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samedi, octobre 5, 2024

Ni réduction de 50 % du budget de fonctionnement, ni réduction importante des importations : aucune mesure annoncée par Tebboune face à la crise ne sera appliquée

Paroles, paroles. Comme d’habitude, le régime algérien a pris des engagements qu’il peine à respecter. En marge de la présentation du projet de la loi de finances complémentaires de 2020, le ministre des finances, Abderrahmane Raouya, a donné des indications qui démentent catégoriquement les engagements pris par Tebboune. 

Ainsi, la baisse de 50 % du budget de fonctionnement de l’Etat que Tebboune a promis d’appliquer a été tout bonnement abandonnée. Preuve en est, ces dépenses de fonctionnement baisseront d’ici la fin de l’année 2020 d’à peine 141 Mrds DA (environ -3%), à savoir même pas 1,1 milliard de dollars. Une somme totalement ridicule et dérisoire. Au contraire, en 2020, puisera de cette baisse pas moins de 70 millions de dollars pour financer la revalorisation du Salaire national et minimum garanti (SNMG) en Algérie qui a été porté à 20 mille Da.

L’Etat algérien n’a pas pu toucher au budget du fonctionnement comme il a été demandé par Tebboune parce que ce budget est composé essentiellement des salaires des fonctionnaires à 59 % et des transferts sociaux à 24 %. En 2020, l’Etat algérien est donc contrait de dépenser l’équivalent de 37 milliards de dollars pour couvrir ses frais de fonctionnement. Tebboune a encore une fois échoué à contrôler ses dépenses alors que le pays fait face à une crise financière sans précédent durant ses 20 dernières années.

D’un autre côté, les dépenses d’équipement vont baisser uniquement de de 309 mds DA, à savoir l’équivalent de 2,4 milliards de dollars, (-10,5%) en passant de 2929,7 mds DA à 2620,3 mds DA.

En tout et pour tout, Tebboune et son gouvernement n’ont pas pu faire des économies dépassant les 3,5 milliards de dollars pour l’année 2020 ! C’est tout simplement ridicule et honteux pour un gouvernement qui doit gérer le pays face aux énormes pertes financières provoquées par la pandémie du COVID-19.

Tebboune ne va pas également honorer son engagement concernant la baisse des importations, premières dépenses en devises de l’Etat algérien. Le 22 mars dernier, Tebboune a demandé à ses ministres de réduire la facture des importations de 41 milliards de dollars à 31 milliards de dollars.

Cet objectif a été abandonné également puisque les prévisions de l’Etat algérien indiquent que les importations de marchandise-FOB (hors services non facteurs)  vont baisser, en valeur courante, de 4,7 milliards de dollars pour atteindre 33,5 milliards de dollars. On est donc loin de l’objectif de baisser ces importations de 10 milliards de dollars comme il était prévu le 22 mars dernier.

Tebboune a pris aussi la décision d’arrêter toute collaboration avec les bureaux d’études étrangers, ce qui permettra à l’Algérie d’économiser environ sept milliards de dollars par an. Encore une annonce fantaisiste et fausse car les importations de services vont baisser à peine de 2,3 milliards de dollars en 2020 ! On est vraiment loin des 7 milliards de dollars promis par Tebboune.

Au final, aucun engagement sérieux n’a été respecté par Tebboune et ses ministres. Malgré la chute de nos revenus en devises, l’Algérie continuera de dépenser sans compter et économisera juste quelques milliards. Une conduite suicidaire que le pays va regretter amèrement en 2021.

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