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dimanche, octobre 13, 2024

Exclusif. Des proches de Tebboune veulent la tête de Sabri Boukadoum

Enorme malaise au sommet de l’Etat algérien. Le chef de la diplomatie algérienne, Sabri Boukadoum, s’est effacé ces derniers mois et entretient des relations très tendues avec plusieurs conseillers et membres de l’entourage immédiat du Président Abdelmadjid Tebboune. Ces derniers ont procédé à une véritable mise à l’écart du chef de la diplomatie algérienne qui n’est plus consulté sur les questions les plus sensibles des relations internationales. 

Pis encore, Sabri Boukadoum a failli perdre son poste de ministre des Affaires Etrangères lors du remaniement opéré le 23 juin dernier. En effet, Algérie Part a confirmé au cours de ses investigations que le Premier-ministre, Abdelaziz Djerad, a demandé son remplacement à Abdelmadjid Tebboune. Entre Djerad et Boukadoum, le courant ne passe plus car l’actuel premier-ministre craint énormément la montée en puissance de Sabri Boukadoum dont la carrière prometteuse et son rayonnement à l’étranger lui fait de l’ombre.

Mais l’affaire Boukadoum ne se résume pas à une simple crise de jalousie nourrie et alimentée par Djerad. Les déboires de Boukadoum ont commencé le 27 mai dernier lorsqu’il avait osé contredire Tebboune et ses conseillers à propos de la réaction officielle qu’il fallait adopter à l’encontre des attaques médiatiques dont faisait l’objet le régime algérien dans deux documentaires diffusés par les chaînes de télévision françaises France 5 et LCP. Sabri Boukadoum avait manifesté ouvertement son désaccord avec la décision radicale de rappeler l’ambassadeur Algérien en poste à Paris. Cette décision avait été prise par Tebboune pour manifester la colère officielle des autorités algériennes contre les « attaques »  des médias français.

Sabri Boukadoum n’était pas du d’accord avec cette option la jugeant inappropriée car un Etat ne saurait s’abaisser à « des contenus médiatiques » pour exprimer ses positions diplomatiques sur la scène internationale. Cette prise de position raisonnable et professionnelle de la part de Boukadoum lui valu la colère de l’entourage de Tebboune dont son premier-ministre Abdelaziz Djerad. Réprimandé, Sabri Boukadoum a été ensuite contraint de ne plus se mêler de ce dossier et les services de son ministère ont été obligés de publier un communiqué officiel dans lequel les autorités algériennes dénoncent « le caractère récurrent de programmes diffusés par des chaînes de télévision publiques françaises, dont les derniers en date sur France 5 et la Chaîne Parlementaire, le 26 mai 2020, en apparence spontanée et sous le prétexte de la liberté d’expression, [qui] sont en fait des attaques contre le peuple algérien et ses institutions, dont l’Armée nationale populaire (ANP), et sa composante, la digne héritière de l’Armée de libération nationale (ALN) ».

Après cet épisode absurde, les tensions se sont aggravées entre Boukadoum et Djerad ainsi que plusieurs autres conseillers de Tebboune. Sa place au sein du gouvernement est plus que jamais remise en cause et des voix s’élèvent pour réclamer son départ. Or, Boukadoum est la seule valeur sûre de l’actuel régime algérien ! C’est le seul ministre qui maîtrise ses dossiers et dispose d’un savoir-faire avéré sur la scène diplomatique. L’ancien Représentant permanent de l’Algérie à l’ONU de 2013 jusqu’à 2019 connaît parfaitement les rouages de la diplomatie internationale et dispose d’un carnet d’adresses impressionnant qui peut permettre à l’Algérie de défendre ses intérêts suprêmes. Fort heureusement, Tebboune n’a pas cédé aux manigances de Djerad et des autres adversaires du chef de la diplomatie algérienne. Mais jusqu’à quand le soldat Boukadoum pourra-t-il encore résister au sein du sérail algérien ?

 

 

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