C’est une situation totalement absurde qui soulève de nombreuses interrogations sur les intentions réelles de la direction générale de Sonatrach dans le dossier de la raffinerie Augusta. En ce moment, la mauvaise gestion de cette raffinerie sicilienne acquise par Sonatrach en décembre 2018 cause un énorme gouffre financier. Selon nos investigations, chaque jour, Sonatrach subit plus de 3 millions de dollars de pertes par jour à cause des conséquences sanitaires de la pandémie du coronavirus COVID-19 et la récession économique qu’elle a provoquée durant tous les mois de mars, avril et mai derniers. A cela, il faut rajouter de nombreux dysfonctionnements dont souffrent actuellement la raffinerie sicilienne d’Augusta en raison notamment de l’absence d’une stratégie perspicace dans la rentabilisation des infrastructures et outils de production de cette immense raffinerie située au coeur de la Méditerranée.
En dépit de ces immenses pertes financières dont le bilan global va dépasser les 800 millions de dollars d’ici le mois d’octobre prochain, la direction générale de Sonatrach se comporte dans ce dossier avec une indifférence et un amateurisme intrigant et inquiétant. Preuve en est, le seul représentant de Sonatrach auprès de la SONATRACH RAFFINERIA ITALIANA Srl, la filiale raffinage Italienne de SONATRACH Spa, la propriétaire des actifs de la raffinerie Augusta, n’est pas en Italie, à savoir en Sicile, car il est retenu à Alger à la direction générale de Sonatrach depuis le mois de janvier passé !
En effet, Latrache Mourad, le directeur financier de la Sonatrach raffineria Italiana Srl, et le représentant attitré de Sonatrach auprès des gestionnaires italiens de la raffinerie d’Augusta, le seul cadre algérien détaché en Sicile pour défendre les intérêts de la compagnie nationale des hydrocarbures, n’est plus revenu en Italie depuis le mois de janvier dernier. Latrache Mourad est resté à Alger durant tous ces derniers mois où presque chaque jour il est convié à des « réunions » organisées dans le bureau du PDG Toufik Hakkar.
A aucun moment, Toufik Hakkar n’a jugé utile de renvoyer Latrache Mourad en Sicile pour suivre de près l’évolution inquiétante de la situation financière actuelle de la raffinerie d’Augusta. Jusqu’à aujourd’hui, il n’y a plus aucun cadre algérien présent au niveau de la raffinerie Augusta. Depuis le mois de janvier passé, la Sonatrach n’est plus représentée par aucun haut responsable qui lui fait des comptes-rendus réguliers et quotidiens sur les tenants et aboutissants de la gestion actuelle de la raffinerie Augusta. Par conséquent, cette raffinerie sicilienne est totalement livrée à l’abandon par Sonatrach et seuls les gestionnaires italiens continuent de veiller tant bien que mal sur sa survie dans un contexte économique et financier très compliqué. Quant à Sonatrach, le propriétaire de la raffinerie Augusta, sa direction générale affiche un je-m’en-foutisme digne d’un acte de sabotage. C’est, malheureusement, l’Algérie qui est perdante dans ce scandale car les pertes financières seront assumées par les caisses de Sonatrach, le seul poumon économique du pays !
