L’Algérie veut-elle vraiment réouvrir partiellement ses frontières aériennes ? C’est la question qui se pose en toute légitimité au regard des intrigantes incohérences des préparatifs actuels adoptés par les autorités algériennes. Nous sommes effectivement le 24 mai et jusqu’à aujourd’hui, il n’y a pas encore le moindre dispositif sérieux ou concret pour permettre la réouverture partielle des frontières aériennes du pays. Jusqu’au jour d’aujourd’hui, ni calendrier précis des vols d’Air Algérie n’a été tracé ni les conditions d’entrées ou de sorties du territoire national n’ont été encore fixées par le gouvernement.
Jusqu’à ce lundi 24 mai, Air Algérie n’a enregistré auprès des autorités françaises que trois vols quotidiens pour relier Alger à Paris. En effet, Air Algérie a officiellement transmis une demande auprès de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) pour obtenir les autorisations nécessaires à la programmation de trois vols quotidiens depuis Alger vers Paris.
Il s’agit des vols AH1002, AH 1004 et AH 1012. Air Algérie a demandé le quitus de la DGAC française pour déployer ces vols commerciaux à partir du 1er juin prochain. Les avions d’Air Algérie devront atterrir à l’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle. Et les retours seront également programmés à partir de ce grand aéroport parisien car le Terminal 4 d’Orly, l’aéroport traditionnellement réservé à Paris aux voyageurs en provenance des pays du Maghreb, sera officiellement réouvert à partir du 21 juin prochain.
La compagnie Tassili Airlines, l’autre petite compagnie publique algérienne filiale du groupe Sonatrach, a également déposé une demande auprès de la DGAC française pour établir deux vols hebdomadaires depuis Paris vers Oran, a-t-on encore pu confirmer au cours de nos investigations. Le premier vol est prévu à partir du 4 juin prochain et le deuxième vol devra commencer à partir du 6 juin prochain. Il s’agit en vérité de deux vols hebdomadaires prévus chaque vendredi et dimanche. Pour le moment, la DGAC française n’a enregistré que ces demandes de nouveaux vols de la part des compagnies algériennes Air Algérie et Tassili Airlines. Aucun autre programme n’a été encore communiqué aux autorités françaises.
A ce rythme, l’Algérie semble opter pour le retour des vols spéciaux ou de rapatriements plutôt qu’une réelle réouverture partielle des frontières aériennes. Le trafic aérien sera très limité et le nombre des passagers quotidiens qui débarqueront à Alger, Oran ou Constantine sera réduit au strict minimum. Cette option risque de décevoir énormément les attentes des voyageurs algériens qui subissent depuis la mi-mars 2020 une fermeture radicale des frontières aériennes, mais aussi terrestres et maritimes du pays.
