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jeudi, mai 2, 2024

La banalisation de l’emprisonnement en Algérie : la très dangereuse dérive de Zeghmati

Le ministre algérien de la Justice, Belkacem Zeghmati, est au coeur d’une très vive polémique en Algérie à la suite de ses propos sur l’emprisonnement des fonctionnaires de l’administration publique. Des déclarations fracassantes qui témoignent d’une facilité déconcertante à incarcérer la moindre personne que l’Etat algérien veut sanctionner. Si ailleurs dans le monde, la prison est une exception pour punir les actes les plus dangereux et cruels à l’encontre de la société, en Algérie le placement en détention est la… règle ! 

C’est du moins ce qui ressort des déclarations du ministre algérien de la Justice qui s’est emporté hier jeudi devant toutes les caméras des télévisions algériennes lors de sa visite à l’occasion de l’inauguration du nouveau siège de la Cour de Constantine où des responsables locaux lui ont notifié la délivrance de plus de 85.000 certificats de nationalité et plus de 97.000 casiers judiciaires durant la période allant de janvier 2020 à janvier 2021, selon la Radio nationale.

“Le Premier ministre a signé un décret exécutif interdisant à l’administration publique d’exiger ou demander au citoyen de présenter le certificat de nationalité et du casier judiciaire sauf en deux cas qui n’interviennent qu’une ou deux fois tout au long de la vie du citoyen”, s’est écrié Belkacem Zeghmati devant les caméras notant une hausse dans les statistiques de délivrance des deux certificats.

“Est ce que cette administration est indépendante de l’administration algérienne? Est ce que cette administration se rebelle contre l’Etat algérien et ses décisions?”, a-t-il martelé avant de brandir la menace de l’emprisonnement. “Je jure que si je reçois une information dans ce cadre de la part d’une administration précise, j’emprisonnerai le responsable et j’assume mes mots”.

La violence des propos de Zeghmati a défrayé la chronique car l’emprisonnement ne semble guère adapté à des manquements purement administratifs. Si ces responsables des administrations judiciaires ou publiques ont péché par inadvertance pénalisant ainsi les citoyens lambda, leurs erreurs ne peuvent aucunement valoir une peine de prison ferme. Ces commis de l’Etat n’ont pas volé, n’ont pas trafiqué, n’ont pas dilapidé des deniers publics en exigeant un certificat de nationalité ou un casier judiciaire aux justiciables algériens. On peut naturellement leur en vouloir de continuer à imposer une lourde bureaucratie qui pèse sur le quotidien des citoyens, mais rien ne peut justifier des les emprisonner parce que le puissant ministre de la Justice a décidé cela depuis sa Tour d’ivoire à Alger.

En plus, au nom de quoi un ministre de la Justice peut-il décréter de son propre chef l’incarcération d’un quelconque citoyen ? Le ministre de la Justice est un poste politique dont le rôle est de gérer le secteur de la Justice et garantir sa stabilité ainsi que son professionnalisme. Il ne devrait exercer aucune influence sur l’appareil judiciaire. Or, les déclarations de Belkacem Zeghmati prouvent tout bonnement que les juges appliquent uniquement des instructions venues d’en haut, justement du ministère de la Justice. Si le ministre veut incarcérer un citoyen, le juge algérien l’applique tout bonnement sans discuter. Il n’y a ni instruction, ni enquête, ni aucune procédure garantissant la présomption d’innocence au citoyen algérien.

A travers sa sortie médiatique très controversée, Zeghmati a fourni à l’opinion publique la parfaite démonstration que la justice algérienne est une véritable « Justice du Téléphone ». Les juges ne sont que des fonctionnaires au service du décideur politique. Ils n’ont aucune autonomie ni aucun libre arbitre. La dangereuse dérive de Belkacem Zeghmati dévoile la véritable nature du régime algérien : autoritaire, arbitraire et irrationnel. Un régime qui veut, qui peut, mettre n’importe qui à n’importe quel moment et pour n’importe motif un citoyen en prison. Horrible.

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14 تعليقات

  1. pour une fois la mesure annoncée par le ministre de la justice de faire emprisonner tout contrevenant administratif aux lois de la république est largement partagée pour la bonne raison que les vieilles mentalités bureaucratiques perdurent encore et pourraient être assimilées à une forme de issaba qui n évolue malheureusement pas malgré les exigences du hirak

  2. Il est toujours formaté logiciel AGS niveau ardoise. Il n’est pas impossible qu’il s’invite à Tizi Ouzou une de ces nuits pour déboulonner la statue « Chachnaq » pour la jeter en tôle !
    Un badissi sait mieux que quiconque comment se gagnent les médailles du mérite auprès de la haute hiérarchie.

  3. C’est une honte de laisser cette l’affaire dans un silence, traduire en justice les vrais responsables, punir avec sévérité les coupables stops, a cette injustice
    Comment faire confiance à un président qui laisse les jeunes mourir en mer etc.notre jeunesse en prison pour avoir un publier une photo etc.. liberte svp

    Comment faire confiance à un président qui est absent depuis ?…..il est en train de nous faire l’action du marketing sanitaire en allemagnes nous avons des medecins , il a abandonné le pouvoir retour fauteuil roulant ou béquille, surprise … Comment faire confiance à un tebbouna qui ne respect pas les lois juridiques, il fait sortir son fils de prison
    Comment faire confiance à tebbouna qui fait régulièrement le contraire de ce que esperent les citoyens(….)
    Tebbouna …notre démocratie ne peut être gouvernée sans la confiance du peuple algerie pourquoi s’étonner le peuple est mécontent il y a une grande injustice, aucune confiance en vous Tebouna Parce que vous avez menti en permanence et vos promesses ne tiennent pas beaucoup o u sont vos promesses en matière d’économies de fonctionnement, rien à l’arrivée … absent ,,,

    justice pour les vrais coupables la loi est pour tous

  4. Le positif dans cette affaire est que nos dirigeons j’espère se rende compte que diriger demande des études spécifiques dans prestigieuse écoles d’administration et si ces écoles n’existe pas en Algérie il faut penser a les faires et créer des diplômes comme des MBI.
    Quelque soit notre diplôme diriger demande d’autres connaissances, diriger la ressource humaine passe par plusieurs étapes, ça commence déjà par le recrutement des bon profiles et suivre après par des formations et faire des test de déontologies au moins une fois par année, suivi par des récompenses des primes et des promotions ; réprimer et le dernier recours et passe aussi par des étapes, des sanctions sur salaires jusqu’au licenciement si l’acte est justiciable c’est a la justice de prendre le relais dans ce cas la personne qui a commis un acte illégale doit répondre de ses actes a la justice mais le dirigeant doit être questionné pourquoi les choses arrive a ce point.
    Certain de nos dirigeons pense que diriger une administration c’est comme diriger une armés au 19eme siècle alors que cette dernière dans les pays développé intègre les nouvelles méthodes de gouvernance qui sont moins coûteuse et plus efficace.

  5. A Morgane,
    Désolé de vous contredire mais ce pouvoir ne changera jamais. Vous n’avez qu’à lire certains commentaires.
    Il y’en a qui sont nés pour servir de brosse à reluire, et ils adorent cela.
    Bon courage à vous et votre mari.
    Je sais ce que c’est ma femme vient de l’avoir ce satané virus.

  6. Amara, et Loco, je vous remercie de demander les nouvelles de mon mari est dans une piece je le vois pas uniquement on s ecrit … comme tebbouna ,je ris …… je lui ai demande s il voulait rejoindre la Tebouna car angela merkel peut faire un couscous comme le bled

    loco prends soin de ta famille c est tres important

    je vous souhaite une bonne soiree

  7. Il fait partie de l’héritage amer que nous a laissé le généralissime Ahmed Gaid Salah . Zeghmati vient tout bonnement de dévoiler la vraie fonction de l’appareil judiciaire et le rôle du ministre de la justice qui ne sont qu’un autre bâton aux mains du pouvoir des généraux et dont ils se servent pour compléter la panoplie des arsenaux répressifs .
    Lorsque l’étouffement ne marche pas, lorsque la matraque ne dissuade plus , alors ils ont recours à l’emprisonnement comme solution ultime . Et lorsque l’incarcération ne suffit pas , alors ils adoptent la solution extrême qui consiste à liquider physiquement les opposants ou les faire disparaître ! Voici les pratiques du régime mafieux que subissent les Algériens de 1962 à nos jours !!