Dans le cadre de l’épidémie du coronavirus COVID-19, on ne parle pas de taux mortalité mais de taux létalité. La différence ? Le taux de mortalité du coronavirus, c’est le nombre de morts de cette maladie rapporté à la population totale. On dit par exemple que 0,25 % de la population d’un pas déterminé meurent chaque année d’une maladie ou d’accident cardio-vasculaire. En revanche, le taux de létalité, c’est le nombre de personnes qui décèdent du Covid-19 par rapport au nombre de personnes infectées.
Malheureusement, les chiffres et données du ministère de la Santé algérien indiquent que le taux de létalité de l’Algérie est le plus élevé dans le monde. En effet, pour 1251 personnes contaminées « officiellement », pas moins de 130 personnes sont mortes. Cela signifie que le taux de létalité a dépassé les 10 % voire les 11 % ! C’est tout simplement le taux de létalité le plus élevé au monde. C’est pire qu’en Italie qui enregistrait jusque-là le taux de létalité le plus élevé au monde avec 41.035 personnes contaminées et 3405 sont mortes, soit un taux de létalité de 8,3%. En Iran, ce taux de létalité est de 7,1 %. En France, il est de 3,38%, d’après les derniers chiffres (10.995 contaminés, 372 morts), et en Allemagne, de seulement 0,3% (14.081 malades pour 43 morts).
L’Algérie déplore donc beaucoup de morts par rapport à sa population contaminée que les autres les plus ravagés par l’épidémie du coronavirus COVID-19. Est-ce normal ? Non, pas du tout.
Il faut savoir que le taux de létalité d’une maladie, c’est le ratio de deux chiffres: le nombre de personnes contrôlées positives au Covid-19 et le nombre de personnes qui y succombent. Or, si le nombre de morts est une donnée a priori sûre, les différents pays touchés ne contrôlent pas leur population de façon équivalente. Et l’Algérie contrôle sa population de façon totalement dérisoire et ridicule en raison de l’inexistence d’un dispositif dépistage performant et efficace.
Mathématiquement, le nombre de morts est proportionnellement amoindri face à un grand nombre de malades, et inversement, si peu de personnes sont testées, le taux de létalité paraît tout de suite très important. La Corée du Sud (taux de létalité de 1,1%) a par exemple choisi d’opter pour une campagne massive de dépistage de la maladie et avait réalisé plus de 250.000 tests ce dimanche. L’Algérie est, aujourd’hui, victime de son sous-développement maladif : hôpitaux arriérés et insalubres, système de santé archaique, ministère de la santé totalement désorganisé et mal-géré, des institutions sanitaires déconnectés de la réalité des algériens, bref l’Algérie n’a aucun moyen pour cerner cette épidémie et ralentir sa progression.