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dimanche, mai 5, 2024

Arrestations, incarcérations et « kidnappings » : Nouvelle violente vague de répression à l’encontre des activistes du Hirak

Depuis plus de 48 heures, la répression s’est particulièrement renforcée à l’encontre de plusieurs militants et activistes du Hirak. Il s’agit d’une nouvelle vague de répression qui intervient 24 H après la sortie médiatique de Tebboune dans laquelle le président algérien met en garde contre les « troubles » provoqués « par des lobbys » et « des parties qui poussent à l’anarchie par tous les moyens ». 

Ce dimanche matin, à Alger, la journée a commencé par le « kidnapping » de l’activiste et ex-détenu d’opinion Zahir Keddam devant son domicile familial situé à Ouled Fayet par des agents en civil des services de sécurité à bord d’une voiture Peugeot 406. Une heure plus tard, le comité national pour la libération des détenus (CNLD) a annoncé l’arrestation de Sofiane Rabiai, blogueur et administrateur de la page Facebook Puonpion Dz. Ce dernier a tout bonnement disparu après avoir reçu une convocation de la police judiciaire de Bab Ezzouar en date du 11 Juin. « Aucune nouvelle de lui, et la dernière vidéo postée sur sa page Facebook revient au 11 Juin où il avait exposé la convocation de police », explique le CNLD.

Plus tôt dans la matinée de ce dimanche, c’est une figure importante du Hirak à Adrar, au sud du pays, qui a été placée en détention par la justice. Il s’agit de Mohad Gasmi, un activiste très respecté dans la région Adrar et qui s’est fait connaître sur la place publique lors des manifestants anti-gaz de schiste à In Salah entre janvier et mai 2015.

Mohad Gasmi a été arrêté le 8 Juin dernier et placé en garde-à-vue depuis cette date-là. Il a été ensuite présenté devant le Procureur de la République ce dimanche matin après 6 jours de garde-à-vue. Déféré devant un juge d’instruction, tribunal d’Adrar a décidé par la suite de l’incarcérer en attendant la programmation de son procès. Mohad Gasmi est accusé officiellement de  “saluer des actes terroriste et de destruction”.

Il est à souligner que le 9 Juin dernier, le domicile de Mohad Gasmi a été perquisitionné et son téléphone portable, ordinateur portable ainsi que son flash disk ont été saisis par les services de sécurité. Militant très actif dans le mouvement des chômeurs, dans celui contre le 4ème mandat de Bouteflika en 2014 et actuellement dans le Hirak ou la révolution populaire, Mohad Gasmi est au coeur d’un véritable feuilleton judiciaire depuis plusieurs jours.

Avant son arrestation le 8 juin dernier, il avait été convoqué par les services de sécurité. Sur sa page Facebook, il avait publié une publication qui relate les tenants et aboutissants des affaires dans lesquelles les services de sécurité voulaient à tout prix l’impliquer car en réalité ce militant a été convoqué dans le cadre d’une enquête liée à deux publications sur Facebook et qui remontent à 2018.

« J’ai été convoqué par les services de police concernant deux anciennes publications Facebook, au sujet de l’un des anciens leaders du mouvement des enfants du Sud, Abdessalem Tarmoul, assassiné il y a quelques années en Libye. Même si la publication visait en général, à faire un parallèle entre un groupe qui a pris les armes sans qu’il puisse avoir de l’influence et que la société algérienne a vite oublié à cause de leurs erreurs violentes défiant l’État et enfreignant les lois… et une autre catégorie qui a appris des erreurs du passé- j’entends par là le groupe de jeunes qui sont sortis sous l’égide du comité national pour ‘’Les droits des chômeurs’’ et ‘’Le mouvement populaire anti gaz de schiste’’, et bien que mes publications ne prêtaient à aucune confusion, et que j’insistais sur la nécessité du caractère pacifique de la lutte, il y a encore vraisemblablement certains qui veulent, coûte que coûte, me mettre sur le dos l’accusation d’apologie du terrorisme, car j’ai appris à respecter même ceux avec qui je ne suis pas d’accord et appris de leurs erreurs », avait expliqué ainsi Mohad Gasmi sur sa page Facebook. Dés ce dimanche, ce militant de la wilaya d’Adrar ne pourra plus s’exprimer ni raconter ses mésaventures sur les réseaux sociaux. Il vient de rejoindre l’énorme contingent des militants et activistes incarcérés dans les prisons algériennes…

 

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