La Sonatrach Pétrolier Corporation (SPC), filiale de Sonatrach basée à Londres, vit une situation financière très compliquée et complexe à cause des très mauvaises décisions de l’actuelle direction générale de Sonatrach et des hauts responsables du ministère de l’Energie. Pour couvrir les frais de fonctionnement et l’achat des matières premières dont a besoin la raffinerie italienne d’Augusta, acquise par Sonatrach en décembre 2018, la filiale londonienne de Sonatrach a été contrainte de sortir de ses propres caisses près de 400 millions d’euros.
Cette somme colossale a été débloquée par SPC pour renflouer les caisses de la raffinerie italienne d’Augusta qui étaient presque totalement vides. Sonatrach s’est sentie contrainte d’inciter SPC à financer le fonds de roulement de la raffinerie d’Augusta car la Banque d’Algérie a interdit à Sonatrach de transférer des devises depuis l’Algérie vers l’Italie pour financer les charges et l’acquisition des matières premières de la raffinerie d’Augusta.
Cette décision a, néanmoins, fragilisé dangereusement les équilibres financiers de la filiale SPC qui risquent de plonger dans le déficit provoquant ainsi une déstabilisation dangereuse de tout le groupe Sonatrach. Mais cette situation s’explique, essentiellement, par l’incapacité de Sonatrach à conclure un partenariat avec un groupe international qui peut lui assurer la bonne gestion de la raffinerie d’Augusta. L’actuelle direction générale de Sonatrach s’avère dépourvue des outils managériels nécessaires pour faire face à ce défi. Et pourtant, lors de l’achat de la raffinerie d’Augusta, une intelligente stratégie a été tracée par Sonatrach à l’époque d’Abdelmoumen Ould Kaddour pour rentabiliser cette raffinerie italienne en s’associant avec des groupes mondiaux considérés comme des acteurs majeurs de l’énergie.
Malheureusement, les troubles politiques en Algérie ont saboté les négociations et les changements brusques à la tête de Sonatrach ont dissuadé des partenaires internationaux de se lancer dans ce projet de partenariat ambitieux.
Officiellement propriété de Sonatrach depuis décembre 2018 date à laquelle la compagnie nationale des hydrocarbures a conclu un accord définitif avec ESSO Italiana, filiale à 100% du géant américain Exxon Mobil, portant sur la raffinerie d’Augusta. Le périmètre de cette transaction avait inclut la raffinerie d’Augusta, les trois terminaux pétroliers de Palerme, Naples et Augusta, ainsi que des participations dans des pipelines reliant la raffinerie aux différents terminaux.
SONATRACH RAFFINERIA ITALIANA Srl, la filiale raffinage Italienne de SONATRACH Spa, est devenue donc propriétaire de ces actifs à partir de décembre 2018. Sonatrach avait clôturé cette transaction suite à un processus de transition de 6 mois qui avait permis à SONATRACH de lever toutes les conditions suspensives, notamment celles liées aux accords anti-trust.
Il est souligner enfin que la finalité de la création, en 1989n d’une filiale de Sonatrach à Londres pour la commercialisation du gaz vers l’Europe était motivée par les marges de bénéfice intéressantes et le déficit en matière d’approvisionnement et de capacités d’importation. Cette filiale achète les produits pétroliers à Sonatrach pour les commercialiser dans toutes les régions du monde.
La flotte de cette filiale est composée de deux grands GPliers «Reggane» et «Djanet» avec une capacité de 84.000 m3 chacun et trois autres «Adrar», «Ghoud Enouss» et «Hassi Messaoud» d’une capacité moyenne allant jusqu’à 59.000 m3 chacun. Elle compte également un navire de transport de pétrole brut d’une capacité de 2 millions de barils.
