Les autorités algériennes ont reconnu officiellement que depuis le début de l’épidémie du coronavirus COVID-19, officiellement fin février dernier, elle a réalisé uniquement 7000 testes de dépistage sur des cas contaminés au COVID-19. « Nous sommes arrivés à un chiffre au-delà de 7.000 tests et nous avons aujourd’hui beaucoup de capacités en matière de dépistage », s’est enorgueilli samedi dernier le Premier-ministre, Abdelaziz Djerad, dans une déclaration publique faite lorsqu’il avait assisté au point de presse quotidien sur l’évolution de la pandémie.
Abdelaziz Djerad est donc fier de la capacité de dépistage de l’Algérie qui atteint uniquement 7000 cas de dépistage. En réalité, il n’y a vraiment pas de quoi être fier car ce chiffre est totalement ridicule et l’un des plus bas en… Afrique. En effet, l’Algérie est devenue un « petit nain » par rapport aux autres pays africains en termes de dépistage au coronavirus COVID-19.
Preuve en est, en Tunisie, jusque-là, les autorités sanitaires ont réalisé pas moins de 47,816 de tests de dépistage. Au Maroc, 152,203 de tests de dépistage ont été réalisés jusqu’à aujourd’hui et ce depuis le début de l’épidémie au mois de mars dernier. Au Ghana, 197,194 tests de dépistage ont été réalisés jusqu’à aujourd’hui lundi 25 mai. Au Nigeria, le pays le plus peuplé en Afrique et le plus destructuré en raison de ses problèmes politiques malgré sa manne pétrolière, 44,458 tests de dépistage ont été réalisés.
Même la Guinée, l’un des pays les plus pauvres du continent africain et du monde, a pu réaliser plus de 14 mille tests de dépistage. Au Sénégal, pas moins de 35 mille tests de dépistage ont été réalisés. En Côté d’Ivoire, plus de 24 mille tests de dépistage ont été réalisés par les autorités sanitaires. L’Algérie devrait donc pâlir de honte avec ces 7000 tests de dépistage réalisés en trois mois !
Il faut savoir que tous ces pays africains souffrent comme l’Algérie du manque de tests. Le Centre africain de prévention et de contrôle des maladies (CDC), qui dépend de l’Union Africaine, est en train d’exercer un très fort lobbying dans le monde pour obtenir plus de tests de dépistage aux pays africains. « 1,3 million de tests seulement ont été réalisés sur une population de près de 1,3 milliard d’habitants », a fait savoir à ce sujet lJohn Nkengasong, directeur du Centre africain de prévention et de contrôle des maladies (CDC). « Il en faudrait dix fois plus », a expliqué récemment le même haut responsable révélant ainsi que l’Union africaine dont dépend le CDC souhaite parvenir d’ici « deux à trois mois » à obtenir près de 13 millions de kits de dépistage pour les pays africains.
En attendant de concrétiser cet objectif, l’Union africaine et les Centres africains de contrôle des maladies ont lancé depuis le début du mois de mai une initiative, le Partenariat pour l’accélération des tests COVID-19 (PACT), qui se concentre sur le suivi, le dépistage et la traçabilité. L’initiative a visé à mettre en place environ un million de tests en quatre semaines sur l’ensemble du continent.
Quelle sera la part de l’Algérie ? Quel rôle joue l’Algérie dans cette bataille stratégique pour la démocratisation du dépistage massif du COVID-19 en Afrique ? Personne ne le sait et à Alger, le gouvernement s’enferme dans les polémiques stériles et annonces fantaisistes au lieu de se lancer dans les vrais débats constructifs.