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dimanche, avril 28, 2024

L’Algérie, l’un des rares pays au monde où l’accès à la formation en master et en doctorat va se faire sans aucune sélection !

Non, vous ne rêvez pas. L’Algérie est en train de révolutionner l’enseignement supérieur et la recherche scientifique dans le monde entier. Et pour cause, l’Etat algérien vient de décider d’ouvrir la formation en master et en doctorat à tous les étudiants qui le souhaitent et sans sélection !  L’Algérie deviendra ainsi l’un des rares pays au monde où l’accès à la formation en master et en doctorat va se faire sans aucune sélection. 

Et c’est le Président Tebboune qui a obligé les autorités algériennes à adopter cette nouvelle mesure inédite dans le monde universitaire. La décision a été étudiée lors de la réunion périodique du Conseil des ministres, tenue dimanche dernier à Alger. Le communiqué la Présidence de la République ayant résumé les travaux de ce dernier Conseil des Ministres explique clairement que sur le volet pédagogique, le Président Tebboune a demandé de revenir « sur la nécessité d’ouvrir la formation en master et en doctorat à tous les étudiants qui le souhaitent, sans sélection, notamment en recourant à l’enseignement à distance qui peut être une formule appropriée à condition qu’elle soit soutenue par les moyens technologiques et satellitaires nationaux ».

C’est donc un ordre présidentielle qui vient « d’en haut » intimant aux universités algériennes d’autoriser n’importe qui à s’inscrire pour une formation doctorale. C’est du jamais vu dans le monde. Même chez nos voisins maghrébins, une pareille mesure n’existe pas. Pour preuve, au Maroc, à titre d’exemple, l’accès au cycle de doctorat est ouvert sur étude de dossier aux titulaires d’un Master ou d’un DESA dans le domaine de recherches ciblé par l’étudiant. Dans les universités marocaines, pour s’inscrire en doctorat, le candidat doit être titulaire d’un Master, d’un Master spécialisé ou d’un diplôme reconnu équivalent et répondant aux critères d’admission prévus dans le descriptif des formations doctorales du Centre d’Etudes Doctorales concerné. N’est pas docteur qui veut ! En Tunisie, la même rigueur est observée pour les inscriptions aux diplômes de doctorat.

La réglementation universitaire tunisienne explique clairement que « sont autorisés à s’inscrire au diplôme de doctorat les candidats titulaires du : diplôme national de mastère de recherche dans le système « LMD » ou un diplôme étranger admis en équivalence, diplôme national d’ingénieur, diplôme national d’architecte ou diplôme étranger admis en équivalence,  diplôme national de docteur en médecine, en médecine dentaire, en médecine vétérinaire, en pharmacie, ou diplôme national en pharmacie ou diplôme étranger admis en équivalence ».

Cependant,  « Les commissions de doctorat assurent l’étude des demandes de candidature et la vérification des compétences de poursuivre la recherche, selon les critères fixés par arrêté du ministre chargé de l’enseignement supérieur sur avis du conseil des universités et après consultation des écoles doctorales concernées », indique clairement la réglementation universitaire tunisienne.

Même dans l’Afrique Sub-saharienne, nous ne retrouvons pas le même amateurisme qui vient d’être généralisé dans toutes les universités algériennes. Au Sénégal, à titre d’exemple, l’inscription en Doctorat se fait dans les établissements d’enseignement supérieur nécessite une autorisation d’inscription qui est donnée par le Chef d’établissement sur proposition du Directeur de l’Ecole doctorale après avis du Conseil scientifique et pédagogique de l’Ecole doctorale. On le voit, bien aucun pays au monde ne brade ses diplômes d’enseignement supérieur comme l’Algérie d’aujourd’hui. La récente décision du Conseil des ministres est donc un non-sens scientifique et une porte ouverte à la légalisation du charlatanisme car n’importe qui peut se targuer prochainement d’être un docteur en Algérie !

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