Confidentiel. L’Algérie vient à peine de franchir le cap de 1 million de personnes vaccinées

C’est fait. L’Algérie vient de dépasser à la fin de cette semaine le cap symbolique du 1 million de personnes vaccinées contre l’infection à la COVID-19, a appris Algérie Part de plusieurs sources concordantes approchées au cours de nos investigations. L’Algérie vient à peine de franchir ce cap à la fin de cette semaine, certifient nos sources d’après lesquelles le rythme de la vaccination s’est accéléré ces derniers jours en raison de l’ouverture, encore timide mais concrète, partielle des frontières du pays. 

Les autorités algériennes ont, par ailleurs, renforcé le dispositif de vaccination de la population en déployant ces derniers jours des chapiteaux au niveau des Places Publiques les plus populaires de la capitale Alger et de plusieurs autres grandes villes du pays. Des équipes médicales sensibilisant la population ont été déployées également au niveau de certaines promenades et sites stratégiques très prisés par la population algérienne en ce début de l’été. Le personnel médical et paramédical tente de convaincre la population de s’engager en faveur de la vaccination contre la COVID-19.

Examens médicaux, pédagogie, explications et démonstration scientifique des bienfaits du vaccin, ces équipes médicales et paramédicales mobilisées essentiellement à Alger et dans des proportions beaucoup plus symboliques à Oran et 8 autres grandes villes du pays fournissent tous les efforts pour obtenir l’adhésion d’une population hésitante, rétive pour ne pas dire hostile à la vaccination.

En effet, à peine 1 million d’algériens vaccinés, cette « performance » est ridicule et insignifiante par rapport à plusieurs autres pays voisins ou africains où le rythme de la vaccination est beaucoup plus intense et dynamique. Il faut reconnaître que l’Algérie est encore loin, très loin de pouvoir rivaliser avec le Maroc et ses 18,4 millions de personnes vaccinées, l’Arabie Saoudite et ses 17 millions de personnes vaccinées, l’Egypte et ses 4,1 millions de vaccinés ou le Nigérai et ses 3,1 millions de personnes vaccinées.

Par ailleurs, nous avons  pu confirmer au cours de nos investigations que le chiffre fantasmagorique de 2,5 millions de personnes vaccinées annoncé récemment, au début de ce mois de juin, par certains hauts responsables algériens est totalement faux et entièrement infondé. L’Algérie n’a jamais disposé d’un stock de vaccins dépassant les 2 millions de doses pour pouvoir vacciner plus… de 2,5 millions de personnes. Il s’agissait d’une annonce purement politique sans aucun fondement scientifique.

D’autre part, nous avons pu confirmer au cours de nos investigations que le stock actuel des doses des vaccins anti-COVID géré par l’Institut Pasteur d’Algérie (IPA) et ses multiples dépôts régionaux est d’à peine 500 mille doses. De nouveaux arrivages sont prévus à la fin de ce mois de juin et au cours du mois de juillet, certifient nos sources. Mais pour le moment, aucun chiffre précis n’a été encore dévoilé et les autorités algériennes gèrent ce dossier dans la plus grande opacité refusant de faire preuve de transparence pour communiquer les vraies données fiables.

L’acquisition des doses des vaccins anti-COVID cause bel et bien problème en Algérie. Et ces doses arrivent au compte-gouttes au pays en raison d’une gestion peu rationnelle de la crise sanitaire. Par ailleurs, plusieurs sources « officieuses » ont confié à Algérie Part que l’engouement très faible de la part de la population algérienne en faveur de la vaccination a contraint les autorités algériennes à se concentrer, d’abord, sur la gestion des stocks actuels des doses qui n’ont pas été encore consommées ou utilisées.

Pour rappel, depuis le début du mois d’avril, l’Algérie avait reçu 900 000 doses du vaccin AstraZeneca dans le cadre du dispositif Covax. Auparavant, l’Algérie avait reçu 80.000 doses du vaccin Spoutnik V avec lequel elle avait lancé sa campagne de vaccination le 30 janvier. L’Algérie devait recevoir 920.000 doses du vaccin russe avant la fin du mois d’avril dernier, mais cette opération n’a pas pu avoir lieu et l’Algérie a reçu en tout et pour, selon nos sources, à peine 400 mille doses du vaccin russe. Ces doses ont été réceptionnées au cours du mois d’avril et de mai derniers. L’Algérie a bénéficié de 200.000 doses du vaccin Sinopharm, un don de la Chine et elle avait acquis des quantités de l’autre vaccin chinois, SINOVAC dans des quantités qui demeurent encore difficiles à déterminer avec exactitude.

Le 6 juin dernier, le porte-parole officiel du Comité de suivi de l’évolution de la pandémie, Dr. Djamel Fourar, avait indiqué que le nombre de doses de vaccin acquis jusqu’à présent par l’Algérie a atteint quelque 2.500.000 unités, dans le cadre des efforts visant à lutter contre la propagation de la Covid-19. Le même interlocuteur a souligné aussi que le pays va procéder à l’acquisition, juin en cours, de « 5 millions de doses supplémentaires ». Encore des chiffres contradictoires et infondés car nous avons pu confirmer, au cours de nos recherches, que l’Algérie n’a acquis que 1,5 million de doses depuis janvier 2021. Et il lui reste aujourd’hui un stock de près de 500 mille doses constituées essentiellement de Sinovac et AstraZeneca.

Le 17 février 2021, le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid avait déclaré que l’Algérie va recevoir, fin avril, 9 millions de doses de vaccin, dans le cadre de l’Institut africain pour la prévention des épidémies relevant de l’Union africaine (UA). Cette annonce a été appuyée par la directrice de pharmacie et des équipements médicaux au ministère de la Santé, Wahiba Hadjoudj, l’une des principales dirigeantes du programme de vaccination de la population algérienne contre la COVID-19. Cette annonce n’a jamais été concrétisée et ses doses ne sont jamais arrivées sur le territoire algérien. Ce n’est donc pas la première fois que des fausses informations sont communiquées par les autorités algériennes pour rassurer une opinion publique nationale totalement déboussolée par la mauvaise gestion actuelle du pays.