Le Président algérien Abdelmadjid Tebboune devait effectuer une importante visite de Travail et de Terrain dans la wilaya de Tizi-Ouzou en Kabylie, une région sensible et hautement symbolique car elle incarne l’esprit rebelle et contestataire qui a longtemps rejeté le pouvoir algérien sous toutes ses formes à travers de multiples mouvements de protestation dont elle a été le premier bastion comme le Printemps Berbère de 1980, le Printemps Noir de 2001 ou le Hirak de 2019.
Cette visite était prévue lors de la dernière semaine du mois de décembre 2023. Elle a été reportée une première fois pour qu’elle soit organisée le 12 janvier 2024, jour de la célébration de Yennayer, le premier jour de l’an Amazigh. La symbolique est hautement significative et Abdelmadjid Tebboune devait effectuer une visite dans des localités importantes de la wilaya de Tizi-Ouzou pour inaugurer de nouveaux projets comme la Nouvelle Ville d’Azazga et d’autres infrastructures publiques. Tebboune devait ensuite animer une conférence depuis la célèbre et symbolique Maison de la Culture de Mouloud Mammeri à Tizi-Ouzou pour illustrer le rattachement de la Kabylie à l’Algérie et démontrer que la « Kabylie rebelle » est pleinement gouvernée ou contrôlée par le pouvoir algérien. Mais ce programme n’a pas pu avoir lieu et la visite de Tebboune à Tizi-Ouzou a été reportée une deuxième fois à la suite des pressions exercées par les services de sécurité, a pu confirmer Algérie Part au cours de ses investigations.
Les services de sécurité craignaient trois scénarios précis qui auraient pu aboutir à l’enclenchement de protestations populaires pouvant perturber sérieusement la visite de Tebboune à Tizi-Ouzou. Ces trois scénarios tournaient autour de fortes probabilités de manifestations anti-pouvoir potentiellement organisées par des familles de détenus politiques, des familles des détenus de l’affaire Djamel Bensmail et la diffusion sur les réseaux sociaux de slogans anti-Tebboune par des manifestants fortement politisés et hostiles à sa venue en Kabylie. Face à ce risque pouvant produire un impact énormément préjudiciable pour l’image du Président algérien qui doit se représenter en prévision des élections présidentielles de décembre 2024, la Présidence algérienne a préféré reporter cette visite à Tizi-Ouzou à une date ultérieure qui n’a pas été encore fixée. Retrouvez davantage d’explications sur ces révélations dans ce podcast vidéo de notre Directeur de Publication, Abdou Semmar :
