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jeudi, mai 2, 2024

Cherté de la vie : pourquoi les salaires des Algériens ne leur permettent pas de vivre dignement dans leur pays

Depuis le début de la pandémie de la COVID-19 en Algérie, à savoir en mars 2020, les équilibres économiques et financiers ont été totalement déstabilisés dévoilant ainsi l’ampleur de la fragilité de notre pays. La cherté de la vie et les augmentations générales des prix des produits de large consommation sont devenus les fléaux qui martyrisent les Algériens au moment où les recettes et les revenus des ménages sont en chute libre à cause ds effets désastreux de la crise financière imposée par la pandémie COVI-19 : baisse de la valeur du dinar algérien, crise de liquidités, pénurie des plusieurs produits importés depuis l’étranger, disparition de plusieurs milliers d’emplois, des entreprises en grosses difficultés incapables de payer les salariés, etc. 

Depuis le début de cette nouvelle année 2021, les Algériennes et les Algériens ont enfin compris le sens tragique de ce constat amer qui est dressé depuis plusieurs années dans leur pays : le salaire algérien ne permet pas de combler les besoins élémentaires d’un foyer. Pourquoi ? Les chiffrent sont éloquents.

Près de 50 % des salariés algériens ont touché en 2020 un salaire inférieur à 30 mille Da, soit l’équivalent d’à peine 233 dollars US. C’est une note de conjoncture publiée récemment par la Banque Mondiale sur la situation économique et financière de l’Algérie qui tire la sonnette d’alarme en partant du constat portant sur le niveau bas des salaires algériens. Cette note de conjoncture parle de la nécessité d’engager des réformes structurelles pour faire face à la pandémie de la COVID-19. Dans cette note, l’institution financière internationale affirme que la pandémie de la COVID-19 a produit de nombreux effets désastreux sur les salariés algériens qui souffrent de la précarité en raison de leur salaire très faible.

« Selon la Direction générale des impôts, 45,5 % des 11 millions de travailleurs algériens perçoivent des revenus mensuels inférieurs à 30 000 dinars, soit moins de 233 dollars EU, signe d’un emploi vulnérable », déplore à ce sujet la Banque Mondiale. A cause de la dévaluation du dinar et la chute vertigineuse de sa valeur, le salaire algérien ne cesse de perdre de son importance provoquant ainsi des impacts monstrueux sur le pouvoir d’achat des travailleurs algériens.

Preuve en est, aujourd’hui, 30 mille Da ne vaut même pas 190 euros ! Et depuis le début de cette année 2021, un salaire de 30 mille Da est l’équivalent d’à peine 222 dollars par mois ! Il faut savoir le seuil international de pauvreté est fixé par les experts de la Banque Mondiale à 1,90 dollar par personne et par jour, sur la base des taux de conversion 2011 en parité de pouvoir d’achat (PPA). Cela signifie qu’une personne touchant moins de 300 dollars par mois est considérée comme pauvre selon ces critères de la Banque Mondiale. Dans ces conditions, la moitié des salariés algériens sont donc des foyers de pauvreté !

Face à ces salaires faibles, nous retrouvons en Algérie des produits de large consommation dont les prix ne cessent d’augmenter d’une année à une autre. Et des augmentations qui s’aggravent d’une année à une autre alors que la monnaie algérienne chute significativement. Prenons des exemples concrets. Les prix de la viande de mouton ont augmenté de plus de  30 % en moyenne depuis 2012. Quant aux prix de la viande de mouton, ils ont augmenté de près de 15 % depuis 2013. Les prix des poissons frais ont augmenté en moyenne de 30 % chaque année depuis 2010.  Les prix des huiles et graisses ont augmenté en moyenne de plus de 8 % chaque année. Les prix des boissons non-alcoolisés ont augmenté en moyenne de plus de  près de 17 % depuis 2010. Les augmentations des prix des fruits de près de 30 % depuis 2016. Les prix des légumes augmentent annuellement de plus de 12 % depuis 2015.

La liste des augmentations onéreuses est longue, très longue. Et cette longue liste explique amplement pourquoi la cherté de la vie n’en est qu’à ses débuts en Algérie. Un dinar faible, une économie en panne et des recettes des hydrocarbures en baisse continue sans oublier des autorités incapables à insuffler une nouvelle dynamique, les horizons s’annoncent bel et bien sombres en Algérie pour les franges les plus défavorisées de la population.

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