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dimanche, avril 28, 2024

5e jour de protestations des travailleurs des aéroports de l’ouest du pays dans l’indifférence générale

Une centaine de travailleurs des aéroports des régions Ouest et Sud-Ouest du pays, ceux d’Oran, Tlemcen, El Bayadh, Mascara, Bechar, Mechria, Tiaret, Adrar, Timimoun, Tindouf et Bordj Badji Mokhtar, protestent pacifiquement depuis 5 jours contre la mauvaise gestion financière de l’entreprise de gestion des services aéroportuaires de l’Ouest (EGSAO) basée à Oran qui est totalement fragilisée et menacée de faillite depuis le début de la crise sanitaire du coronavirus COVID-19 en mars dernier. 

Les travailleurs de l’EGSAO n’ont pas touché l’intégralité de leurs salaires du mois d’août. L’EGSAO n’a plus d’argent dans ses caisses et elle a pu à peine payer la moitié des salaires de ses 900 travailleurs. La direction générale de l’EGSAO crie haut et fort que la paralysie du trafic aérien depuis le 18 mars dernier à cause de la pandémie de la COVID-19 a fini par ruiner l’entreprise en asséchant toutes ses sources de revenus. L’EGSAO n’a plus de quoi payer ses salariés. Et rien que pour le mois d’août dernier, un retard de 20 jours a été infligé aux 900 travailleurs de l’EGSAO qui ont touché à peine 50 % de leurs paies.

La situation est donc totalement catastrophique au niveau des 11 aéroports nationaux et internationaux de l’ouest du pays. Les travailleurs ont décidé de rompre le silence en organisant chaque jour des rassemblements devant les directions des aéroports de l’ouest pour exprimer leur colère et leur angoisse face aux incertitudes de l’avenir. Leur cri de désespoir n’a trouvé aucune oreille attentive au plus haut sommet du pouvoir algérien. Les autorités algériennes réagissent avec une indifférence générale et choquante face à ce problème social et financier qui menace tout de même tous les aéroports de l’ouest du pays.

Le ministère des Transports n’a même pas daigné prendre en charge ce dossier délicat alors qu’il y va de l’avenir des infrastructures publiques les plus stratégiques de toute une grande région du pays. Lazhar Hani, le nouveau ministre des Transports installé au gouvernement depuis le 24 juin dernier, n’a toujours pas bougé le petit doigt face aux problèmes structurels de son secteur et face à la détresse de ces travailleurs inquiets pour leur avenir, il n’a fait part d’aucune réaction. Comme si cette affaire ne le concernait même pas !

De leur côté, les travailleurs de l’EGSAO exigent le changement de leur directeur général, le controversé Abdelkader Kessel dont la gestion opaque et troublante des comptes financiers de l’entreprise a déstabilisé dangereusement l’EGSAO. Avant l’arrivée d’Abdelkader Kessel à la tête de l’EGSAO au mois d’avril 2016, il y avait dans les caisses de l’entreprise, qui s’occupe de la gestion et l’exploitation de 11 aéroports de l’ouest du pays, plus de 460 milliards de centimes. Un matelas financier qui aurait pu assurer l’équilibre financier de l’EGSAO face aux chocs provoqués par une crise économique comme celle de la pandémie du coronavirus COVID-19. Aujourd’hui en 2020, ces 460 milliards ont disparu dans des conditions troublantes à cause des dépenses onéreuses et hasardeuses du premier responsable de l’EGSAO. Et personne au gouvernement ne lui demande des comptes !

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