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dimanche, mai 5, 2024

Confidentiel. Hassi R’mel : Les employés d’une compagnie japonaise quittent l’Algérie par crainte du COVID-19

Depuis le mois de mai dernier, les employés et ingénieurs de la compagnie japonaise JGC Corporation ont « déserté » leurs postes de travail et leur chantier à Hassi R’mel à cause de la propagation du COVID-19 en Algérie et tout particulièrement dans les unités de production de Sonatrach, a appris Algérie Part au cours de ses investigations. 

Les ingénieurs expatriés japonais ont constaté des déficiences flagrantes dans le dispositif sanitaire déployé par les autorités algériennes pour lutter contre la pandémie du COVID-19. Et en l’absence des infrastructures de santé qui pourraient prendre en charge convenablement les patients atteints de COVID-19, la compagnie japonaise a préféré ménager ses employés en ne prenant aucun risque qui pourrait exposer leur santé à un péril.

Cependant, le départ des japonais de Hassi R’mel a des conséquences très fâcheuses sur Sonatrach et la production algérienne de gaz naturel. Et pour cause, la compagnie nationale Sonatrach avait attribué en octobre 2016 à la compagnie japonaise JGC Corporation, un contrat de 1,4 milliard de dollars pour booster la production du champ gazier Hassi R’Mel dont la production était régulièrement en baisse ces dernières années.

En effet, Sonatrach a recouru à l’expertise japonaise en matière de « boosting » afin d’empêcher le déclin du gisement gazier de Hassi R’mel.  Les japonais ont pris en charge le projet consistant à développer des activités maintenant la production de Hassi R’mel à 60 milliards de mètres cubes/an. Hassi R’mel est un gisement en production depuis 1956 et connaît une baisse de production importante évaluée à plus de 40 % par rapport aux années précédentes. Le projet boosting, à la rescousse, a pour objectif de pouvoir maintenir la production à un niveau  élevé pendant dix ans supplémentaires. La première phase du projet devait entrer en service en 2019 avant d’être achevé en 2023. Or, le Hirak, l’instabilité politique et les divers changements à la tête de Sonatrach n’ont pas cessé de retarder ce projet important. Et aujourd’hui, c’est l’incapacité de l’Algérie à rassurer ses partenaires étrangers face au risque sanitaire qui porte un sérieux préjudice à ce projet gazier. Malheureusement, l’actuel PDG de Sonatrach, Toufik Hakkar, n’a absolument rien fait pour rappeler les partenaires japonais et les rassurer pour qu’ils reprennent leur chantier. Les pertes financières seront considérables.

 

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