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samedi, mai 4, 2024

Décryptage – Que Cachent Les Dernières Sollicitations Internationales et Attaques Simultanées Sur Alger ?

Depuis quelques semaines, l’actualité algérienne est dominée par un flot d’informations souvent contradictoires dans leurs interprétations et drainant des attaques classiques, qui font le plus souvent suite aux déclarations et prises de position du gouvernement algérien, sur des sujets internes ou internationaux revêtant une importance fondamentale pour la sécurité et l’évolution Pays.

Le redéploiement algérien sur la scène internationale se confirme chaque jour, au moins par l’incessant ballet diplomatique international, ayant vu de hautes personnalités politiques se succéder aux portes d’Alger. Et ce n’est pas fini !

Ainsi, Alger attend les visites prochaines du Ministre de l’intérieur français, Gérald Darmanin, pour discuter du problème de l’immigration clandestines des  »faux » mineurs isolés, que la France veut extrader et reconduire aux frontières parcequ’ils auraient fait de fausses déclarations sur leur âge, prenant la place de vrais mineurs en détresse que « nous voulons vraiment protéger » et « qui ont le droit à l’asile » a-t-il indiqué.

Selon nos sources, Pedro Sánchez, Président du gouvernement d’Espagne depuis le 2 juin 2018, va également se déplacer à Alger dans quelques jours pour évoquer divers sujets économiques et politiques dont très probablement qui vise à renforcer l’entente existante entre les deux pays sur la question délicate des frontières maritimes et, bien évidemment, celui de l’immigration clandestine.

Sur un autre registre, Washington a envoyé des politiciens et militaires de hauts rangs à Alger pour discuter de questions régionales, telles l’expansion terroriste au Sahel, l’instabilité en Libye et l’activisme chinois et russe en Afrique du Nord.

Déjà en novembre 2019, une rencontre avait été organisée à Washington lors de la neuvième session du dialogue militaire américano-algérien, rassemblant le général-major Mohamed Bachar, l’ex directeur du département de l’emploi et de la préparation du Ministère de la Défense algérien et James Anderson, sous-secrétaire adjoint à la Défense.

Le 23 Septembre 2020, la visite à Alger du patron du commandement des États-Unis pour l’Afrique (Africom), le Général d’armée Stephen Townsend, accompagné de membres de l’ambassade américaine en Algérie », s’était entretenu avec le Président Abdelmadjid Tebboune, le chef d’état-major de l’armée algérienne, le général Saïd Chanegriha, et le Ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum.

« Nous avons beaucoup à apprendre et à partager les uns avec les autres. Renforcer cette relation est très important pour nous« , a expliqué le chef de l’Africom, cité dans un communiqué de l’ambassade des Etats-Unis en Algérie.

« L’Algérie est un partenaire engagé dans la lutte contre le terrorisme. Affaiblir les organisations extrémistes violentes, les activités malveillantes et renforcer la stabilité régionale est une nécessité mutuelle« , avait alors déclaré le Général Townsend.

En marge de cette réunion, répondant à des questions sur le dossier du Sahara Occidental, les officiels algériens ont réaffirmé leur position intangible sur le dossier de décolonisation conforme aux principes de l’ONU, visant à permettre au peuple Sahraoui d’exercer son droit légitime et imprescriptible à l’autodétermination et de choisir librement son destin conformément à la légalité internationale.

Dimitrii Chougaev, directeur du Service fédéral pour la coopération militaire et technique de la Fédération de Russie, avait été reçu le 29 Septembre 2020 par le général de corps d’armée Saïd Chengriha, ​« Cette rencontre intervient en marge de la réunion préparatoire de la 19e session du Comité intergouvernemental algéro-russe, qui se tiendra en Fédération de Russie avant la fin de l’année en cours » avait précisé le Ministère de la Défense, soulignant que les deux parties ont tenu des discussions qui ont porté sur l’état de la coopération militaire entre les deux pays, et ont échangé des analyses et des points de vue sur les questions d’intérêt commun.

48 heures plus tard soit le 1er Octobre 2020, Mark Esper, secrétaire à la Défense américain et ancien GI de la première guerre du Golfe, s’est rendu à Alger dans le but de réaffirmer l’engagement des États-Unis dans la région et renforcer la coopération, a indiqué un haut responsable militaire américain à l’AFP.

Abdelmadjid Tebboune et Mark Esper à Alger

Alger a toujours refusé les projections temporaires comme le G5 Sahel, lui préférant une politique multilatérale, loin des alliances qui se nouent et se dénouent dans la région. Son attitude du type  »playing the long game », comme l’a si bien résumé un diplomate américain en poste à Alger il y a quelques années, reste la plus pertinente dans des conflits d’une telle complexité !

Le plus grand pays d’Afrique craint les risques d’instabilité à ses frontières et redouble d’efforts pour réactiver son rôle sur la scène diplomatique régionale et endosse un rôle de médiateur dans les crises en Libye et au Mali. Ce que viennent confirmer ces multiples visites et sollicitations de la part des nombreux pays étrangers, et témoigner de l’importance du rôle de l’Algérie.

En exemple, les récentes visites de travail du Ministre algérien des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, effectuées dans la capitale malienne Bamako, depuis la prise de pouvoir par les militaires et le renversement du président Ibrahim Boubacar Keïta.

A propos du dossier libyen, il y a lieu de rappeler que l’Algérie qui avait été le seul pays du Maghreb être invité à la Conférence internationale sur la Libye à Berlin, suit de très près les nombreux ajournements et reports des délégations du Haut Conseil d’État libyen et de la Chambre des représentants à Bouznika, au Maroc, pour discuter des critères de sélection des postes de souveraineté, conformément à l’article 15 de l’accord politique libyen conclu à Skhirat en décembre 2015, qui, faut-il le rappeler n’a jamais été réellement suivi…

Il faut dire qu’après trois jours de dialogue en ce deuxième round de rencontres, après ceux entamés au début du mois de septembre 2020, les négociateurs libyens ne sont toujours pas arrivés à un accord définitif entre les deux parties de l’Est et de l’Ouest du Pays !

Pourtant, des « concertations » inter-libyennes à Montreux, en Suisse, avaient ouvert potentiellement la voie à une nouvelle dynamique en aboutissant à un accord sur des élections dans 18 mois.

Seulement, les deux délégations affirment que « Les discussions sont toujours en cours en vue de se mettre d’accord sur une formule globale » et l’accord final, qui aurait déjà dû être parachevé et paraphé par le Président du Haut Conseil d’Etat, Khaled Al Mechri, et par le Président du Parlement de Tobrouk, Aguila Saleh, ne l’est toujours pas…

Emboitant le pas à cette situation qui semble quelque peu bloquée, les Nations Unies ont d’ores et déjà annoncé la tenue d’une nouvelle réunion de la commission militaire 5+5 entre l’Ouest et l’Est, dans la ville balnéaire égyptienne d’Al Ghardaka, alors qu’interrogée sur la possibilité de nouvelles discussions politiques dès la mi-octobre à Genève, l’envoyée spéciale par intérim de l’ONU Stephanie Williams a répondu les désirer « dès que possible, de préférence avant la fin du mois » !

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas, ont coprésidé une conférence de presse virtuelle le 5 octobre 2020 en marge de l’Assemblée Générale des Nations unies.

Le ministre des Affaires étrangères allemand s’est dit « prudemment optimiste » sur les chances d’aboutir à un résultat après la reprise des discussions entre belligérants affirmant que « des signes d’un passage d’une logique militaire à une logique politique » étaient désormais possibles entre les belligérants. Heiko Maas et Antonio Guterres ont toutefois insisté sur le respect de l’embargo sur les armes comme préambule à tout retour aux négociations de paix !

Stephanie Williams a déclaré dans le même sillage que cette situation constituait « une menace directe pour les voisins de la Libye », confirmant ainsi les craintes d’Alger !

Cependant, la position clairvoyante et les actions éclairées de l’Algérie ne feraient pas l’unanimité dans les affaires intérieures du Pays comme vient de le déclarer Adam Nossiter, le correspondant du prestigieux New York Times à Alger.

Dans un article paru le 04 Octobre 2020, avec pour titre ‘’L’espoir d’un renouveau politique en Algérie s’estompe un an après le soulèvement populaire’’, l’auteur affirme que le régime algérien a isolé le pays sous prétexte de lutte contre la pandémie de la COVID-19 afin de le soumettre à une répression accélérée et un verrouillage entier du champ politique national…

Oubliant au passage, que la pandémie du coronavirus a pris de court le monde entier, y compris les Etats Unis, qui accusent un bilan sanitaire des plus catastrophiques,

Ce n’est pas la première fois que Adam Nossiter cite l’Algérie. En Février 2013, ce même journaliste avait publié un article ‘L’Algérie a semé les graines de la crise des otages en nourrissant le seigneur de guerre ‘’ ou il dénigrait le rôle de l’Algérie qui, selon lui, manipuleraient les groupes islamistes au Mali pour contrecarrer les velléités indépendantistes des Touaregs à vouloir ériger un Etat autonome.

Adam Nossiter oublie bien évidement de citer les efforts diplomatiques de l’Algérie pour la restauration de la paix, de la sécurité et du développement dans la région de Kidal qui ont aboutis, le 4 juillet 2006, aux Accords d’Alger, suite à la rébellion touarègue de 2006 à Kidal et à Ménaka au Mali.

Tout comme il fait fi de la détermination de l’Algérie, inspirées des valeurs historiques et de ses doctrines institutionnelles, à imposer la paix à Bamako en faisant signer les accords du 15 Mai et le 20 Juin 2015, entre les République du Mali et la Coordination des mouvements de l’Azwad !

En 2001, Adam Nossiter, avait publié un livre où il évoquait la collaboration de français avec le régime pronazi de Vichy.  L’agence de Vichy pour les affaires juives était hébergée à l’hôtel Algérie, d’où le titre un peu déroutant de son œuvre : ‘’ The Algeria Hotel : France, Memory, and the Second World War, (Hôtel Algérie : France, mémoire et seconde guerre mondiale) …

Au Mois de Décembre 2019, après les élections présidentielles, Adam Nossiter publie un article sur le New York Times au titre évocateur : ‘’Le candidat préféré des militaires est nommé vainqueur des élections en Algérie’’…

Adam Nossiter, sans apporter une quelconque preuve, indiquait dans son article que ’’Le taux de participation réel était probablement beaucoup moins élevé car le vote était extrêmement faible dans les grandes villes du pays, y compris à Alger’’… Déroutant !

Malgré les nombreux défis qu’elle rencontre, l’Algérie, en pleine refondation, revoit sa loi fondamentale et sa stratégie économique, avec comme ambition de parvenir à son indépendance vis-à-vis des hydrocarbures, et de réussir son intégration économique avec l’Afrique pour soutenir sa croissance.

Après la création l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement (ALDEC), qui a pour principale mission, la participation dans l’élaboration et la mise en œuvre de la politique nationale de la coopération internationale dans le domaine économique, social, humanitaire, culturel, religieux, éducatif, scientifique et technique, l’Algérie vient d’adopter le projet de loi portant ratification du protocole de création de la Zone de libre-échange continentale africaine (AfCfta), qui prévoit l’élimination progressive des tarifs douaniers dans le commerce intra-africain, à partir de janvier 2012, ce qui ouvrira au Pays d’immenses perspectives pour renforcer son influence dans les décisions internationales et régionales.

Et même si cela semble déplaire à beaucoup de ses détracteurs, l’Etat algérien est déterminé à réussir ses projets et faire adopter la nouvelle constitution, sans, semble-t-il, se soucier des réfractaires au changement.

Bachir Outaghani

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2 تعليقات

  1. Je pense que Mr Outaghani s’est trompé de journal. Son article n’était-il pas destiné à El-Moudjahid auquel il sied parfaitement? On a l’impression que Mr Outaghani ne réalise pas qu’on est en 2020 quand il dit « l’Algérie vient d’adopter le projet de loi portant ratification du protocole de création de la Zone de libre-échange continentale africaine (AfCfta), qui prévoit l’élimination progressive des tarifs douaniers dans le commerce intra-africain, à partir de janvier 2012, ce qui ouvrira au Pays d’immenses perspectives pour renforcer son influence dans les décisions internationales et régionales ». On est en octobre 2020. Quand est-ce que ce projet de loi a-t-il été adopté? Qu’en est-il de l’AfCfta aujourd’hui? Quelles immenses perspectives se sont ouvertes au pays depuis?
    Sur sa lancée Mr Outaghani nous apprend que « …l’Algérie, en pleine refondation, revoit sa loi fondamentale et sa stratégie économique, avec comme ambition de parvenir à son indépendance vis-à-vis des hydrocarbures … ». De quelle stratégie économique s’agit-il yarham babak (comme dirait l’autre)? Du fonds spécial pour les start-ups ou Ansej bis? Ou est-ce plutôt cette stratégie qui consiste à décréter l’importation de véhicules de moins de 3 ans pour ensuite l’annuler quelques jours plus tard. Quant à l’indépendance de l’Algérie vis-à-vis des hydrocarbures, c’est vrai qu’on ne fait qu’en parle depuis des lustres mais rien de concret à ce jour. C’est pour ainsi dire l’Arlésienne algérienne.
    Déroutant avez-vous dit du taux de participation aux élections présidentielles rapporté par Adam Nossiter? Mais ce qu’il dit est de notoriété publique. Ce qui est déroutant par contre (du moins en ce qui me concerne) c’est votre analyse qui n’a rien à envier à celle émanant d’une kasma fln des années 70. Votre article est en effet … déroutant!

  2. Tu passes ton temps à nous expliquer que l’Algérie elle est finie que c’est le chaos, que Tebboune est illégitime, que l’armée algériennes ne vaut rien, que le pays est boudée par la communauté internationale que plus personne ne calcul l’Algérie, bref que nous sommes une merde !
    Et là, je ne sais quelle mouche t’as piqué, tu relates la position stratégique qu’occupent l’Algérie, son rôle primordial dans la résolution des crises régionales et mondiales, que c’est la Mecque des diplomates, que tout le monde n’a qu’une chose en tête c’est de visiter Alger.
    Je pense que tu vas retirer cet article très rapidement.