Le PDG de Sonatrach, Toufik Hakkar, a pris encore une fois une décision qui soulève d’énormes interrogations sur ses véritables intentions. Au moment où l’Algérie a besoin de renforcer ses recettes dans le secteur des hydrocarbures, le seul secteur pourvoyeur de précieuses devises pour l’Algérie, Toufik Hakkar vient de décider de bloquer pour la deuxième fois consécutive le méga-projet de Rhourde El Baguel. Il s’agit d’un projet de près de 600 millions de dollars qui avait été prévu et programmé depuis 2017 et l’appel d’offres avait été lancé en 2018. 8 soumissionnaires, représentants tous des compagnies étrangères très réputées sur le marché mondial, ont déposé leurs candidatures pour remporter ce marché stratégique en Algérie.
Un marché qui porte sur la réalisation d’une future usine de GPL à RHOURDE EL BAGUEL, situé à 100 Km de Hassi Messaoud. Sonatrach travaillait sur ce projet depuis 2016 lorsqu’elle avait entamé les procédures de pré-qualification des potentiels opérateurs qui pourraient remporter cet important marché qui comprend la réalisation d’une unité de compression de gaz, unités de déshydratation de gaz, unité de traitement de gaz, y compris la séparation et la stabilisation des liquides, Stockage et expédition du GPL. Ces usines et unités de production ne pourront pas voir le jour cette année 2020 en raison des problèmes financiers qui paralysent totalement Sonatrach depuis le début de la pandémie de la COVID-19. Il est à signaler que la réception définitive de ces infrastructures était prévue en mars 2022.
Pour garantir la rentabilité de ce projet, Sonatrach avait recouru à un bureau d’études étranger qui avait été payé…10 millions de dollars afin de réaliser une étude de rentabilité. L’étude était totalement favorable à ce projet car à Rhourde El Baguel, il y avait une ancienne usine de GPL qui ne pouvait plus correspondre aux objectifs stratégiques de Sonatrach en termes de production du GPL. Après avoir achevé les études préliminaires dont l’étude de rentabilité entre 2016 et 2017, la signature du contrat avec la société internationale qui devait sortir gagnante de l’appel d’offres de 2018 devait intervenir au 4e trimestre de 2019. Or, les évènements politiques ayant ébranlé la stabilité de l’Algérie ont portant un grave préjudice au fonctionnement interne de Sonatrach retardant ainsi la signature du contrat avec la société gagnante. Pis encore, le gagnant du marché lui-même n’a pas été encore désigné et sélectionné alors que 8 soumissionnaires attendent toujours les résultats depuis le deuxième semestre de 2019.
En 2020, la direction générale de Sonatrach sous l’égide de Toufik Hakkar a encore une fois ralenti ce méga-projet essentiel à la production des hydrocarbures de l’Algérie. Aoudjhane Fredj, désigné par Toufik Hakkar depuis le début du mois de juin dernier à la tête de la direction centrale de l’Engineering & Project Management (EPM), en dépit de ses déboires judiciaires liés à l’affaire du scandale de corruption lié à SNC-Lavalin, le géant canadien qui avait obtenu des contrats d’une valeur de près d’un milliard de dollars avec Sonatrach, a retardé la cérémonie de l’annonce du vainqueur définitif de ce marché de près de 600 millions de dollars. Sonatrach s’était engagée auprès des 8 soumissionnaires à clôturer ce marché en ce mois d’octobre 2020. Malheureusement, à la surprise générale, Toufik Hakkar, est intervenu personnellement pour demander à Aoudjhane Fredj, un autre report !
Pourquoi ? Toufik Hakkar argue qu’il faut revoir l’étude de rentabilité du projet de la future usine de GPL de Rhoude El Baguel qui doit être mise en servie au cours du premier trimestre 2022. Un délai qui ne sera jamais respecté puisque la direction générale de Sonatracb a bloqué encore une fois l’attribution de ce marché et son lancement. Sonatrach avait déjà payé un cabinet étranger 10 millions de dollars pour réaliser une étude de rentabilité entre 2016-2017. Pourquoi revenir sur cette décision ? Selon nos sources, l’entourage du PDG de Sonatrach négocie en ce moment avec l’un des 8 soumissionnaires de ce marché afin de « le favoriser » et de lui permettre de rafler les 600 millions de dollars. Moyennant quoi ? Algérie Part poursuit ses investigations et reviendra prochainement sur ce dossier avec de nouvelles révélations.
