Blé, Maïs, pommes ou lentilles : les 10 produits alimentaires les plus importés par l’Algérie à l’étranger

A chaque début du mois sacré du Ramadhan, la problématique de la cherté de la vie revient toujours en force en Algérie et sur toutes les lèvres. Mais cette 2021 est vraiment particulière car le Ramadhan coïncide avec l’avènement d’une véritable crise économique et financière avec un impact social désastreux. L’inflation, les pénuries de certains produits alimentaires, la crise de liquidités bancaires, l’effondrement de la valeur  du dinar algérien et le chômage massif vont rendre le Ramadhan de 2021 très délicat. Or, il demeure impossible de comprendre les augmentations vertigineuses des prix des produits alimentaires si l’on ne saisit pas les véritables enjeux de la dépendance de l’Algérie vis-à-vis des importations pour se nourrir. 

En effet, l’Algérie importe chaque année entre 7,5 et 8 milliards de dollars de produits alimentaires depuis l’étranger pour se nourrir. C’est l’une des plus importants importateurs de produits alimentaires au monde. Depuis 2009-2010, l’Algérie était considérée comme le premier importateur africain de denrées alimentaires. A cette époque, l’Algérie couvrait 75% de ses besoins assurés par les importations. Depuis 2018, ce pourcentage a été ramenée, selon plusieurs experts de l’agro-alimentaire contactés par Algérie Part, 60-55 %. En clair, l’insuffisance de la production agricole algérienne, couplée à une demande massive et croissante de produits agroalimentaires, fait de l’Algérie un pays structurellement importateur.

Et cette dépendance vis-à-vis de l’étranger explique largement le pourquoi du comment de la cherté de la vie en Algérie. Pourquoi ? Parce qu’elle l’Algérie importe en devises pour vendre sur son marché national en dinar algérien. Cela signifie que l’Algérie subit de plein fouet à chaque fois l’instabilité de sa monnaie et les chutes de sa valeur entraînant ainsi des augmentations conséquentes ou des pénuries alimentaires régulières.

Prenons maintenant l’exemple des 10 produits alimentaires les plus importés depuis l’étranger par l’Algérie. Le blé est naturellement le premier produit importé par l’Algérie. De 2016 jusqu’à 2018, la facture des importations algériennes du blé a varié entre 1,7 et 1,8 milliard de dollars. Le Maïs est la deuxième denrée alimentaire importée depuis l’étranger avec une facture qui varie de 769 jusqu’à 722 millions de dollars entre 2016 et 2018.

Le troisième produit alimentaire importé depuis l’étranger est les pois chiches avec plus de 139 millions de dollars en 2017. L’Algérie importe beaucoup de fruits aussi comme les Pommes entre 83 et 67 millions de dollars entre 2017 et 2018. Les lentilles avec plus de 95 millions de dollars en 2017 ou les bananes avec 63 millions de dollars et plus de 30 millions de dollars en 2017 et 2018. Nous avons aussi les amandes qui sont massivement importés en Algérie à hauteur de 35 et 29 millions de dollars entre 2016 et 2018. Si on rajoute l’orge ou le coton ainsi que les arachides, l’Algérie a dépensé pour ses 10 produits plus de 3,3 jusqu’à 3,5 milliards de dollars. Ces dépenses en devises ont un coût important pour le pays et témoignent de la faiblesse de la production nationale. Ces deux paramètres expliquent parfaitement l’aggravation significative et permanente de la cherté de la vie en Algérie.