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vendredi, avril 26, 2024

Inquiétant manque de transparence autour de la gestion des bourses européennes pour les étudiants algériens

En matière d’enseignement supérieur et recherche, l’Algérie est l’un des pays partenaires du programme européen Erasmus+. Peu d’algériennes et d’algériens savent que ce programme existe et permet aux autorités algériennes de bénéficier d’importants fonds européens pour appuyer la réforme et la modernisation du système d’enseignement supérieur en Algérie.

Peu d’algériennes et d’algériens savent que l’Union Européenne a procédé  renforcement du Bureau « Erasmus+ Algérie » depuis 2017-2018 ce qui a permis d’améliorer la participation
algérienne aux activités du programme européen en 2019-2020. Malheureusement, ces activités se déroulent dans une grande opacité alors qu’elles permettent d’offrir des centaines de bourses d’études au profit des étudiants algériens désireux de bénéficier de l’excellence des universités européennes.

Un rapport interne rédigé par les services de l’Union Européenne consulté par Algérie Part indique ainsi que pas moins de  56 établissements algériens d’enseignement supérieur se sont vu octroyer près de 3000 bourses de mobilité internationale de crédits depuis 2015 jusqu’à 2019.

Au moins 2.153 bourses d’études ont été octroyées à des étudiants qui ont rejoint des universités européennes depuis l’Algérie.  842 bourses d’études ont permis à des étudiants européens de venir en Algérie pour des travaux de recherches. En 2019, le budget dédié au programme Erasmus+ pour l’Algérie a été renforcé avec une contribution de l’Instrument européen du voisinage de 5 millions d’euros (pour la période 2019-2020), dans le cadre de l’Alliance Afrique-Europe pour des investissements et des emplois durables.

Grâce à ce budget, 1008 bourses ont été accordées en 2019 par rapport aux 632 de l’année précédente. En outre 5 universités algériennes ont été associées à des programmes de Master conjoints « Erasmus Mundus », une extension du programme d’échange pour l’enseignement supérieur Erasmus qui ouvre la mobilité aux étudiants depuis et vers de nombreux pays non européens, par rapport aux 2 établissements retenus en 2018, 4 étudiants algériens ont reçu des bourses pour compléter des cycles complets de Master conjoint « Erasmus Mundus » en Europe et 4 projets de renforcement des capacités ont été sélectionnés dont 2 avec un établissement algérien comme coordinateur.

Force est enfin de constater qu’aucune transparence ne règne en Algérie autour de ces bourses d’études et ces programmes de coopération universitaires avec l’Union Européenne. Les autorités algériennes n’ont jamais communiqué le moindre bilan concernant l’utilisation à bon escient de ces bourses d’études. Les critères d’éligibilité à ces bourses ne sont, d’ailleurs, pas rendus publics ni clarifiés par les autorités algériennes. Et selon plusieurs sources universitaires concordantes contactées par Algérie Part, des dirigeants de facultés algériennes et des hauts responsables du ministère de l’Enseignement Supérieur abusent de leur autorité ou de leurs fonctions pour placer régulièrement leurs proches ou leurs amis sur les listes des universitaires algériens bénéficiant de ces bourses d’études du programme Erasmus+. De son côté, Bruxelles opère rarement une évaluation qualitative de ce programme et se contente de communiquer des chiffres quantitatifs pour démontrer sa bonne foi dans ses efforts de soutien aux universités algériennes.

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