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mercredi, mai 1, 2024

Ni cellule de crise ni plan d’action concret pour gérer la chute des prix du pétrole : La direction générale de Sonatrach totalement immobile face au crash pétrolier

Un immobilisme inquiétant règne à Sonatrach face à l’un des pires crashs pétroliers de l’histoire contemporaine. Depuis le 20 avril dernier, à savoir le début de la crise pétrolière et l’effondrement des prix du baril provoqué par les effets de la pandémie du coronavirus COVID-19, la compagnie nationale des hydrocarbures ne s’est dotée ni d’une cellule de crise qui doit se réunir chaque jour pour évaluer la situation sur les marchés mondiaux ni d’une cellule de réflexion pour élaborer un plan d’action consistant à réadapter la politique de Sonatrach face aux nouvelles données économiques du monde d’aujourd’hui. 

A la direction générale de Sonatrach, l’inexpérimenté PDG Toufik Hakkar, se contente uniquement d’organiser des réunions quotidiennes pour parler essentiellement du coronavirus COVID-19 et de la nécessité de surveiller la situation sanitaire des employés. Toufik Hakkar croit savoir qu’il dirige un « hôpital » alors qu’il est censé se comporter en manager et en chef d’entreprise mobilisé pour sauver les finances de  son entreprise. De longues réunions quotidiennes sont organisées au siège de la direction générale de Sonatrach pour parler encore et toujours des… mesures sanitaires. Et les mesures économiques ou financières, qui s’en soucie ? Personne à Sonatrach !

Ailleurs dans le monde, les grosses compagnies pétrolières du monde ont mis en place au niveau central une cellule de crise qui travaille quotidiennement pour adapter le management de l’entreprise aux évolutions des données économiques. A Total, à titre d’exemple, un plan d’économie a été élaboré pour réduire les charges de l’entreprise et diminuer ainsi les pertes financières provoquées par la paralysie des marchés mondiaux des hydrocarbures.

Des recrutements ont été suspendus, des services entiers ont été réorganisés. Les plans d’investissements prévus avant la crise ont été revus de fond en comble. A Shell, l’une des plus compagnies pétrolières du monde, une série de mesures ont été adoptées pour gérer cette crise inédite. Shell a mis à l’arrêt son programme de rachats d’actions géant, avait déjà dit fin mars qu’il allait réduire de 5 milliards de dollars ses dépenses d’investissements, à 20 milliards. Ses coûts vont être réduits par ailleurs de 3 à 4 milliards de dollars au cours des 12 prochains mois, sans plus de précisions.

En Afrique, où Sonatrach est classée première compagnie à l’échelle continentale, plusieurs compagnies pétrolières ont organisé des réunions de crise pour sortir avec des plans d’action permettant d’affronter les évolutions de cette crise mondiale. Sous l’égide de la chambre africaine de l’énergie, plusieurs sociétés pétrolières africaines ont pris des mesures concrètes afin de préparer l’avenir dans des conditions économiques difficiles. En Angola, à titre  d’exemple, la société Friburge Oil & Gas a décidé de renforcer son partenariat avec des fournisseurs de technologie internationaux pour favoriser l’efficacité et des méthodes de production respectueuses de l’environnement.

De son côté, J Ayuk, président de la Chambre africaine de l’énergie, a énormément insisté sur le nécessaire développement de la technologie pour aider les sociétés pétrolières et gazières africaines à fonctionner plus efficacement et à augmenter les bénéfices. Pour J Ayik, les compagnies pétrolières africaines doivent axer leur management sur « des innovations telles que le développement de nouvelles façons de forer des puits et de manipuler des équipements, la conception de nouveaux programmes de collecte de données sismiques, la gestion de systèmes de données pétrolières, et la surveillance et la protection des équipements connectés à Internet ont le potentiel de redéfinir la façon dont les affaires sont faites dans ce secteur ».

La direction générale de Sonatrach est-elle consciente de l’importance de ces enjeux liés à la crise de l’effondrement des prix du baril du pétrole ? Pas si sûr. En tout cas, au siège de la direction générale à Hydra (Alger), Toufik Hakkar et ses collaborateurs dorment toujours sur leurs lauriers au lieu d’anticiper les problèmes de l’avenir. Une attitude totalement inconsciente.

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