2020, sera l’année où le déficit budgétaire de l’Algérie va atteindre un record très inquiétant. En effet, d’ici la fin de l’année en cours, le déficit budgétaire va dépasser les 15 milliards de dollars !
En effet, le gouvernement algérien prévoit cette année que le déficit budgétaire devrait atteindre 1.976,9 mds DA, à savoir l’équivalent de 15,37 milliards de dollars, soit -10,4% du Produit Intérieur Brut (PIB) de notre pays. Auparavant, avant le début de l’épidémie du COVID-19, le déficit budgétaire de notre pays ne devait pas dépasser les 1.533,4 mds DA, à savoir l’équivalent de presque 12 milliards de dollars.
Il faut savoir que le déficit budgétaire est une menace dangereuse pour les équilibres d’un pays. Le déficit budgétaire est la situation dans laquelle les recettes de l’État sont inférieures à ses dépenses au cours d’une année. C’est donc un solde négatif. Il se différencie du déficit public, car il n’englobe pas le solde des recettes et des dépenses des autres administrations publiques (collectivités territoriales et organismes de sécurité sociale notamment).
Le déficit budgétaire se traduit par des emprunts nouveaux que l’État doit contracter au cours de l’année. Si l’État doit emprunter pour se procurer des liquidités nécessaires pour couvrir les emprunts antérieurs arrivés à échéance, on parle alors d’effet « boule de neige ».
Selon les économistes, le déficit budgétaire peut jouer différents rôles. Pour Keynes, il peut stimuler la croissance et l’emploi dans une économie en récession. En revanche, les libéraux insistent sur les effets néfastes de l’accroissement de la dette publique. En Algérie, malheureusement, il ne peut pas stimuler la croissance puisque notre production nationale est quasi-inexistante et sans les importations, les Algériens ne pourront pas se nourrir, s’habiller ou s’équipements en diverses machines industrielles. La théorie de Keynes n’est pas applicable en Algérie puisque les dépenses supplémentaires de l’Etat ne serviront qu’aggraver la facture des importations.
En Algérie, l’accroissement du déficit budgétaire est le signe d’une mauvaise gestion des fonds publics et un sérieux handicap pour les investissements futurs. Dans cette situation, l’Algérie prend un énorme risque financier avec un tel déficit budgétaire il va déboucher sur une hausse continue de la dette publique. Le danger est évidemment que l’Etat algérien rencontre des difficultés de financement. Et lorsque l’Algérie va se diriger vers l’endettement extérieur quand elle n’aura plus de réserves de change avec lesquelles elle pourra combler les déficits successifs, elle sera confrontée à deux difficultés : soit que les prêteurs se détournent des titres qu’il émet, soit qu’ils lui imposent des taux d’intérêts supérieurs et très élevés.
Le déficit budgétaire en Algérie est donc un sujet sérieux qu’il faut traiter en toute urgence. Malheureusement, le niveau très faible des actuels dirigeants algériens ne permet pas d’aborder ce débat avec lucidité.