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dimanche, mai 5, 2024

COVID-19. Mais le pouvoir continue de mentir aux Algériens : La pandémie pénètre le Palais Présidentiel !

Après plusieurs semaines de déni, les autorités algériennes viennent de reconnaître que la pandémie du coronavirus COVID-19 est en train de se propager partout en Algérie y compris au sein des centres les plus névralgiques de l’Etat. Preuve en est, ce samedi 24 octobre, la Présidence de la République a reconnu publiquement la découverte de plusieurs cas de Covid-19 parmi les cadres supérieurs de la présidence et du gouvernement. Ces contaminations au sein du plus haut sommet du pouvoir algérien ont obligé le Président Abdelmadjid Tebboune à observer un isolement sanitaire. 

Une métaphore à peine voilée pour ne pas avouer que le Président algérien est contaminé à son tour par le COVID-19, comme l’ont confié à Algérie Part plusieurs sources bien introduites au sein du sérail algérien. La Présidence algérienne a décidé de révéler cette information concernant l’isolement sanitaire du Chef de l’Etat par « souci de transparence », indiquent des sources proches du Palais Présidentiel d’El-Mouradia. Mais en réalité, cette « transparence » soudaine et brusque a été dictée par le danger et les tensions que peuvent les interrogations soulevées par la disparition de la scène publique et politique depuis plus d’une semaine du Président Tebboune alors que l’Algérie s’apprête à organiser un référendum populaire sur l’adoption de la nouvelle Constitution le 1er novembre prochain.

Une disparition qui avait semé un énorme malaise au sein de l’Etat algérien dont les institutions demeurent encore très fragilisées par l’instabilité chronique du pays. Tebboune a tenté, naturellement, de rassurer les Algériennes et Algériens en affirmant sur Twitter qu' »il s’acquittera à distance de ses missions jusqu’à la fin du confinement volontaire observé pour une période de 5 jours ».

Mais ces déclarations ne peuvent pas cacher l’énorme hypocrisie du régime algérien dans sa gestion de la crise sanitaire de l’épidémie de COVID-19. Si les fonctionnaires du Palais Présidentiel et l’entourage du Président de la République ont été très touchés par la transmission du virus, cela signifie que l’épidémie est toujours en forte progression sur le territoire algérien. Or, au quotidien, depuis plusieurs semaines, le ministère de la Santé nous assure qu’il n’y a pas plus de 150 à 250 cas de contaminations par jour en Algérie. Comment peut-on prendre au sérieux ces annonces farfelues ? Comment le Président d’un pays qui enregistre une moyenne de contaminations si faible et dérisoire peut-il attraper le virus du COVID-19 ?

Naturellement, la réalité épidémiologique de l’Algérie est beaucoup plus grave et plus dangereuse qu’on veut nous le faire croire. Le pouvoir algérien ment et cache la vérité parce qu’il ne dispose d’aucune politique de prévention obéissant à des critères sérieux et fiables. L’Algérie ne pratique aucune politique de dépistage pour éviter de communiquer les vrais bilans sur l’évolution dramatique de l’épidémie. L’Algérie est encore l’un des rares pays dans le monde où  toutes les personnes ayant eu un contact avec un contaminé ne sont pas soumises au dépistage.

L’Algérie est encore l’un des rares pays dans le monde où mêmes les personnes présentant des symptômes ne sont pas soumises aux tests de dépistage de la Covid-19 faute de la disponibilité de ces tests à l’échelle nationale dans les hôpitaux du pays. Le pourcentage de l’utilisation des tests de dépistage PCR dans le diagnostic de l’infection Covid-19 est très dérisoire en Algérie.

Il est plus exactement de 35,6 % au niveau national. Dans certaines régions très peuplées en Algérie, le taux d’utilisation des tests de dépistage PCR est largement en deçà des besoins sanitaires de la population locale.  A titre d’exemple, la wilaya d’Alger, à savoir la Capitale et ses environs peuplés par 8 millions d’habitants, est celle qui utilise le moins la PCR dans le diagnostic de l’infection Covid-19 avec moins du tiers des diagnostics confirmés par la PCR (32,8 %).

Ces indicateurs épidémiologiques témoignent de l’incroyable manque de sérieux et de rigueur des autorités algériennes dans la gestion de cette crise sanitaire. Le régime algérien utilise à sa guise l’épidémie de COVID-19 pour manipuler la situation politique du pays afin d’intimider les opposants et de réprimer les activistes du Hirak. Et ce verrouillage du champ politique lui permet de faire passer sa Nouvelle Constitution qui lui permettra de redorer son blason sur la scène internationale. Enfin, les considérations politiques priment toujours sur les considérations scientifiques et médicales. Et la préservation de la santé publique ne constitue pas une priorité aux yeux du régime algérien. Mais aujourd’hui, samedi 24 octobre, ce régime a compris que même ses chefs ne sont pas à l’abri de ce virus ravageur.

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