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samedi, mai 4, 2024

Âgée de 28 ans et enceinte de huit mois : le décès de la médecin Wafa Boudissa soulève une vague d’émotion en Algérie

Grande et vive émotion en Algérie. La médecin Wafa Boudissa âgée  de 28 ans et enceinte de 8 mois est décédée à la suite de sa contamination au coronavirus COVID-19. Ce triste évènement a suscité l’émoi en Algérie. Le sacrifice de cette femme médecin dans la lutte contre le coronavirus COVID-19 a suscité l’admiration, mais aussi la colère populaire car de nombreuses sources accusent la direction de l’établissement public hospitalier (EPH) de Ras El Oued dans la wilaya de Bordj Bou Arreridj, l’établissement dans lequel travaillait la défunte médecin, d’avoir joué inconsciemment avec la vie d’une femme fragile et enceinte en l’exposant au danger d’une contamination au COVID-19.  

Dans un entretien accordé au journal arabophone El Khabar du samedi 16 mai, le ministre de la santé, Abderrahmane Benbouzid a ordonné l’ouverture d’une enquête administrative pour déterminer les circonstances du décès du Docteur Boudissa. L’inspecteur général du ministère de la santé a été chargé de mener cette enquête.

« J’ai confié à l’inspecteur général du ministère de la Santé l’enquête pour savoir pourquoi cette médecin travaillait alors qu’elle était enceinte sachant que les instructions dans ce cadre sont claires pour dispenser du travail les femmes enceintes », a-t-il avancé. « S’il s’avère vraiment qu’elle a été contrainte à travailler, le directeur de l’hôpital sera sanctionné ainsi que son responsable direct », a ajouté le ministre.

 

Aujourd’hui, samedi,  Abderrahmane Benbouzid et la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Kaoutar Krikou, se sont déplacés jusqu’au domicile familial de la défunte Wafa Boudissa, situé à Ain El Kebira dans la wilaya de Sétif, pour présenter leurs condoléances aux membres de la famille de la défunte médecin, considérée aujourd’hui comme une véritable héroïne en Algérie. Un geste qui a été particulièrement apprécié par de nombreux algériens très touchés par le sort infortuné que le destin a réservé à cette courageuse médecin.

Oui, courageuse car, visiblement, c’est Boudissa Wafa qui avait choisi de s’engager volontairement dans les rangs du corps soignant et de continuer d’exercer ses fonctions de médecin, en dépit des risques élevés, pour soutenir ses camarades dans cette lutte acharnée contre l’épidémie du coronavirus COVID-19.

De son côté, le directeur de l’établissement public hospitalier (EPH) de Ras El Oued dans la wilaya de Bordj Bou Arreridj, a apporté vendredi soir des précisions suite au décès d’une femme médecin enceinte de 8 mois et âgée de 28 ans après sa contamination par le coronavirus.

Dans un communiqué publié sur la page Facebook de cet hôpital public, le directeur de l’EPH a indiqué que la femme médecin a été hospitalisée le 9 mai à l’hôpital de Ain El Kebira, localité où elle résidait. Selon la même source, sa contamination par le covid-19 a été confirmée par l’institut Pasteur d’Algérie le 12 mai et elle est décédée trois jours plus tard (15mai) à l’hôpital de Ain El Kebira.

« Dr Boudissa exerçait à l’hôpital de Ras El Oued et vu l’éloignement de son lieu de résidence (Ain El Kebira, ndlr), elle travaillait selon le système de rotation de deux jours de travail et deux jours de récupération », explique la même source.

Le communiqué souligne, par ailleurs, que l’EPH de Ras El Oued ne dispose pas de service dédié à la prise en charge des cas de covid-19 et ces derniers sont pris en charge à l’hôpital de la ville de Bordj Bou Arreridj. « Le médecin travaillait au service des urgences chirurgicales (de l’EPH Ras El Oued, ndlr) à sa demande et malgré qu’on lui a proposé le transfert au service pédiatrie ou maternité », lit-on dans le communiqué qui précise que Dr Boudissa n’a pas été en contact avec les cas de Coronavirus et qu’elle ne peut être exposée au danger. Comment l’infortunée médecin a pu donc attraper ce virus mortel ? Seule une enquête épidémiologique peut nous apporter la réponse à cette question. Et c’est au ministère de la Santé d’agir dans les plus brefs délais pour apporter des éclaircissements à une opinion publique bouleversée par ce drame.

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