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jeudi, mai 2, 2024

Exclusif. La Banque d’Algérie bloque les lettres de crédit de Mobilis et ordonne un audit approfondi de ses importations

Mobilis, l’opérateur public de téléphonie mobile, a suscité la colère de la Banque d’Algérie. La Banque centrale vient de décider d’instruire les banques algériennes de bloquer toutes les lettres de crédit de Mobilis et de soumettre ses importations effectuées et payées en devises depuis 2017 à un audit approfondi. La Banque d’Algérie soupçonne des irrégularités et des fausses déclarations ayant mené à des pratiques de transferts de devises illicites. En clair, la Banque centrale veut enquêter sur l’héritage sombre de l’ex-ministre de la Poste et des Télécommunications, Houda Feraoun, qui avait imposé depuis de mai 2015 à janvier 2020 une gestion très opaque des finances de Mobilis.  

Il faut savoir que la lettre de crédit est un document financier émis par une banque émettrice à la demande d’un acheteur (le demandeur) en faveur d’un vendeur (le bénéficiaire). C’est un engagement pris par la banque de l’importateur de garantir à l’exportateur le paiement des marchandises contre la remise d’un titre de transport de marchandises. Elle est plus connue sous le nom de Crédit Documentaire (L/C) ou Crédoc.

Selon nos sources, la décision prise par la Banque d’Algérie a suscité un véritable vent de panique au sein de la direction générale de Mobilis et au ministère de la Poste et des Télécommunications. L’actuel PDG de Mobilis, Mekkid Bilal et le PDG du groupe Algérie Télécom, Choudar Ahmed, multiplient, selon nos sources, les réunions marathoniennes au niveau du ministère de la Poste et des Télécommunications et TIC pour trouver des solutions à cette situation de crise.

Cette situation est un coup dur à l’opérateur historique. Déjà en perte de vitesse depuis 2017 où le chiffre d’affaires recule d’une année en année avec des indicateurs au rouge, mais soigneusement occultés faute de transparence et de rapports détaillés sur la bonne gestion de Mobilis. Sans oublier les divers problèmes techniques constatés sur le réseau de Mobilis dont les usagers ne cessent d’interpeller les pouvoirs publiques sur l’état déplorable des prestations de l’opérateur public. Algérie Part poursuit ses investigations et reviendra sur ce dossier avec de nouvelles révélations dans ses prochaines publications.
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