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mercredi, mai 1, 2024

L’Algérie toujours incapable de dépister sa population pour diagnostiquer les cas contaminés

L’Algérie peine toujours à développer ses capacités de dépistage pour diagnostiquer les personnes atteintes du coronavirus COVID-19. La dernière étude réalisée sur la base d’un rapport scientifique officiel et très approfondi de l’Institut National de la Santé Publique (INSP) prouve ce constat amer. Pis encore, elle démontre que les autorités algériennes ne tiennent absolument pas compte de l’importance du dépistage face à l’épidémie de coronavirus COVID-19 violant ainsi les principales recommandations scientifiques de tous les épidémiologistes et des prescriptions émanant des organisations internationales comme l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).  

L’INSP est l’un des rares organismes publics en Algérie qui publie des données scientifiques très fiables sur la situation épidémiologique qui prévaut dans notre pays. Et pour cause, l’Institut National de la Santé Publique a pour objet de réaliser des travaux d’étude et de recherche en santé publique permettant de fournir au ministère de la santé les instruments scientifiques et techniques nécessaires au développement des programmes d’action sanitaire et de promotion de la santé publique et à leur coordination intra et intersectoriel.

Dans son bulletin sur la situation sanitaire du pays datant du 2 août dernier et entièrement consacré à la situation épidémiologique liée au COVID-19, l’INSP a noté qu’au 2 août, la part des tests de dépistage PCR utilisés dans le diagnostic du coronavirus COVID-19 dans la région Est n’atteint pas les 50 % ! Il faut savoir que la région de l’Est en Algérie est la plus peuplée dans le pays. Plus de 60 % des Algériens habitent dans les wilayas de l’est.

L’utilisation des tests de dépistage PCR dans le diagnostic des cas positifs au COVID-19 est d’à peine 41,2 % dans tout l’est algérien, nous apprend l’étude de l’INSP qui démontre ainsi l’énorme faiblesse du dispositif de prévention sanitaire de l’Algérie face au COVID-19.

Dans les wilayas de Tébessa, Souk Ahras, Guelma, Annaba et d’El Tarf, l’utilisation des tests de dépistage PCR est d’à peine 33,8 % dans le diagnostic des nouveaux cas contaminés du coronavirus COVID-19. C’est un taux bas, très bas qui soulève de nombreuses interrogations sur les moyens dont disposent réellement l’Algérie pour lutter contre cette terrible pandémie.

Il est à rappeler enfin que l’Organisation Mondiale de la santé (ONS) recommande le dépistage de masse, ou d’un grand échantillon, associé aux comportements de distanciation physique et aux mesures barrières. Pour maîtriser l’évolution de l’épidémie, les chercheurs scientifiques ont recommandé de généraliser le dépistage massif de la population pour réduire la période de transmission en identifiant les cas avérés et en les isolant. Tester les cas contacts afin de détecter les formes paucisymptomatiques et les porteurs sains contagieux qui sont largement sous estimés dans la tranche 20-29 ans, est une stratégie qui a démontré son efficacité notamment en Corée du Sud.

Des études scientifiques de référence mondiale ont démontré l’efficacité des tests de dépistage pour endiguer le SRAS en 2003 et la grippe saisonnière grâce à des tests de détection rapide en médecine générale et aux urgences qui réduisent la durée de séjour et améliore les flux de patient. Mais l’Algérie ne veut pas apprendre de ces études internationales ni se conformer aux exigences de la communauté scientifique mondiale.

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