de télécommunication ,
    le gouvernement ne peut pas face 1 — a un problème économique et sanitaire
    2- rien n est gratuit pour le consommateur ,

    Selon un grand opérateur Allemand, connecter l’Europe à la 5G pourrait coûter entre 300 et 500 milliards d’euros. uniquement en Europe