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samedi, mai 4, 2024

Exclusif. Plus de 255 dossiers économiques bloqués sur le bureau de Djerad

Plus de 255 dossiers économiques d’une importance stratégique pour l’avenir du pays sont encore bloqués sur le bureau du Premier-ministre Abdelaziz Djerad. Ce dernier refuse de les traiter convenablement et d’apporter des solutions concrètes aux problèmes soulevés par la réalisation de ces dossiers. 

Ces 255 dossiers économiques nécessitent des réunions du Conseil des participations de l’État (CPE) que devra présider le Premier-ministre algérien. Or, Abdelaziz Djerad refuse de se « mouiller » parce qu’il craint de quitter son poste d’ici le scrutin des élections législatives anticipées  qui se tiendront le 12 juin prochain. En raison de cette incertitude qui plane sur son avenir, Abdelaziz Djerad travaille au ralenti et refuse de prendre le moindre engagement qui pourrait s’avérer « préjudiciable » pour sa carrière. En clair, Djerad ne se donne plus à fond dans ses activités quotidiennes faute de visibilité politique pour son avenir et par crainte d’assumer les conséquences fâcheuses d’une mauvaise décision dans la prise en charge de ces 255 dossiers économiques.

D’autres sources issues de l’entourage de Djerad précisent que le Premier-ministre est « totalement démotivé » en raison du fonctionnement actuellement opaque et apathique du Palais Présidentiel d’El-Mouradia. « Les services du Premier-ministère envoient régulièrement plusieurs correspondances à la Présidence de la République qui demeurent longtemps sans réponse. Souvent, les réponses parviennent au Premier-ministère après plusieurs jours, voire semaines d’attente. Et dans certains dossiers stratégiques, la Présidence n’indique aucune orientation claire ou précise. Cette opacité inquiète le Premier-ministre car cela signifie qu’il devra prendre lui-même en son âme et conscience des décisions névralgiques qu’il devra assumer entièrement la responsabilité des résultats », révèle ainsi à ce sujet une source très proche du cabinet du Premier-ministre algérien.

A la Présidence de la République, plusieurs sources ont confirmé qu’une inquiétante léthargie s’est emparée de cette Institution Suprême du pays. Abdelmadjid Tebboune travaille lui aussi à minima et ne rend au Palais Présidentiel que vers 11 H 30 pour y rencontrer ses conseillers et ses collaborateurs. Encore affaibli par les séquelles de l’infection au COVID-19, Tebboune ne peut pas entamer une visite de travail ou d’inspection dans les wilayas du pays et sa mobilité est encore réduite en raison de ses problèmes antérieurs aux pieds.   

Le Président algérien tient rarement de longues réunions et s’intéressent davantage aux dossiers politiques comme l’organisation des élections législatives anticipées reléguant au second plan les dossiers économiques en suspens qui attendent toujours des résolutions des autorités du pays.

Dans ces conditions, Abdelaziz Djerad a jugé utile de retarder ou de reporter les réunions du CPE. Il faut savoir que le conseil des Participations de l’Etat (CPE) contrôle aujourd’hui encore les entreprises publiques économiques par le biais des sociétés fiduciaires que sont les Sociétés de Gestion des Participations (SGP) et certains groupes (holdings) publics. L’accord du CPE pour les gros investissements et les privatisations ne vaut que s’il reçoit l’aval du président de la république qui le donne ou le refuse à la faveur des Conseils des ministres qu’il préside. Aucune privatisation, aucun gros investissement public ne peut se faire sans son accord.

Présidé par le premier ministre et composé de pratiquement tous les ministres du gouvernement, le CPE est sensé détenir tous les pouvoirs pour agir et proposer au chef de l’Etat les décisions stratégiques qui s’imposent. Des décisions pouvant être des ventes de tout ou parties d’entreprises, l’ouverture de leur capital au moyen de la bourse d’Alger, des partenariats multiformes avec des sociétés privées, des assainissements financiers ou de gros investissements nécessaires à l’expansion de l’entreprise. Il est à noter que le Conseil des participations de l’Etat (CPE) n’a pas siégé depuis plus d’une année en Algérie.

La paralysie actuelle du CPE entraîne inévitablement la paralysie de toute l’économie algérienne et cet immobilisme national expose l’Algérie aux dangers de l’effondrement économique.

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