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vendredi, mai 3, 2024

Confidentiel. Les relations troublantes entre Tassili Airlines et une compagnie aérienne sud-africaine

Après avoir pensé à la dissoudre définitivement, Sonatrach a décidé finalement depuis mars dernier de relancer Tassili Travail Aérien, la filiale de la compagnie aérienne Tassili Airlines, propriété exclusive de Sonatrach. La société nationale des hydrocarbures a décidé effectivement de continuer d’utiliser les avions de Tassili Travail aérien pour le transport du personnel du secteur des hydrocarbures vers les sites de production situés dans le Sahara algérien.  
Officiellement, Tassili Travail Aérien dispose d’un effectif de 154 employés, une flotte de 19 aéronefs dont 7 hélicoptères. Mais cette filiale de Sonatrach a préféré laisser ses appareils à l’abandon pour recourir à l’affrètement en devises sonnantes et trébuchantes des avions d’une compagnie sud-africaine avec laquelle les dirigeants de Tassili Travail Aérien entretiennent des relations troublantes.
En effet, depuis 2016, a-t-on appris au cours de nos investigations, Tassili Travail Aérien a affrété auprès de la compagnie sud-africaine AirTec pour assurer le transport du personnel de Sonatrach au sud algérien. Force est de constater que Tassili travail aérien dépense par an plusieurs millions d’euros en affrétant des petits avions de type LET 410 appartenant à la compagnie sud-africaine AirTec.
Cette compagnie sud africaine ne recrute aucun pilote algérien et fait voler ses appareils qu’avec des pilotes étrangers. Et pourtant, en Algérie, il y a de nombreux jeunes pilotes bien formés qui cherchent désespérément du travail chaque année. 
Jusqu’à 80 % des vols de Tassili Travail Aérien ont été assurés par les avions affrétés auprès de la sud-africaine AirTec. Jusqu’à aujourd’hui, il y a 4 avions de la compagnie AirTec qui sont basés à Hassi Messaoud dans la wilaya d’Ouargla, le coeur de la production pétrolière de Sonatrach.  Selon nos investigations, il s’agit plus exactement de deux avions de type Beechcraft 1900 et deux Let 410. Ce sont des avions qui ne peuvent pas transporter au-delà de 19 passagers.
La compagnie sud-africaine facture à Tassili Travail Aérien l’utilisation de ces avions selon les heures de vol des ces avions. Or, chaque heure de vol a un prix qui avoisine les 5000€ pour le B1900 et de 4000 euros pour le LET 410 ! Un véritable gouffre financier pour cette filiale entièrement financée par Sonatrach.
Et pourtant, Tassili Travail Aérien dispose de sa propre flotte qui est totalement à l’abandon. Et avec les dépenses onéreuses auxquelles elle consent en devises au profit de la compagnie sud-africaine AirTec, elle aurait pu les utiliser pour investir sur sa propre flotte et ses propres pilotes. I lfaut savoir que les avions affrétés par TAssili Travail Aérien ont une moyenne de vol de 40 heures par mois ! Soit au moins 160 mille euros par mois de dépenses pour cette filiale de Sonatrach.
Une facture qui peut s’aggraver facilement car Sonatrach utilise beaucoup les petits avions, à savoir les taxis aériens, pour transporter ses cadres et ses partenaires étrangers jusqu’à ses installations au sud du pays. Boulafrad Mohamed Amine, le DG de Tassili Travail Aérien, n’a jamais été rappelé à l’ordre à propos de ces contrats onéreux signés avec AirTec. Pourquoi les appareils de cette filiale de Tassili Airlines ne volent pas et Sonatrach recourt à des devises précieuses pour affréter des avions et des pilotes étrangers ? Pourquoi gaspiller ses devises pour payer des étrangers au lieu de se doter de ses propres moyens de transport aérien ? Algérie Part poursuit ses investigations et reviendra sur ce dossier avec de nouvelles révélations dans les prochains jours.
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