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lundi, mai 20, 2024

Santé économique de l’Algérie : les chiffres officiels démentent et contredisent les constats positifs ou bilan « glorieux » de Tebboune

L’Office National des Statistiques (ONS), une instance officielle et gouvernementale, a publié des chiffres qui démentent catégoriquement les constats positifs et flatteurs du président Abdelmadjid Tebboune sur la santé économique de l’Algérie. En effet, contrairement à ce qui a été promis par Tebboune fin mars dernier, le taux d’inflation est toujours élevé en Algérie et la hausse des prix se poursuit de façon vertigineuse pour la 4 année consécutive.

Les données actualisées de l’ONS au mois de mars 2024 indiquent que les biens alimentaires ont affiché une hausse des prix en moyenne de +2,4%, induit particulièrement par le relèvement des prix des produits agricoles frais qui inscrivent une variation de près de 4,5%, des hausses plus ou moins importantes définissent cette catégorie de produits. « En effet, les légumes indiquent une variation sensible de +22,3%, la viande de poulet +13,6% et à un degré moindre la pomme de terre d’un taux de +4,9%. En revanche, les fruits et les œufs observent des baisses de 3,6% et 13,5% respectivement », a expliqué l’ONS dans son dernier rapport sur l’inflation dans le pays en indiquant ainsi que tout continue d’augmenter en Algérie sauf les fruits et les œufs qui connaissent une baisse au niveau de leurs prix. Par ailleurs, le rythme d’inflation annuel (avril 2023 à mars 2024 / avril 2022 à mars 2023) est de +8,1%, reconnaît à ce propos le dernier bulletin des statistiques de l’ONS démontrant ainsi que l’inflation en général est extrêmement élevée et ce depuis 2021 où elle a dépassé la barre des 7 %.

En mars 2024 et par rapport à mars 2023, la variation des prix des biens alimentaires est de +2,5%, nous apprend encore l’ONS lequel ne manque pas de souligner que les produits agricoles frais enregistrent une variation de +2,4% avec une augmentation notable de 15,0% pour les viandes et abats de mouton. De leur côté, les prix des produits alimentaires industriels inscrivent une variation de +2,7% avec un taux de +15,4% pour le café, thé infusion. D’autre part, la même source a souligné qu’en mars 2024, les prix des produits manufacturés et des services marquent des hausses respectives de 1,0% et de 0,8% par rapport au mois précédent, à savoir février 2024.

En mars 2024 et par rapport au même mois de l’année précédente, l’évolution des prix des produits manufacturés est de +6,0%, celle des services est de +4,2%. Cela signifie que toutes les catégories des produits de consommation, et pas seulement les produits alimentaires, font l’objet d’une hausse des prix permanente en Algérie que ce soit les médicaments, les vêtements, les meubles ou les services de loisirs. Que peut-on déduire de cette analyse chiffrée ?

L’inflation galopante en Algérie s’explique par deux paramètres : la production industrielle encore très faible de l’Algérie qui peine à fournir des marchandises ou des services répondant aux besoins de la population du pays ainsi que le volume insuffisant des importations pour palier à cette faiblesse de la production créant ainsi des pénuries, la cherté de la vie et la hausse régulière des prix de tous les produits de large consommation aggravant finalement la précarité dans le pays. Il faut savoir à ce propos que les importations de l’Algérie en 2023 ont atteint les 43,1 milliards de dollars US marquant une hausse de 4,6 % par rapport à 2022 et une augmentation en volume de 21,9 % Mais en dépit de cette augmentation, l’offre des biens de consommation est demeurée faible et insuffisante par rapport à la demande des consommateurs algériens. Ce qui démontre implacablement que la production industrielle algérienne est restée faible, impuissante et précaire contrairement aux annonces faites par Tebboune qui a évoqué une supposée relance industrielle du pays durant son mandat. En outre, les prix des marchandises importées par l’Algérie en 2023 ont connu une baisse de 14,2 % par rapport à 2022. Et malgré cela, les prix des produits commercialisés en Algérie ont continué d’augmenter avec un taux d’inflation moyen dépassant les 8 %. Ce paradoxe s’explique encore une fois par l’incapacité de la production nationale algérienne de compléter les importations pour répondre convenablement aux besoins de la population. Enfin, ces données dessinent une réalité économique du pays contredisant totalement les annonces, constats et assurances ou bilans « glorieux » présentés par Tebboune et ses partisans. Sur le plan économique, l’Algérie va de mal en pis comme le démontrent les chiffres que nous dévoilons. Et pour comprendre davantage les dessous de cette vérité économique, nous vous proposons de consulter attentivement ce podcast de notre Directeur de Publication, Abdou Semmar :

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