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lundi, octobre 14, 2024

Condamnation à la prison ferme, arrestations et harcèlement judiciaire : un autre « dimanche » noir pour les libertés publiques en Algérie

La semaine commence mal, très mal en Algérie car ce dimanche 27 septembre est une nouvelle journée noire pour les libertés publiques des Algériennes et Algériens. Comme il était attendu, le tribunal d’Akbou a condamné Khaled Tazaghart à une peine d’une année de prison ferme avec mandat de dépôt. L’ex-député virevoltant devenu l’un des symboles des marches populaires du Hirak dans la wilaya de Béjaia a été incarcéré dés ce dimanche et il ne pourra plus encadrer ou appeler à la protestation pacifique comme il le fait depuis sa démission de l’APN, le parlement algérien, au début du mois de mars dernier.  

Khaled Tazaghart a été jugé en comparution immédiate au tribunal d’Akbou après sa présentation ce dimanche matin devant le Procureur de la République. Il a été reconnu « coupable » d' »incitation à attroupement, publications pouvant porter trouble à l’ordre public, violation des mesures du confinement sanitaire au temps du COVID-19″.

Pendant ce temps-là, au tribunal de Béjaia, ce dimanche, un autre Procureur de la République a requis 3 années de prison ferme à l’encontre de 15 militants pacifiques arrêtés vendredi 25 Septembre lors de la marche du Hirak par les services de sécurité. Ces manifestants  ont été placés en garde-à-vue depuis vendredi alors que 80 autres manifestants ont été relâchés par la police. Le verdict de ce procès est attendu pour le dimanche 4 Octobre 2020 et de nombreuses sources judiciaires craignent de nouvelles condamnations sévères car ces manifestants pacifiques ont été accusés d’attroupement, outrage à corps constitué et déploiement de barricades sur la voie publique ainsi que destruction des biens publics de l’État !

A Jijel, le jeune manifestant Yasser Rouibah a été remis en liberté ce dimanche alors qu’il était placé sous mandat de dépôt depuis dimanche 20 Septembre 2020 après avoir été présenté une première fois devant les magistrats du tribunal de Jijel. Mais cette remise en liberté ne signifie pas l’innocence puisque ce jeune militant du Hirak a été reconnu coupable d’atteinte à la personne du Président de la République et publications sur Facebook de contenus pouvant porter atteinte à l’intérêt national. Pour ces deux chefs d’inculpation, il a été condamné par le tribunal de Jijel à payer deux amendes de 100 mille Da.

Il a été condamné aussi pour un troisième chef d’inculpation, à savoir incitation à attroupement. Et le jeune Yasser Rouibah devra s’acquitter encore d’une amende de 50 000 Da. Enfin, à Annaba, le jeune journaliste Mustapha Bendjama continue de faire l’objet d’un véritable harcèlement judiciaire. Il est accusé dans trois affaires différentes. Et trois procès l’attendent le 29 septembre, le 6 et 28 octobre prochains. Incitation à attroupement non-armé , opposition au déroulement de l’opération électorale en entravant l’exécution de l’autorité indépendante des élections, opposition à travers un rassemblement à des actions autorisées par l’autorité publique, outrage à corps constitué, etc., le journaliste Mustapha Bendjama fait l’objet de plusieurs accusations et à chaque fois il est informé qu’un nouveau procès lui est intenté dans l’un des tribunaux relevant de la Cour d’Annaba. Une persécution judiciaire en bonne et due forme qui en dit long sur le visage sombre de cette nouvelle dictature absolutiste en Algérie.

 

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