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samedi, avril 27, 2024

Harragas : Stidia, la ville qui se vide de toute sa jeunesse !

C’est un véritable drame qui est en train de se dérouler dans une petite ville aux charmes dévastateurs et au potentiel touristique qui aurait pu faire la richesse et le bonheur de toute l’Algérie. Mais à Stidia, jolie ville balnéaire située à 14 Km de Mostaganem et à 62 Km d’Oran, les paysages enchanteurs et les plages majestueuses ne séduisent plus grand monde. Et pour cause, les jeunes de cette localité balnéaire sont en train de fuir massivement le pays en embarquant dans sur des barques motorisées tentant la harga dans l’espoir de rejoindre les côtes espagnoles. 

Depuis le début de l’été de cette année 2020, les Harragas ont rythmé le quotidien de la vie de Stidia, cette ville balnéaire de 15 mille âmes qui faisait naguère rêver les estivants et les amoureux de la nature. La population de cette petite ville est en train de diminuer tragiquement car les jeunes, composante majoritaire de la population locale, fuient sans regarder derrière eux. Le phénomène a pris une dimension alarmante. Lorsqu’il fait beau, le temps est ensoleillé et la mer est calme, on enregistre à Stidia plus de 500 jeunes qui disparaissent des radars pour partir discrètement à bord de leurs embarcations de fortune et tenter de rejoindre les plages d’Almeria, la ville espagnole distante d’à peine 248,96 km des plages de la wilaya de Mostaganem.

Jusqu’à 500 jeunes qui partent chaque jour et tentent la harga, le record a été même battu à maintes reprises ces dernières semaines où selon des sources locales, des groupes de 600, 650 voire de 700 jeunes se sont organisés pour déjouer la vigilance des gardes-côtes ou les gendarmes de la région et prendre la mer et partir loin, très loin de ce pays qui leur inspire les pires cauchemars. Cette année, une nouveauté notable a marqué les esprits : l’entrée fracassante dans le monde des Harragas des femmes et familles composées d’enfants mineurs !

Sur les embarcations en partance de Stidia, les gardes-côtes retrouvent régulièrement des jeunes femmes, des mères accompagnées de leurs enfants en bas âges ou des adolescents mineurs. Mais à Stidia, l’évolution phénoménale de la harga ne suscite aucune indignation générale. Bien au contraire, la population locale la considère comme une alternative inévitable pour les jeunes de la région en proie à la précarité et misère sociale. « De nombreux parents vendent leurs propres voitures pour se procurer un peu d’argent et financer les départs de leurs jeunes enfants. Des parents qui incitent leurs propres enfants à traverser la mer parce qu’ils considèrent qu’ils n’ont plus aucun avenir  dans ce pays », témoignent à Algérie Part de nombreuses sources locales à Stidia.

Nos sources insistent également sur la dimension politique qui a encouragé vivement le développement de la harga. L’échec du Hirak, le renforcement de la répression policière et judiciaire, les emprisonnements successifs des manifestants pacifiques, le maintien du statu-quo alimentant les frustrations collectives les plus désespérantes, ces éléments troublants ont fini par encourager dangereusement la Harga persuadant les jeunes de Stidia qu’ils n’ont plus aucune autre solution. La ville se vide de jour en jour. Depuis le mois d’octobre, déjà plus de 1000 jeunes habitants sont partis tenter leur chance en Europe en surfant dangereusement sur les vagues de la Méditerranée prenant le risque de flirter la mort.

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3 تعليقات

  1. Si je lis bien l’article et surtout le comprends, j’en conclus que: si environ 1000 personnes ont pris le large depuis début octobre 2020 a raison de 500 et au grand max 700 par jour.
    Alors, il n’y a eu que deux jours tout au mieux de fuite du pays par les côtes.
    Ce qui contredit totalement l’article .
    Errare humanum Est