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jeudi, mai 2, 2024

COVID-19. Près de 90 mille cas déclarés positifs au scanner thoracique n’ont pas été dépistés en Algérie

Les autorités parlent officiellement de la baisse des cas de contamination au coronavirus COVID-19 et le Président Abdelmadjid Tebboune s’est dit, hier dimanche lors du Conseil des ministres tenu à Alger, « satisfait des résultats obtenus en matière de lutte contre la pandémie de Covid-19 par rapport à d’autres pays, un acquis qu’il convient de préserver à l’avenir en maintenant l’état de vigilance à son plus haut niveau, jusqu’à la fin de cette pandémie ». Cependant, dans la réalité, il y a encore de nombreuses anomalies qui sont dissimulées par les autorités algériennes. Des anomalies qui démontrent, tout de même, que l’épidémie est toujours active et en forte propagation en Algérie. 

Officiellement, l’Algérie déclare 49.826 cas contaminés et infectés par la COVID-19. Jusqu’à hier 20 septembre, le ministère de la Santé a fait savoir que le  nombre des patients guéris est passé à 35.047 et celui des décès à 1672. Or, dans son bilan épidémiologique quotidien, le ministère algérien de la Santé omet volontairement de parler d’un autre chiffre très inquiétant et troublant :

Le nombre de cas cumulés déclarés positifs au coronavirus COVID-19 en Algérie à la suite d’un examen passé par le scanner thoracique était jusqu’au 17 septembre dernier de plus de 89 852, à savoir près de 90 mille cas, avec une incidence de 210,92 cas pour 100 000 habitants. Un chiffre qui fait froid dans le dos car cela signifie que le taux des personnes contaminées et souffrant des syndromes du coronavirus COVID-19 est deux fois supérieurs à celui qui est annoncé par les autorités algériennes. Ces 90 mille personnes n’ont pas été soumises à un test de dépistage PCR qui manque cruellement dans les hôpitaux et centres de santé algériens. C’est pour cette raison qu’ils n’ont pas été comptabilisées par les services du ministère de la Santé dans leur bilan quotidien.

Le ministère de la Santé en Algérie se contente de recenser uniquement les cas déclarés positifs par un test de dépistage PCR. Or, le scanner thoracique a été utilisé depuis le début du mois d’avril passé par les hôpitaux algériens comme un outil de dépistage pour pallier à la pénurie des kits de dépistage PCR. Cette méthode de dépistage est appelée par les experts en épidémie la méthode TDM. Dans le protocole sanitaire employé par les autres pays notamment les pays développés, le processus dépistage s’appuie sur la méthode PCR et TDM. En clair, lorsqu’un patient est examiné par scanner thoracique et des médecins relèvent des syndromes similaires à ceux de la COVID-19, il doit être obligatoirement ensuite soumis à un test de dépistage PCR pour confirmer définitivement s’il est porteur du coronavirus COVID-19.

Malheureusement, les autorités sanitaires algériennes ne respectent pas du tout ce protocole préventif et les cas régulièrement déclarés positifs au scanner thoracique ne sont pas dépistés par la méthode PCR faute de kits de dépistage. Par conséquent, ces 90 mille personnes malades disparaissent par enchantement du bilan officiel des autorités algériennes qui font croire à leur opinion nationale et au monde entier que la situation sanitaire est sous contrôle !

Une affirmation qui ne repose, malheureusement, sur aucun fondement scientifique à cause de la faiblesse de la politique du dépistage en Algérie. Le rapport officiel de l’Institut National de la Santé Publique (INSP) en Algérie du 13 septembre dernier a confirmé que sur l’ensemble des cas à l’échelle nationale, le pourcentage de diagnostic de la Covid-19 par la méthode PCR est de seulement 35,4 %.

A Blida, premier foyer de l’épidémie en Algérie, l’utilisation des tests PCR ne dépasse pas les 40,1 % dans le diagnostic des cas positifs infectés par la COVID-19. A Djelfa, ce taux est uniquement de 37,1 %. La wilaya d’Alger, la plus peuplée du pays, utilise la PCR pour le diagnostic dans 32,8 % des cas.

Le rapport de l’INSP a dévoilé que aussi que les wilayas de Chlef, Bordj Bou Arreridj et Médéa ont des taux d’utilisation des tests de dépistage PCR inférieurs à 10 %, avec respectivement 3,1 %, 6,7 % et 7,9 %. On le voit bien, le bilan sanitaire de l’Algérie s’appuie sur aucun outil de dépistage digne de ce nom. Les autorités algériennes ne sont donc pas du tout crédibles dans ce dossier.

 

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