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jeudi, mai 9, 2024

Exclusif. Tebboune intervient personnellement pour accorder une autorisation spéciale au PDG de Sonatrach lui permettant de contourner son ISTN

C’est une démarche inédite qui en dit long sur l’absence totale de l’indépendance de la Justice en Algérie ainsi que la soumission du pouvoir judiciaire et sécuritaire au diktat politique dicté par les plus puissants dirigeants du pays. Le PDG de Sonatrach, Toufik Hakkar, placé sous Interdiction de Sortir du Territoire National (ISTN) en raison de son implication avérée dans une dangereuse affaire de corruption et d’abus de fonction qui fait l’objet d’une enquête sécuritaire menée minutieusement par les services de la Gendarmerie Nationale a pu bénéficier d’un privilège inouï pour lequel est intervenu personnellement le Chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune.

En effet, Algérie Part a pu confirmer au cours de ses investigations, que le PDG de Sonatrach, Toufik Hakkar, a bénéficié d’une autorisation spéciale qui lui a été signée et accordée par le Président de la République, et Premier Magistrat du pays, Abdelmadjid Tebboune afin de pouvoir contourner l’interdiction de voyager dont il fait l’objet en attendant que l’enquête sécuritaire menée à son encontre soit bouclée et ses conclusions transmises à la Justice qui devra trancher par la suite sur les accusations de corruption et d’abus de fonction auxquelles il est censé faire face lors d’un procès transparent, voire équitable. Mais, il s’avère qu’en Algérie, Toufik Hakkar n’est pas un justiciable comme les autres, et sa proximité troublante avec le Palais Présidentiel d’El-Mouradia où il jouit de nombreux « relais de protection », lui permet ainsi de se placer au-dessus des lois de la République en narguant ouvertement les enquêteurs et les juges.

Selon nos investigations, c’est le conseiller chargé des affaires juridiques et judiciaires, Boualem Boualem, le conseiller le plus puissant et influent de la Présidence algérienne, qui a mené un intense lobbying pour persuader Abdelmadjid Tebboune de la nécessité de signer et de valider cette autorisation spéciale de voyage délivré au profit de Toufik Hakkar alors que ce dernier est soupçonné de graves délits punis par plusieurs années de prison ferme. Il s’agit bel et bien là d’un traitement de faveur digne d’un « privilège illicite » qui a été offert par le Chef de l’Etat en personne à un dirigeant potentiellement corrompu ayant commis de graves crimes économiques.

Selon nos investigations, cette autorisation spéciale de voyage a été délivrée par la Présidence algérienne pour permettre au PDG de Sonatrach d’accompagner le ministre de l’Energie, Mohamed Arkab, lors d’une visite de travail de trois jours au Zimbabwe, dans le cadre du renforcement de la coopération bilatérale dans les différents domaines du secteur. Ce voyage a été entamé depuis hier lundi 31 juillet et ne revêt aucune dimension stratégique car les relations économiques entre le Zimbabwe et l’Algérie demeurent très superficielles et peu bénéfiques. Le privilège accordé au PDG de Sonatrach au mépris des lois et de la morale témoignent ainsi d’un favoritisme excessif qui nuit considérablement à la crédibilité de l’Etat algérien et de ses institutions. Algérie Part publiera dans les heures à venir des révélations plus détaillées concernant les dessous de cette levée momentanée de l’ISTN qui frappe Toufik Hakkar, le controversé PDG de Sonatrach qui défraie depuis 2020 la chronique en raison de ses multiples dérives dans plusieurs affaires très sensibles liées à d’onéreux contrats pétroliers ou gaziers qui ont été détaillées à maintes reprises et ce dans plusieurs investigations ou enquêtes publiées par notre média.

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