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vendredi, avril 26, 2024

Crise au Maroc – Rabat Tente de Faire Diversion et Accuse (une fois encore) Alger !

1.306 nouveaux cas de contaminations au Covid 19 ont été recensés le 14 Août 2020 au Maroc, ce qui porte le nombre total de personnes atteintes à 39.241 cas cumulés depuis le premier cas détecté, le 2 mars 2020. Des chiffres en forte hausse, qui inquiètent et alertent tant l’OMS que les sujets marocains, surtout lorsque ces derniers en viennent à les comparer, à ceux en baisse de leurs voisins algériens, qui ont eu à déplorer 477 cas de contaminations au Covid 19 et un cumul de cas s’élevant à 37.664 cas ce même jour…

Le 13 août 2020, c’étaient déjà 1 241 nouvelles contaminations qui avaient été recensées en 24 heures dans le Royaume Chérifien, alors que le puissant voisin de l’Est cumulait en ce même jour, 488 cas de personnes infectées au Coronavirus ! Une catastrophique augmentation des chiffres qui touche également les cas de décès quotidiens.

Cette impressionnante accélération de la pandémie qui progresse de près de 50% des cas déclarés en 13 jours, a propulsé le Maroc dans le Top Five des pays africains les plus touchés après l’Afrique du Sud, l’Égypte, le Nigeria et le Ghana !

Notons qu’il y a un peu plus d’un mois, l’Algérie enregistrait deux fois plus de personnes contaminées que le Maroc.

Une situation si préoccupante qu’elle a valu au Maroc une sévère mise garde de l’Organisation Mondiale de la Santé, qui par la voix de son Directeur Général, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré : « Le Maroc devrait faire plus, notamment pour inverser la tendance haussière que nous observons actuellement».

Des préoccupations qui avaient incité respectivement la Suède, les Pays-Bas, l’Allemagne et l’Union Européenne, puis récemment la Suisse, comme pour de nombreux pays, à retirer le Maroc de la liste des pays exemptés de restrictions de voyage à cause de l’explosion du nombre de contaminations au Covid-19 dans le Royaume.

Les autorités marocaines qui auront tout essayé pour minimiser la progression du coronavirus, avec le peu de résultat constaté, avaient déclaré à leur tour que les frontières resteraient fermées « jusqu’à nouvel ordre », avant de prolonger l’état d’urgence sanitaire en vigueur depuis mi-mars, jusqu’au 10 Septembre 2020 !

Des efforts et des mesures exceptionnelles inefficaces, qui laissent peu de place au doute sur la réelle compétence et capacités des hommes du Makhzen à endiguer cette tragique épidémie, qui a fait plonger tous les secteurs économiques du Maroc dans une crise sans précédent, l’exposant à un probable risque d’explosion sociale à la rentrée.

Et même si les sites de propagande proches du palais affirment que tout va bien malgré la détérioration évidente de la situation, la Banque mondiale a tout de même prévu pour 2020 un taux de chômage qui dépasserait les 12,5%, alors que Bank Al-Maghrib a, de son côté, évalué une contraction officielle de 5,2% de l’économie nationale du Royaume.

Le recul du secteur de l’automobile s’élèvera à environ 33 milliards de dirhams ou plus de 3 Milliards d’Euros à la fin de l’année, ce qui représente plus de 3% du PIB du Maroc.

Le secteur touristique, qui contribue à hauteur de 7 % au PIB national chérifien, verra une baisse de plus de 10,5 millions de touristes par rapport à la saison 2019, ce qui induirait, selon la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED), à une perte qui équivaut à plus de 5,6 Milliards d’Euros en considérant le scénario le plus optimiste, et même s’élever à plus de 9,2 Milliards d’Euros dans le scénario le plus pessimiste…

Les réserves de change du Maroc, dont la population est de 37 millions, s’élèvent à 27 milliards dollars, lui permettent un taux de couverture des importations inférieur à 6 mois, alors que pour l’Algérie, elles s’établissent à 53.6 milliards de dollars pour une population de 43 millions, un montant pouvant couvrir 13 mois d’importations…

Malgré ces chiffres éloquents et les contre-performances aux conséquences désastreuses pour le peuple frère du Maroc, les médias de “diffamation”, proches de l’appareil policier de l’État, continuent leur soutenue propagande anti-algérienne dans une vaine tentative de diversion de son opinion publique.

Lorsque le média préféré du Makhzen s’attaque à des décisions souveraines de la Justice algérienne, c’est certainement pour mieux faire oublier que près de 400 artistes et acteurs marocains s’étaient mobilisés, afin de rédiger un manifeste contre la répression policière et la diffamation ambiantes au Maroc, ayant abouti à plusieurs cas d’emprisonnement politique et de harcèlement, parmi lesquels l’arrestation des journalistes Omar Radi et Hajar Raissouni.

Alors que l’Algérie va introduire dans le secteur bancaire public de nouveaux services de finance, respectant le rejet par l’islam du prêt avec intérêt, ce même média publiait en ce 14 Août 2020 un pamphlet au titre délibérément péjoratif :  Algérie – La banque centrale se tourne vers les islamistes pour résoudre le problème de liquidités.

Il y a un mois de cela, c’était au tour de l’agence de presse marocaine (MAP) de s’en prendre à l’Algérie. L’organe de propagande du Makhzen avait accusé les autorités algériennes de « détournement de l’aide humanitaire européenne destinée aux réfugiés Sahraouis des camps du Tindouf », une diatribe promptement rejetée par Rome, qui abrite le siège du Programme Alimentaire Mondial (PAM) des Nations Unies.

Mieux encore, après les déconvenues infligées par le représentant de l’Union Européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josef Borrell, quant au statut onusien du Sahara Occidental, la MAP avait diffusé une dépêche le 13 août 2020, accusant son puissant voisin de l’Est d’être responsable de l’enlèvement et de la torture, par le biais de ses services de renseignements, du dissident du Polisario, Ahmed Khalil, le…6 janvier 2009 !

Discours de Mohamed 6 lors de la fête du trône

Il faut dire que la situation interne est au plus mal avec un souverain de 56 ans, malade et qu’on a pu apercevoir, après une absence de plus de trois mois, encore faible et amaigri lors de la fête du trône le 29 Juillet 2020 ou celle de l’Aïd El Adha.

Les marocains, discrètement par peur d’être arrêtés par les services de renseignement, s’interrogent depuis plusieurs années sur l’avenir de leur Pays, après la dégradation de la santé de leur monarque Mohamed VI, surtout après sa seconde intervention du cœur subie le 14 Juin 2020, qui fait suite à celle du mois Février 2018 à la clinique Ambroise paré sise à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), à la suite d’un « trouble du rythme cardiaque » …

« Le peuple marocain qui peine à trouver un lit dans les hôpitaux saturés par la Covid19, s’offusque au plus haut point du mode de vie fastueux, s’inquiète des longs épisodes de ces disparitions énigmatiques propre de leur monarque et par les virées nocturnes ou l’accoutrement hystérique de leur roi; ce caractère propre à une enfant gâté a d’ailleurs précipité le départ de la princesse Lalla Selma du palais de Rabat ! » nous affirme un collègue journaliste marocain.

Le 09 Août 2020, escorté par des jets ski, le roi Mohammed VI, à bord de son yacht Lalla Khaddouj, aurait brièvement fait irruption dans les eaux espagnoles de Ceuta, alors qu’il n’était plus apparu durant toute la période de confinement.

Une irruption que les autorités espagnoles ont d’ailleurs perçue comme une violation de leur territoire, et qui a surpris les marocains pour qui les frontières du Pays étaient fermées et le monarque en convalescence…

Plus que jamais, le Maroc songe à la succession de cette parfaite illustration du modèle « roi-affairiste » que représente Mohammed VI, sans toutefois être totalement convaincu par son descendant mâle en ligne directe et par ordre de primogéniture, le futur Hassan III !

Le Prince héritier avec le Président Macron et son père

Déjà Colonel de l’armée alors qu’il n’est âgé que de 17 ans, ce qui ne lui ouvre d’ailleurs pas encore le droit de régner, Hassan, le prince héritier connu pour être particulièrement colérique et rigide, est considéré comme l’enfant le plus riche du monde depuis sa naissance avec une fortune estimée à environ 2,5 milliards de dollars !

Le faste et les excès de la famille royale, comme le symbolise le jet privé offert au prince héritier et qui avoisine les 57,5 millions d’euros, passent mal pour la population marocaine qui a du mal à faire face à la maladie, la pauvreté, le chômage et à des lendemains incertains…

Le Makhzen paralysé par de profondes crises politiques, économico-financière et sociales, se sait incapable de contenir la sourde colère qui monte parmi nos frères marocains, avides de plus de justice et plus démocratie.

Une colère qui risque d’emporter le régime moyenâgeux de la famille alaouite et du Makhzen, qui comme toujours n’a d’autre recours que les fake-news et la guerre médiatique à l’endroit de l’Algérie, qui à n’en pas douter a déjà fort à faire, mais que Rabat continue avec entêtement à désigner comme source de tous ses maux.

Bachir Outaghani

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