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dimanche, avril 28, 2024

Verdit de l’Affaire Algérie Part : l’insupportable acharnement contre le seul média algérien qui dérange

Le tribunal de Bir Mourad Rais, à Alger, a rendu le 8 novembre 2023 son verdict dans l’affaire dite « Algérie Part » prononçant des peines d’emprisonnement contre tous les prévenus. Au moins 18 personnes ont été condamnées à diverses peines de prison ferme pour avoir uniquement collaboré, échangé et transmis des informations, des documents ou des preuves sur de gros scandales de corruption ayant ébranlé fortement des organismes publics ainsi que des institutions étatiques sensibles.

Samir Lounes, le principal collaborateur d’Algérie Part et l’élément déclencheur de cette affaire, a été condamné à deux ans de prison, dont un an avec sursis. Il devrait quitter la prison à la fin du mois de décembre prochain puisqu’il aura purgé l’équivalent de la totalité de sa peine en détention provisoire. Seize personnes, dont des fonctionnaires dans des entreprises publiques (un douanier, un officier de police, un employé à l’aéroport, une chargée d’étude à Naftal, ..etc) sont poursuivis dans cette affaire pour « publication et participation à la publication d’informations et de documents classées » en vertu de l’ordonnance sur la protection des documents administratif. On leur reproche avoir pris contact avec le journaliste, réfugié politique en France, Abderrahmane Semmar et son site électronique « Algérie Part ».

Toutes ces personnes ont été condamnées à deux ans de prison ferme parce qu’elles ont été les sources des investigations d’Algérie Part. Le même tribunal a prononcé par défaut une peine de cinq ans de prison ferme contre Khalef Abderrahmane, un expert algérien établi à Londres qui a aidé Algérie Part à mener des enquêtes approfondies sur les scandales de corruption entourant la réalisation des infrastructures de la nouvelle aérogare de l’aéroport international d’Alger, et de dix ans de prison contre Abdou Semmar, le directeur de publication d’Algérie Part.

Lors du procès de l’affaire dite d’Algérie Part, qui s’est tenu le 25 octobre 2023, le parquet du tribunal de Bir Mourad Rais avait requis des peines de huit ans d’emprisonnement à l’encontre des dix prévenus en détention préventive, de cinq ans d’emprisonnement à l’encontre de cinq autres prévenus, qui ont comparu libres, et de quinze ans d’emprisonnement par défaut à l’encontre d’Abderrahmane Semmar, directeur du site électronique « Algérie Part ». Pour rappel, l’affaire Algérie Part a été provoquée par le régime algérien en janvier 2023 à travers deux chaotiques clips de propagande créés par la DGSN, à savoir la Police Nationale en Algérie, à la suite de l’arrestation de Samir Lounes, collaborateur d’Algérie Part, lequel a été soumis à de fortes pressions, menaces et intimidations pour dévoiler les sources de notre média et nos contacts au sein de certaines administrations étatiques.

La suite des évènements fut une grossière cabale médiatique cherchant à faire passer Algérie Part pour un « organe d’espionnage » voulant déstabiliser l’Algérie et sa sécurité économique. Une propagande de bas étage qui a fait du régime algérien la risée de l’opinion publique au regard des accusations totalement farfelues, mensongères et ridicules qui ont accablé notre Rédaction.

Aujourd’hui, on peut aisément considérer que le verdict du tribunal de Bir Mourad Raïs comme une « demi-victoire » car il s’apparente à une véritable reconnaissance de la pertinence du travail journalistique d’Algérie Part, le seul média d’investigation qui dérange des intérêts puissants au sein du pouvoir algérien. Tout ce que nous reproche la justice algérienne est de divulguer des documents, des affaires de corruption, des dérives dangereuses de certains hauts responsables véreux. Bref, il nous est reproché d’exercer du journalisme tel qu’il devrait l’être qui consiste à mener des enquêtes, rendre public des documents confidentiels au nom de la défense de l’intérêt général et de la mise à nu des mécanismes de la prédation financière. Cet acharnement judiciaire contre notre Rédaction est en vérité une consécration pour notre combat pour un journalisme de qualité comme l’explique dans ce podcast vidéo, Abdou Semmar, notre Directeur de Publication.

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