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jeudi, mai 2, 2024

COVID-19 : nouvelle chute inquiétante de l’utilisation des tests de dépistage PCR en Algérie

Un rapport officiel de l’Institut National de la Santé Publique en Algérie confirme la pénurie des kits de dépistage PCR dans les hôpitaux et laboratoires algériens dédiés à l’analyse des échantillons prélevés sur des cas suspects du coronavirus COVID-19. Ce rapport a révélé que l’utilisation des tests de dépistage PCR dans le diagnostic des patients atteints de COVID-19 ne dépassent pas les 23 % dans les wilayas du centre du pays !

L’INSP est l’un des rares organismes publics en Algérie qui publie des données scientifiques très fiables sur la situation épidémiologique qui prévaut dans notre pays. Et pour cause, l’Institut National de la Santé Publique a pour objet de réaliser des travaux d’étude et de recherche en santé publique permettant de fournir au ministère de la santé les instruments scientifiques et techniques nécessaires au développement des programmes d’action sanitaire et de promotion de la santé publique et à leur coordination intra et intersectoriel.

Dans son bulletin sur la situation sanitaire du pays datant du 16 août, l’INSP expliqu’au 16 août dernier, la proportion de PCR utilisée dans le diagnostic de l’infection Covid-19 est uniquement de 22,9 % dans les wilayas du centre du pays. Le 17 juillet dernier, l’utilisation des tests de dépistage PCR était de l’ordre de 24,8  % ! Cela signifie clairement que l’Algérie n’a aucune politique de dépistage digne de ce nom et les kits de dépistage PCR ne sont guère disponible à travers le pays notamment dans les wilayas les plus peuplées du centre du pays. C’est une information qui fait froid dans le dos car les tests PCR sont les seuls tests qui peuvent permettre d’identifier avec exactitude l’ampleur précise de l’épidémie du coronavirus COVID-19.

Dans certaines wilayas, l’utilisation des tests de dépistage PCR ne dépasse même pas les 3 % dans le diagnostic des cas infectés par la COVID-19 comme à Chlef, l’une des plus importantes wilayas du centre du pays peuplée par plus de 226 mille habitants.

Il est à souligner que le test de  dépistage PCR est le fameux long coton-tige dans le nez. Le test RT-PCR [Reverse Transcriptase-PCR, pour « Transcriptase inverse-Réaction en Chaîne par Polymérase »], est une technique permettant de prélever des cellules nasales profondes à l’aide d’un écouvillon (le long coton-tige). Ces tests PCR permettent de savoir si la personne testée souffre du Covid-19 au moment du prélèvement.

L’objectif de ce test, à long terme, est de casser la chaîne de transmission du virus en diagnostiquant le plus possible les malades, présentant des symptômes ou ayant été en contact avec une personne infectée. En cas de résultat positif, le patient est placé en quatorzaine.

La communauté scientifique internationale ne cesse d’insister sur l’importance de l’utilisation des tests PCR pour endiguer la pandémie de la COVID-19. Malheureusement, l’Algérie n’a jamais pris au sérieux ces consignes scientifiques et affronte l’une des pires pandémies des temps modernes sans aucune politique de dépistage. Pis encore, pour maquiller les multiples déficiences, les autorités algériennes tentent de propager l’utilisation des tests rapides, à savoir les fameux tests sérologiques si la personne testée a développé une réaction immunitaire contre le coronavirus et donc contracté, par le passé, le Covid-19, même sans avoir eu le moindre symptôme.

Ces tests ne visent pas à détecter, non pas la présence du virus, mais la présence d’anticorps de classes IgM et IgG, spécifiques au SARS-CoV-2 . Le manque flagrant de fiabilité de ces tests a été démontré par de nombreuses études scientifiques car il n’y a aucune certitude sur le caractère immunisant du virus. « La présence d’anticorps pourrait ne pas protéger systématiquement contre une nouvelle infection », avait averti au début du mois d’août le ministère français de la Santé. Ces tests rapides ne peuvent en aucun cas « se substituer aux examens de biologie médicale réalisés en laboratoire », ont averti de nombreux organismes à l’image de l’ordre national des pharmaciens français. Avec ce « bricolage sanitaire », l’Algérie encourt un grand danger.

 

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