En Algérie, les mêmes pratiques obscures et opaques sont reconduites pour gérer cette crise sanitaire de l’épidémie du coronavirus COVID-19. Preuve en est, il n’y a aucune transparence concernant les opérations d’acquisition des moyens de protection notamment des masques auprès de la Chine. Pis encore, les montants annoncés par les autorités algériennes ne correspondent pas aux prix réels pratiqués par les fabricants chinois. Plusieurs experts et connaisseurs du secteur sanitaire ont confirmé à Algérie que ces importations ont été financées suivant un mode de facturation qui demeure douteux. Explications.
Hier dimanche, deux avions militaires Iliouchine chargés de matériel d’aide médicale et de mesures préventives contre le coronavirus en provenance de la Chine ont atterri le matin à l’aéroport international Houari Boumedien d’Alger. il s’agit d’une première commande des moyens de protection contre la pandémie du coronavirus (Covid-19) qui est arrivée en provenance de la ville de Shanghai en Chine.
Selon les informations communiquées officiellement par les autorités algériennes, « cette première livraison de 8,5 millions de masques chirurgicaux, dont 100 000 FFP2, répond à une commande passée par la Pharmacie Centrale des Hôpitaux (PCH) au début de mars dernier pour une enveloppe de 6 millions de dollars ». La même source a fait savoir que le transport a été assuré gratuitement par les avions militaires algériens.
Il faut savoir qu’en Chine, les prix proposés à l’export des produits pharmaceutiques de protection comme les masques sont fixés comme suit :
– 3PLY Surgical mask < $0.35
– KN95 FFP2 mask < $1.7
– KN95 FFP3 mask < $2.5
– Medical Protective Clothing,Type 4/5/6 < $ 27
Plusieurs fournisseurs chinois proposent des réductions de 5 à 10 % de ces prix pour un volume important des commandes à l’étranger. Faisant maintenant le calcul :
1- 8.4 million de masques chirurgicaux : 8400000 x 0.35 USD = 2.940.000,00 USD
2- 100000 FFP2 masque : 100000w 1.5 = 150.000,00 USD
Soit un total de 3.090.000 USD. La différence avec le montant officiel annoncé par les autorités algériennes est énorme puisqu’il s’agit du double du montant des prix pratiqués par les fournisseurs chinois. Comment peut-on payer une marchandise qui dépasse à peine 3 millions de dollars à un prix fixé à 6 millions de dollars ?
Ces calculs démontrent qu’il y a anguille sous roche. Rien ne permet d’accuser quiconque d’avoir détourné de l’argent public, mais pourquoi les autorités algériennes ne font pas preuve de transparence totale à propos de toutes les opérations d’achat faites dans le cadre de la lutte contre le Covid -19 d’autant plus que plusieurs structures dont la PCH , l’Institut Pasteur et la Direction de la pharmacie sont autorisées à acheter de lancer des achats de gré à gré qui se déroulent en catimini sans aucun contrôle d’un organisme indépendant.