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jeudi, mai 2, 2024

Décryptage. Pénurie de l’eau potable : un fléau contre lequel l’Algérie lutte depuis 1995 sans grande efficacité

La pénurie de l’eau potable est un vieux problème contre lequel l’Algérie se bat depuis des décennies. Et la crise de l’eau va commencer à prendre des proportions dramatiques à partir de 2030 en Algérie, ont averti de nombreuses études et expertises internationales. Avec une croissance démographique galopante et exposé aux effets du réchauffement climatique, l’Algérie est l’un des pays qui va le plus souffrir dans les années à venir des pénuries de l’eau potable. Face à ce danger, les autorités algériennes continuent de tergiverser pour adopter les véritables solutions à ce mal qui menace la stabilité et la sécurité car l’eau… c’est d’abord et avant-tout la vie ! 

Pour comprendre le danger, il faut remonter jusqu’à 1995. Cette année-là, l’Algérie s’était lancée dans une nouvelle politique de l’eau, issue des assises nationales de l’eau organisées en 1995. La nouvelle politique était axée sur le développement et la valorisation des eaux conventionnelles et non conventionnelles, afin de mobiliser et distribuer les ressources de façon économique. Elle devait être considérée comme un élément de la politique d’aménagement du territoire et la politique de développement agricole. Cette politique qui trouve ses fondements essentiellement dans la doctrine du développement durable introduite depuis 1987, présente des enjeux très importants et des contraintes.

La disponibilité de l’eau, sa qualité et sa gestion rationnelle ainsi que la préservation de l’environnement étaient donc des préoccupations majeures en Algérie depuis les années 90. Il faut savoir que depuis 2004/2005 l’Algérie se situe comme le montre le tableau suivant parmi les pays les plus pauvres en matière de potentialités hydriques et se trouve loin de la consommation théorique fixée par habitant et par an par la Banque Mondiale et qui est de 1000 m3.

Il est à souligner également que la consommation par habitant et par an en Algérie a été divisée par 3 en l’espace de 40 ans. Selon les statistiques officielles, elle est passée de 1500 m3 en 1962 à 500 m3 en 2003 et 361 m3 en 2004 et elle sera selon les prévisions de l’Agence Nationale des Ressources Hydrauliques (ANRH) de 430 m3 en 2030. C’est dire que la politique initiée depuis 1996 n’a pas du tout atteint ses objectifs face à cette crise de l’eau qui s’aggrave d’une à une autre. Une crise qui puise son origine dans les spécificités géographiques de l’Algérie.

L’Algérie avec 90% de son territoire désertique et un climat méditerranéen au nord, a connu au cours des 35 dernières années, une sècheresse intense et persistante qui a affecté les régimes des rivières, l’alimentation des nappes aquifères et le niveau de remplissage des réservoirs et des barrages perturbant ainsi l’ensemble des activités socioéconomiques et l’environnement. Cette situation exceptionnelle n’a fait qu’aggraver un déficit structurel. A titre d’exemple, des études scientifiques ont prouvé que les précipitations durant les années 2001,2002 et 2003, ont représenté moins de 50% que la moyenne des 50 dernières années.

En 2020, le volume des réserves en ressources hydriques s’élevaient à 4,2 milliards de mètres cubes d’eau en plus des nappes souterraines disponibles en grande quantité, ce qui permettait à l’époque, d’après les autorités, de satisfaire aisément les besoins des citoyens pendant l’été. L’Algérie dispose officiellement de 81 barrages et 600 petits ouvrages hydrauliques.

Cependant, toutes ces infrastructures et les réserves hydriques ne suffisent pas réellement face à une demande nationale qui est en constante augmentation, évaluée chaque année à une augmentation de plus de 10 % en raison de la forte urbanisation du pays et de la croissance démographique de la population algérienne. C’est cette vérité que les autorités algériennes refusent de reconnaître et d’expliquer scientifiquement.

Les Algériens consomment annuellement, un volume total de 10,6 milliards de m3 à raison de 7 milliards de m3 pour l’agriculture, de 3,2 milliards de m3 pour l’alimentation en eau potable (AEP) et de 0,4 milliard de m3 pour le secteur industriel. Cette consommation qui augmente chaque année est beaucoup plus importante que nos réserves. Il faut savoir que tous nos 81 barrages, certains ne sont pas encore terminés, achevés ou totalement fonctionnels, ne présente qu’une capacité de 8,6 Mrds m3. C’est une capacité maximale qui n’est pas atteinte en raison des problèmes d’entretien des barrages et de la pluviométrie.

En plus, contrairement à ce qui est dit et raconté par les autorités algériennes, les problèmes de la pénurie potable ne date pas de cet été 2021. Les premiers prémices de la crise de cet été remontent à 2016. Depuis cette année-là, seulement 38 % de la population algérienne avait accès à l’eau pendant  H/24 : 38%. 37% des Algériens bénéficiaient d’un accès à l’eau pendant une moyenne 10h. Et pas moins de 25 % des Algériens souffrent d’un accès irrégulier à l’eau potable, à savoir 1 journée sur 2 et plus.

Il est à noter également que le taux moyen de raccordement au réseau de l’alimentation en eau potable était de  78% en 1999 et il est monté jusqu’à 98% en 2017. En revanche, la dotation moyenne était uniquement de 123 litres/j/habitant en 1999 et elle est montée à seulement180 litres /j/habitant en 2017. Les progrès ne sont pas énormes car les réalisations de l’Algérie dans le secteur de l’eau n’ont pas permis d’identifier de nouvelles ressources hydriques pour répondre à la forte demande nationale.

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5 تعليقات

  1. le régime algérien utilise tous les moyens dont il dispose pour déstabiliser, nuire et terroriser ses voisins et toute la région. c’est sa raison d’être. le développement de son propre pays et du pauvre peuple n’appartient pas à son domaine de définitions. il n’y a qu’à voir les colossales dépenses généreusement allouées depuis plus de 40 ans pour nuire et menacer tout le monde sous des slogans pompeux et menteurs.
    l’eau et l’ensemble des conditions minimales pour une vie décente pour le algériens ? il faut vivre dans une autre vie pour y croire.

  2. Chaque jour, entre 12 000 et 15 000 personnes — majoritairement des femmes marocaines — transportent sur leur dos des paquets de dizaines de kilos contenant des marchandises de contrebande, qu’elles font passer entre Ceuta et le Maroc. Elles essayent de traverser la frontière autant de fois que possible dans une même matinée pour gagner en fin de journée l’équivalent de quelques dizaines d’euros[8].

    Une des nombreuses facettes scabreuses de la vie au pays de Pédale 6 le roitelet bouffi et ignare..Alias la serpillère à sioniste…

  3. ET LES PISCINES PRIVEES ?

    On ignore ce que les piscines privées mobilisent comme ressources en eau. Mais on sait que cette eau est payée au prix « subventionné » accordé pour des raisons sociales, soit aux mêmes tarifs que celle destinée aux familles pour leurs besoins de base : boire, se laver, laver, cuisiner…
    Au moment où l’on impose des restrictions (horaires réduits de distribution de l’eau, limitation du lavage des voitures…) pourquoi ne parle-t-on pas de ces piscines qui se sont multipliées dans le pays ?
    On devrait en interdire l’usage durant cette crise hydrique ou alors taxer lourdement leur consommation.