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dimanche, avril 28, 2024

L’avenir incertain des milliers d’agents de sécurité d’Algérie Télécom provoque un vent de colère

Ce dimanche matin, des milliers d’agents de sécurité ont protesté devant la direction générale d’Algérie Télécom et le siège du ministère de la Poste, des Télécommunications et des TIC. Ces travaillent craignent de se retrouver au chômage parce que le contrat de l’entreprise de gardiennage qui les emploie expire vers la fin de ce mois de septembre, a-t-on appris de plusieurs sources concordantes. 

Plus de 4800 agents de sécurité travaillent pour le compte de deux entreprises privées de gardiennage et de sécurité appelées Vigil grup et El Amine Gard. Selon les informations que nous avons pu recueillir, Vigil grup appartient à Ahmed Assassi, un colonel de la Garde Républicaine à la retraite et El Amine Gard au sénateur FLN de Tébessa Khaled Boudjabeur. Algérie Télécom ne veut plus renouveler les contrats qui la lient à ces deux sociétés. A la fin du mois d’août dernier, Algérie Télécom a lancé un appel d’offres pour  « prestations de gardiennage, sécurité, accueil et surveillance des sites d’Algérie Télécom » comme le montre le document en notre possession.

Or, le non-renouvellement des deux anciens prestataires avec lesquels travaillait Algérie Télécom plonge dans l’inconnu le destin de plus de 4800 travailleurs dont de nombreux pères de famille. Ces derniers ont décidé de s’unir et de se mobiliser pour réclamer leur intégration au groupe Algérie Télécom afin qu’ils ne sombrent pas dans le chômage et ne perdent pas leur gagne-pain. Les protestataires ont rappelé aujourd’hui dimanche lors de leurs divers rassemblements qu’ils travaillaient auparavant directement sous la coupe d’Algérie Télécom. Cependant, sur décision de l’ancien Premier-ministre Ahmed Ouyahia, il y a eu l’engagement de Amine Garde et Vigil Group, deux entreprises de gardiennage. Ce contrat a valu aux agents de sécurité d’Algérie Télécom des salaires nettement inférieurs et de mauvaises conditions de travail. Auparavant, un agent de sécurité à Algérie Télécom touchait 65 000 DA et après l’engagement de ces sous-traitants, les mêmes agents ne perçoivent que 26 000 DA.

Il faut savoir que ce n’est pas la première fois que les agents de sécurité d’Algérie Télécom se révoltent pour réclamer leur intégration aux effectifs du groupe public. Une revendication qui a été refusée par l’opérateur historique car le 29 avril 2019, Algérie Télécom avait précisé qu’elle est une entreprise activant dans le domaine des télécommunications et qu’elle ne dispose d’aucun mécanisme de recrutement des agents de sécurité.

Algérie Télécom ne se sent donc pas concernée par l’avenir de ces travailleurs. En avril 2019, elle avait déjà expliquée que « les protestations observées par les agents de sécurité n’ont aucun rapport avec l’entreprise Algérie Télécom, car n’étant pas directement impliquée dans le processus de recrutement ». « Algérie télécom, a demandé aux gérants de ces entreprises de prendre les mesures nécessaires afin d’améliorer les conditions sociales de leurs employés conformément au cahier des charges et clauses contractuelles qui les lient à notre entreprise », avait indiqué en dernier lieu l’opérateur historique. Aujourd’hui, face à cette nouvelle révolte des agents de sécurité de ses sites répartis sur 48 wilayas, Algérie Télécom va-t-elle adopter la même attitude ?

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